Chapitre 8

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Trisha

Je termine mon maquillage par un trait de crayon noir.
Noah m'a envoyé plusieurs messages durant la semaine, mais je n'ai pas répondu.
Demain, je suis censée voir un psychologue et ça m'angoisse. Alors ce soir, j'ai décidé de sortir un peu. Il est bientôt 22 heures et j'ai mangé avec mes parents. Le repas s'est fait dans le silence, comme d'habitude. On mange ensemble de plus en plus souvent, comme si mes parents voulaient nous donner une image. Celle d'une famille qui a réussi à surmonter quelque chose d'horrible. Celle d'une famille parfaite, uni. Mais ce n'est pas nous. Ma mère continue de pleurer dans la salle de bain, mon père se force à sourire, et moi... Et moi je repousse la seule personne qui aimerait apprendre à me connaître.
Noah semble vraiment quelqu'un de bien, même si on ne se connaît pas vraiment. Ses messages étaient tous bienveillants. Et moi... Je l'ai juste ignorée.

J'attrape mes clés de voiture et descends. Comme d'habitude, je ne préviens pas mes parents et pars aussitôt. Je me dirige vers une boîte où je suis allée plusieurs fois. Je me gare et une fois à l'intérieur, je m'installe au bar et demande un whisky. Je l'avale d'une traite.

- Trisha ?

Je me retourne et me retrouve face à Noah. Il s'approche pour me faire la bise.

- Tu es seule ? Demande t'il en s'efforçant de parler plus fort que la musique.

- Ouais. Je pensais pas que tu étais du genre à fréquenter ce genre d'endroit.

- Ouais, bah... J'ai suivi un groupe d'amis. Ils sont cool, tu veux venir ? Je te les présente !

- Non merci.

- Tu ne vas pas rester seule !

- Si.

- Tu veux pas qu'on sorte deux minutes pour discuter ? Il y a trop de bruit.

- Ok.

Nous sortons tous les deux devant la boîte de nuit.

- C'est mieux. Alors, tu es sûre de vouloir rester seule ? Il y a un autre mec et deux filles, ils sont sympas.

- Oui, je suis sûre.

- Bon, comme tu veux. Et comment tu vas ?

- Bien. Je sais que j'ai pas répondu à tes messages, mais... Désolée.

- Oh, t'inquiète. Je comprends.

- Bon, je vais y aller.

- Je t'ai vu entrer dans la boîte il y a à peine 10 minutes. Je te fais fuir ?

- Peut-être.

- Peut-être ? Tu adores jouer la fille mystérieuse, non ?

- Peut-être, je répète en souriant.

- Tiens, je t'ai décroché un sourire. Encore.

- Arrête d'être aussi confiant, tu ne m'auras pas comme ça.

- Mouais. Bon, et pour ta sœur, tu en es où ?

- Au point mort. Je vois un psy demain, ça m'aidera selon mes parents. J'y crois pas, mais bon...

- C'est une bonne chose, elle pourrait t'aider à faire remonter des souvenirs.

- Ouais. On verra.

- Ça te fais peur ? C'est pour ça que tu es là ce soir ?

- En partie. J'ai l'habitude de sortir en boîte de temps en temps.

- Et ça t'aide vraiment à te sentir mieux ?

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