Chapitre 21

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Trisha

Je suis finalement en boîte avec un homme que j'ai rencontré au bar deux heures plutôt. Après quelques verres et quelques phrases de dragues plutôt nul, j'ai accepté de le suivre danser.
Il se colle à moi tandis que ses mains parcours mes hanches.
Je ne le repousse pas, au contraire. Je danse avec lui et rigole tandis que ses lèvres se pose sur mon cou.

- Viens, je lui dis en me prenant la main.

Nous nous dirigeons vers les toilettes. Heureusement, il n'y a personne. Nous entrons dans une cabine. Je prends soin de fermer la porte à clé.
J'enlève doucement sa ceinture. Il se met à suçoter ma peau près de ma clavicule, ce qui me fait gémir de plaisir.

- T'es trop belle. C'est quoi ton prénom déjà ?

- La ferme, on s'en fou.

J'attrape fermement ses cheveux et l'embrasse violement. Il me plaque contre le mur et sa langue vient à la rencontre de la mienne. Je ne retire pas ma robe et retire simplement mon collant. Quand à lui, il baisse son bas et m'attrape au niveau des fesses pour me porter. J'enroule alors mes jambes entour de lui, sans décoller ma bouche de la sienne lorsque que nos deux corps se lie l'un à l'autre.

***

J'ouvre doucement les yeux. Je suis aveuglée par la lumière du jour. Il est déjà presque midi. Je m'étire et sors difficilement de mon lit. J'ai dû rentrer chez moi vers trois ou quatre heures, et j'ai l'impression de ne presque pas avoir dormie.
Je vais prendre une douche pour me réveiller puis enfile le premier jeans et le premier pull que je trouve dans mon armoire. Je me fais ensuite un chignon flou, puis je descends la cuisine.

- Trisha, enfin !

- Salut maman.

- Tu es rentrée tard non ? Tu aurais pu nous prévenir que tu sortais, on en a déjà parlé.

- Ouais, c'était pas prévue. Désolée.

- Tu étais avec Noah ?

- Non.

- Tu es sortie seule ?

- Qu'est ce que ça peut foutre ?

- Trisha ! Nos relations commençaient à s'améliorer et voilà que tu me parles de nouveau comme une ado immature !

- C'est toi qui vient me prendre la tête ! Je viens de me lever, je suis crevée alors laisse moi. S'il te plaît.

- Bon, très bien, je te laisse.

Ma mère sort de la cuisine en soupirant. Je me frotte doucement les tempes, puis j'avale un Doliprane avec un verre d'eau. Je me force à manger un yaourt bien que j'ai des nausées, puis je m'apprête à retourner dans ma chambre quand ma mère m'interpelle.

- Trisha, ton père est en vacances demain, et Noël est dans trois jours. Nous aimerions partir chez tes grands parents.

- Tes parents ? Mais nous ne les avons pas vu depuis... Presque un an. Et on a pas fêté Noël depuis deux ans.

- Je sais, justement. La mère de ton père sera là aussi. On pensait que ce serait bien de faire Noël en famille cette année. Depuis que Lise a... Enfin, ses derniers temps, c'est difficile pour tout le monde. On connaît pas mal de changement, et je pense qu'on va tous un peu mieux, alors... Nous pensons que ça peut être bien. Mais je voulais connaître ton avis.

- Bah... J'en ai pas. Enfin, papy et mamie m'ont zappé et ne me donne jamais de nouvelles, mais ouais, on a cas y aller. Vu que votre trip en ce moment c'est "on est de nouveau une famille unie".

- Trisha... Fait un effort s'il te plaît.

- Je serait parfaitement sage, je dis avec une voix d'enfant.

Je monte les escaliers en soupirant.
Je n'ai rien contre mes grands parents, ils sont très gentils. Seulement j'ai très rarement des nouvelles d'eux, et j'aurais aimé plus de soutient après la disparition de Lise. Quand à la mère de mon père, nous n'avons jamais eu de très bon rapport. Quand j'étais jeune, je n'aimais pas aller chez elle. Je l'a trouvait froide. Elle râlait pour un rien, elle n'aimait rien faire. Je ne lui ai pas parlé depuis des mois, même pas par messages contrairement aux parents de ma mère qui m'écrivent tout de même presque tous les mois.

Je décide de me remettre sous la couette et de regarder un film. J'ai trop mal à la tête pour me concentrer sur les cours, et je pense sans arrêt à Lise. J'ai fais tout ce que je pouvais, et maintenant je dois juste attendre d'avoir des nouvelles. J'espère que Sam aura des éléments précis. J'ai l'impression d'être proche du but, mais en même temps très loin. Sam pourrait décrire cet homme précisément, ou au contraire n'en avoir aucun souvenirs. Et si c'est le cas, je sais que c'est peine perdue. Et alors je devrais renoncer à tout ça, renoncer à ma sœur. À moins que je ne retrouve d'autres témoins...

J'essaye de chasser ces pensées de mon esprit et me concentrer sur mon film, mais je n'y arrive pas. Je décide alors de mettre tout ça dans mon journal. J'écris plusieurs pages, sur les nouveaux éléments, sur mes doutes et mes angoisses. Ça m'apaise un peu, même si j'ai toujours pleins de choses qui fusent dans mon esprit.

Je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose, alors je décide de sortir courir. Je me change rapidement et sors de chez moi.
Je ne suis pas très sportive, mais il m'arrive de partir, 20 minutes voire plus. Ça me permet de faire le vide, vraiment. Je ne pense qu'à mes muscles qui travaillent, les choses que je vois autour de moi, le vent frais qui fouette mon visage, la musique dans mes oreilles. Je ne pense plus à rien d'autre.
Jusqu'à ce que je croise Noah près du parc. J'hésite un instant, mais quand je vois qu'il me sourit timidement, je décide de m'arrêter et retire mes écouteurs.

- Salut.

- Salut.

- Comment tu vas ? Enfin, je ne veux pas que tu te sentes surveillée, opressée.

- Ça peut aller. Noah... Je suis désolée, ok ? J'avais vraiment passé une sale journée et je voulais être seule, vraiment. Tu étais la à me parler, alors que moi... Je voulais juste qu'on me laisse tranquille.

- Je comprends, je n'aurais pas dû insister ni passer à l'improviste.

Je ne sais pas qui répondre. Un silence gênant s'installe entre nous durant plusieurs secondes. Il finit par prendre la parole de nouveau.

- Euh.. t'as des projets pour les vacances ?

- Ouais, on part chez mes grands parents pour Noël. Ma mère vient de me le dire, je ne sais pas dans combien de temps je rentre. Et toi ?

- Je pars chez mes parents quelques jours. Je serais là pour le nouvel an, alors si toi aussi, et si tu n'as rien de prévue... On pourrait le passer ensemble.

- Ouais, pourquoi pas. Je verrais, je te tiendrais au courant.

- Ok. J'espère... Que tu ne m'oublieras pas cette fois, dit il avant de rigoler doucement.

- Non, promis. Je t'enverrai un message à mon retour et on en reparlera. Je ne pense pas partir toutes les vacances, mon père n'a que quelques jours de congés.

- Ok, alors à bientôt.

Je remets mes écouteurs puis recommence à courir.

DisparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant