Disparue

Chapitre 42

Noah

J'ai tout écris dans mon petit carnet. Tout. J'ai réfléchis, retourné le problème dans tous les sens. J'ai hésité, beaucoup. J'ai fais le point. Ça m'a pris des jours.

Je sais qui c'est.

Je ne sais pas comment je vais lui dire. J'ai peur qu'elle le prenne mal. Trisha ne va pas apprécier le fait que j'ai continué mes recherches de mon côté. Mais ça, ce n'est pas le pire.
J'ai peur que ça l'a détruise, encore.
Parce qu'il n'y a pas beaucoup de possibilités. Parce qu'il s'agit d'un de ses proches, et surtout, j'ai la conviction que Lise est morte, ça n'est pas possible autrement.

Trisha

- Lise. Voilà presque trois ans que tu n'es plus parmi nous. Tu me connais, je suis un peu nul pour parler. Alors je vais te lire un poème que j'ai trouvé. C'est un poème de Charlotte Néwashish-Flamand, « À ceux que j'aime, au revoir »
Quand je ne serai plus là, relâchez-moi,
Laissez-moi partir.
J'ai tellement de choses à faire et à voir.
Ne pleurez pas en pensant à moi,
Soyez reconnaissant pour les belles années,
Je vous ai donné mon amitié.
Vous pouvez seulement deviner
Le bonheur que vous m'avez apporté.
Je vous remercie de l'amour que chacun vous m'avez démontré,
Maintenant, il est temps de voyager seul.
Pour un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous serons séparés pour quelque temps.
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur.
Je ne suis pas loin et la vie continue...
Si vous avez besoin, appelez-moi et je viendrai.
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là.
Et si vous écoutez votre cœur, vous éprouverez clairement
La douceur de l'amour que j'apporterai.
Et quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir.
Absent de mon corps, présent avec Dieu.
N'allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là, je ne dors pas,
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d'automne,
Je suis l'éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l'étoile qui brille dans la nuit.
N'allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là.
Je ne suis pas mort.
Tu n'avais que 6 ans, Lise. Pourtant, quand j'ai lu ce texte écrite d'une façon très mature, c'est ta petite voix d'enfant que j'ai entendue. Tu étais une petite fille si intelligente et je suis sûre que c'est ça que tu voudrais que l'on fasse. Tu aimais la vie et tu voulais que les autres l'aimes aussi. Tu méritais tellement plus. Tu méritais de vivre. Mais... Tu vas vivre à travers nous maintenant, d'accord ? On ne t'oubliera jamais. On t'as aimé et je suis sûre que tes 6 années t'ont rendus heureuse. J'ai envie de croire que... Tu es partie heureuse.

6 années. C'est tellement court, je pense. Lise méritait tellement plus. Mais je n'ai pas envie d'être pessimiste aujourd'hui. Je dois m'efforcer d'être positive, pour ne pas m'effondrer et aller de l'avant.
Je sens une main se poser sur mon épaule. C'est celle de mon père. Il me regarde et laisse échapper une larme. Ma mère me prend dans ses bras. Nous déposons chacun une fleur au pied du sapin de notre jardin. Lise adorait venir ici. Lorsqu'il faisait très chaud, elle jouait à l'ombre avec ses poupées. Au printemps, elle grimpait les quelques branches qui lui était accessible malgré l'interdiction de mes parents qui avaient peur qu'elle se blesse.

J'y ai gravée ses initiales et la date de sa disparition avec un couteau. C'est son arbre maintenant.
Son endroit.

Mon père et ma mère disent aussi quelques mots, que je comprends à peine tellement leur peine et leurs larmes prennent le dessus. Moi aussi je suis en larmes. Je ne pensais pas que cet hommage serait aussi triste, que mes deux parents seraient aussi triste. J'aurais aimé réussir à penser à elle joyeusement, à lui rendre cet hommage la, mais les souvenirs me font trop mal. J'ai envie de la serrer dans mes bras une dernière fois, mais je ne peux pas. Je ne pourrais plus jamais.
Je connaîtrais toujours des moments comme celui ci dans ma vie.