Chapitre 27

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Trisha

Monsieur Flamel : Bonjour Sam. Comment vas-tu ?

Sam : Bien. On est où ?

Monsieur Flamel : C'est mon bureau. C'est là que je travaille. Bon, j'aurais quelques petites questions à te poser. Tu veux bien essayer d'y répondre ?

Sam : D'accord. Je vais avoir une note ?

Monsieur Flamel : Non, ne t'en fais pas. Ça va être des questions sur des choses que tu as vu. Mais tu vas devoir remonter un peu dans tes souvenirs. Tu te souviens de Lise ?

Sam : Oui, c'était ma copine de classe. On jouait souvent ensemble.

Monsieur Flamel : Bien. Est ce que tu te rappelles du jour où tu étais au parc avec ta maman, et qu'ensuite tu as vu Lise ? C'était juste avant qu'elle ne déménage.

Sam : Euh... Bah...

Monsieur Flamel : Oui, ça fait quelques temps, je te l'accorde. Mais essaye de nous dire ce que tu peux.

Sam : Je m'en rappelles un peu. Je l'ai vu de loin. Mais elle a pas joué avec moi.

Monsieur Flamel : D'accord. Et est-ce que tu as vu quelqu'un d'autre ?

Sam : Je crois... Une homme. Je voyais que son dos. Il avait presque pas de cheveux, un long manteau.

Monsieur Flamel : Bien. Tu ne te rappelles pas d'autre chose ? Tu n'as pas vu son visage ?

Sam : Non.

Monsieur Flamel : Tu pourrais me dire si Lise est partie avec ce monsieur ?

Sam : Euh... Je sais plus. Pourquoi vous me parlez de Lise ? Elle est où ?

Monsieur Flamel : Je suis désolée Sam, je comprends que ce soit difficile pour toi. Mais j'aurais vraiment besoin que tu me répondes. Après, je te laisse tranquille.

Sam : Je crois que non. Peut être que oui... Je sais pas mais en tout cas elle n'est pas venu avec moi, alors elle est peut être allé avec lui.

Monsieur Flamel : D'accord. Je te laisse rejoindre ta maman. Merci beaucoup Sam.

C'est tout. Il n'y a rien. Rien de plus. Ces dernières semaines, toutes mes recherches n'ont menés à rien. Sam n'a rien vu. Personne n'a rien vu.
Je déchire la feuille. Je me lève subitement de mon bureau avant de tomber au sol. Je prends ma tête entre mes mains et me mets à hurler sans me contrôler. Je ne peux pas. Je ne veux plus. J'en ai marre de tout ça, de cette souffrance. Je ne veux plus penser à elle, à cette histoire. Je veux la retrouver, la prendre dans mes bras, l'emmener jouer au parc avec ses amis, lui donner un goûter après sa journée d'école.

- Trisha ? Trisha, pourquoi tu cries comme ça ?

Ma mère vient d'entrer dans ma chambre. Je relève la tête pour la regarder, mais je ne me calme pas pour autant. Je n'y arrive pas. Je dois faire peine à voir. Des larmes dévalent mes joues sans que je ne puisse me contrôler. J'ai mal.
Ma mère se laisse tomber près de moi et me prends dans ses bras tout en me caressant doucement les cheveux. Je sanglote encore pendant 10, 15, peut être 20 minutes. Puis je fini par me calmer. J'ai toujours mal. Je pense toujours à Lise. Je veux toujours la retrouver.
Mais les cris et les larmes ont cessés. Ça m'avait manqué. Ça faisait des mois que je ne m'étais pas retrouvée dans les bras de ma mère. Et je me sens bien mieux. Nous étions très proche avant tout ça. Et elle fait tellement d'efforts.... Et moi je foire tout, comme d'habitude. J'ai refusé de voir les choses en face, j'ai refusé d'admettre que j'avais tord de m'accrocher à une peine perdue.
Je me déteste tellement. Je me suis fais du mal, j'ai fais du mal aux autres pour rien. J'ai entraîné Noah la dedans. J'ai passé la nuit avec lui, puis je l'ai jeté. C'est pour ça que je ne dois faire entrer personne dans ma vie, plus jamais.

- Maman... Je suis tellement désolée. Il n'y a rien, plus rien. On ne retrouvera jamais Lise.

- Trisha... Tu continuais les recherches ? Tu aurais dû arrêter depuis quelques temps déjà. Nous étions d'accord.

- Je suis désolée, mais j'avais l'impression d'être si prêt du but... J'étais à ça... Mais personne ne peut nous aider, personne.

- Ça va aller Trisha. D'accord ? Je te le promets. Ça va aller. On va rester ensemble, on va surmonter ça ensemble.

- Non ! Tu comprends pas ! Je pourrais jamais le surmonter ! Je dis en me relevant subitement. J'y ai cru, j'y ai vraiment cru pour rien !

- Tu as essayé, c'est déjà tellement courageux de ta part !

- Et tout ça pour quoi, hein ?!

Je me relève subitement et sort de ma chambre.
Je n'ai pas besoin d'elle.
Je n'ai pas besoin de mon père.
Je n'ai pas besoin de Noah.
Je n'ai pas besoin de Rose et Olivia, ni de leurs amis débiles.

Je ne peux compter que sur moi même. Personne ne me comprends, et je ne suis même pas sûre de me comprendre moi même. Je fais n'importe quoi et il est hors de question que j'entraîne d'autres personnes là dedans. Aujourd'hui, il n'y a plus rien qui compte. Il n'y a que moi, et mon avenir. Je ne veux plus être dans cette maison, je ne veux plus les voir, je ne veux plus être dans cette ville. Malgré mes efforts pour essayer de changer, malgré ma nouvelle chambre... Lise est partout.
Sa chambre est toujours intacte. Mes parents veulent tourner la page mais ils ne sont même pas capable de franchir cette foutue porte et transformer la chambre.

Lorsque j'arrive dans le couloir, je vois mon cadre photo posé sur le meuble de l'entrée. Je le prends et regarde la photo que mes parents ont choisie.
Ils sont tous les deux collés, et souris sincèrement. Ils ont l'air vraiment heureux. Quand à moi, je devais avoir 14 ou 15 ans, pas plus. Mes cheveux sont très longs, blonds et ondulés. Mes yeux verts sont pétillants, je souris tellement qu'on pourrait presque voir toutes mes dents. Lise était encore en vie, mais elle n'était pas sur la photo. Elle devait être ailleurs ce jour là.

Lise n'est pas sur la photo.
Alors quoi ? Elle a disparu, et maintenant ont l'exclu de la famille ? On fait comme si elle n'avait jamais existé en mettant des photos de nous trois uniquement ? Non, je ne laisserais pas les choses se passer comme ça. Lise sera toujours ma sœur. J'ai une sœur. Elle sera toujours là, et il est hors de question qu'elle soit retirer de notre vie comme ça.
D'une main, je lève le cadre et je le jette au sol aussi fort que possible. Le cadrant en verre se brise en laissant apparaître de nombreuses fissures. Notre photo est maintenant brisée, comme notre famille.

DisparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant