Chapitre 33

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Trisha

- Tu es sûre de ne pas vouloir partir avec nous ? On va s'absenter toutes les vacances.

- Oui maman, ça va aller. J'ai 18 ans je te rappelle, bientôt 19.

Il ne reste plus que 3 semaines avant les vacances de Pâques. Mes parents s'en vont en Espagne, j'aurais donc la maison pour moi.

- Bon, très bien. On te laissera de l'argent. Mais Trisha, je ne veux pas de grosses fêtes ici. Tu peux inviter deux ou trois amis à condition que rien ne soit cassés.

- C'est bon maman, j'ai plus 10 ans.

- Bon, de toute façon on a le temps d'en reparler. Dis, ça fait longtemps qu'on a pas vu Noah.

- Ouais, on est plus trop amis nous deux.

- C'est dommage, il était gentil. C'était un garçon bien.

Je soupire et décide de retourner dans ma chambre pour mettre fin à cette conversation. Noah ne m'a donné aucunes nouvelles après qu'on se soit croisé en boîte, et moi non plus. Je n'ose pas, je ne sais pas quoi lui dire. Je n'ai pas envie de le revoir, de passer du temps avec lui. J'aimerais juste prendre de ses nouvelles de temps en temps, savoir comment il va.  Mais je ne sais pas si lui en a envie. Je ne sais pas comment il le prendra.
Je le chasse de mes pensées et me prépare pour aller travailler. Les samedis, j'ai une pause de 12 heures à 14 heures 30 , ce qui me permet de rentrer manger chez moi et travailler un peu. Je reprends dans moins de trente minutes, et je finis à 18 heures ensuite.
Je me change rapidement et part vers le supermarché. Il n'est pas très loin, j'y vais souvent à pied.

Alors que je m'ennuie à mourir assise sur ma chaise, j'aperçois deux têtes familière s'avancer vers moi.

- Trisha ? Je ne savais pas que tu bossais ici.

- Salut les filles. Ça fait un peu plus d'un mois que je suis là.

- Cool, dit Rose. Ça fait longtemps qu'on c'est pas parlé. Si tu as envie de venir manger avec nous...

- Laisse tomber. Je suis sûre qu'elle n'en a rien à faire de nous.

- Liv !

- Quoi ? On l'a vu toute seule, on lui a proposé de venir avec nous et ça l'a vite désintéressé. Tu traînes avec Clémence maintenant.

- Olivia, je suis désolée. Vous êtes des filles super sympa, vraiment. On est très différente, est...

- Fait attention à Clémence, poursuit elle. Je te dis ça pour toi. J'étais dans sa classe l'année dernière. Elle est très impulsive, très colérique. Et jalouse aussi. Elle fait souvent n'importe quoi. Ça fait trois ans qu'elle est avec son mec, mais ils n'arrête pas de se disputer, de se séparer puis de se remettre ensemble.

- OK, mais pourquoi tu me dis tout ça ?

- Pour que tu saches avec qui tu traînes. On a mangé ensemble que quelques fois, je ne te connais pas très bien. Mais je ne pense pas que tu sois comme elle. Ou bien tu caches bien ton jeu. Bon, Rose, on y va ?

- Oui. Salut Trisha.

Elles récupèrent les sandwichs, les oeufs et les chips qu'elles sont venus acheter et s'en vont. Rose me fait un signe de la main et me sourit en partant. En revanche, Olivia me jette un regard mauvais. Je les connais à peine, j'ai mangé avec elle quelques fois seulement. Au bout de deux ou trois semaines, j'ai complétement arrêté de traîner avec elle. Et pourtant, Rose s'est montré très gentille. Et Olivia semblait énervé, mais elle ne serait probablement pas comme ça avec quelqu'un qui la laisse indifférente. Peut-être qu'au fond elles tiennent un peu à moi ?

***

- Trisha, j'aimerais te parler. Reste là s'il te plaît.

Génial. Une conversation avec mon prof de physique-chimie.
Il attend que tous les élèves soient sortis et s'assied sur le bureau qui se trouve en face du mien.

- Je connais... Ta situation familiale. Tu as eu un début d'année compliqué mais tes notes sont en hausses. Je voulait savoir comment tu allais.

- Tout le monde n'arrête pas de me poser cette question. Et ma réponse est toujours là même : je n'en sais rien. Je pense que je vais bien. En tout cas j'essaie.

- Est ce que... Tu es contente de toi, de tes notes ? Tu es bien dans ta peau ?

- Oui, je réponds en haussant les épaules. Je fais beaucoup d'efforts au lycée pour poursuivre mes études.

- Je vois ça. Tu sais, tu ne dois pas hésiter à participer, demander de l'aide. Tu restes très réservé et une meilleure participation serait bien vu sur ton bulletin.

- Ouais, bah faut pas trop m'en demander. Je n'aime pas parler devant tout le monde comme ça. Je travaille beaucoup chez moi, mais quand je suis ici... Je n'arrive pas toujours à suivre.

- Raison de plus pour demander de l'aide. Je ne te demande pas de répondre à toutes mes questions, mais à lever la main de temps en temps si il y a des choses que tu ne comprends pas. Tu tournes autour de 11 dans ma matière, tu pourrais encore progresser. Et tu en as besoin je pense. Tu es... À 7 en maths, c'est ça ? C'est un gros coefficient, tu dois un peu augmenter en SVT et en physique pour le rattraper.

- Je passe déjà ma semaine à travailler, tous les soirs et tous les weekends dès que je peux.

- C'est pour ça que je te demande simplement de participer.

- C'est tout ? Je peux y aller ?

- Oui, tu peux t'en aller.

- Super.

Je quitte la classe légèrement en colère. J'ai déjà l'impression de faire tout ce que je peux, et pourtant ce n'est pas suffisant. Il est hors de question que j'arrête mes sorties en soirées pour bosser jusqu'à ce que je m'endorme, et je ne vais pas démissionner au bout d'une semaine. Je sors toutes les semaines et j'ai besoin d'argent, je ne veux plus dépendre de mes parents pour tout.
Tant pis, je trouverais une solution. J'aurais plus de temps durant les vacances, je travaillerais un peu plus.

Je rejoins Clémence devant le lycée. Notre journée de cours est enfin terminé. Elle fume une cigarette et je décide de me joindre à elle.

- Au faite, ma mère m'a confirmé qu'ils partaient avec mon père pendant les vacances, je lance.

- Cool. On pourra faire des soirées.

- Ma mère m'a dit qu'elle ne voulait pas. Enfin, pas plus de deux trois potes.

- Et alors, depuis quand tu l'écoutes ? Ça va, je peux bien inviter deux trois amis chez toi. On sera moins de 10 et on rangera le lendemain.

- Non, je ne pense pas. OK pour toi et ton mec mais pas plus. Je ne connais même pas tes potes. Je ne veux pas d'ennuis, c'est déjà assez compliqué avec mes parents.

- Pppff, quelle rabat-joie.

- T'as cas faire ça chez toi, ta mère dit oui à tout.

- C'est trop petit. Bon, je me casse, dit elle avant d'écraser sa cigarette sur le sol. Salut.

- À plus.

C'est la première fois que j'entends Clémence s'imposer autant. J'avoue que je pense à ce que Olivia m'a dit. Mat et Clem ne sont jamais allés chez moi, on se voit toujours dehors, et de temps en temps on va chez elle. Je n'ai aucune idée du comportement qu'elle pourrait avoir chez moi. Mais je compte bien l'inviter quand même, ça me permettra de faire une pause dans mes révisions. Et puis j'aurais la maison entière pour moi, il faut bien que j'en profite.

DisparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant