Disparue

Chapitre 22

Trisha

- Trisha, ma chérie ! Tu m'as manqué.

- Salut mamie Jo'. Salut papy.

- Bonjour ma grande.

- Mon dieu Laura, cette petite n'a que la peau sur les os !

- Maman, ne commence pas.

- Aller Trisha, entre. Vous devez avoir faim, il est presque 13 heures. Je vous ai fais un bon repas. Je vais te requinquer moi ! Tu vas prendre quelques kilos.

- Mamie, on ne reste que 4 jours tu sais.

Nous finissons par entrer et poser nos valises. Mes grands parents ont une grande maison en campagne, et il y a suffisamment de chambre pour que j'ai la mienne, comme mes parents et ma grand mère paternel, qui n'arrive que demain.
La chambre dans laquelle je dors n'est pas très grande et ne comporte qu'un lit une place, une commode et un petit bureau. Les murs sont verts pâles, ce qui n'est pas franchement à mon goût. Mais il y a de nombreux cadres photos qui habillent les murs. L'un avec mes grands-parents et leurs amis, un autre avec mes parents, mon oncle et mes grands parents... Mais mon regard s'arrête quelques secondes sur une photo de famille, où se trouve mes grands parents, mes parents, moi et ma petite sœur. Elle n'avait que deux ans à l'époque et était dans les bras de ma mère. J'aimerais tellement revenir à cette époque là. J'avais 12 ans et je m'apprêtais à rentrer en 5ième. J'avais pleins d'amis, je m'entendais avec tout le monde. J'adorais m'occuper ma petite sœur, me montrer responsable. Et aujourd'hui... Je suis tout l'inverse. Je sors, je bois, je couche avec n'importe qui et je rejette quiconque essaie d'entrer dans ma vie.

- Trisha ?

Je me retourne et regarde ma mère qui se tient debout près de la porte.

- Ta grand-mère nous attends, on va passer à table.

- Ouais. J'arrive.

- Est ce que ça va ?

- Oui. Je... Je regardais une photo avec Lise et ça m'a rendue... Nostalgique.

- Je comprends. Si tu as besoin de retirer quelques photos... Où même de changer de chambre, il y en a d'autres. C'est un peu la chambre des souvenirs, avec tous les cadres.

- C'est vrai. Mais... Je dors dans cette chambre depuis que je suis petite. Ça va aller, je m'y sens bien. J'ai juste eu... Un coup de cafard. Je viens tout de suite.

- D'accord.

Ma mère tourne les talons et s'apprête à repartir, puis finalement, se tourne de nouveau vers moi.

- Je suis heureuse qu'on ai parlé un peu Trisha. C'est... Plus agréable.

- Mmh.

Je ne trouve rien à répondre et décide de la suivre vers le salon. Nous nous installons autour de la table. Ma grand-mère insiste pour que je prenne une bonne quantité de poulet à la crème, de purée et de haricots verts. Puis nous discutons - ou plutôt ils discutent - de tout et de rien pendant tout le repas. Je me contente d'acquiescer et parfois de sourire doucement. Le reste du temps, je garde la tête penchée vers mon assiette.
Après le repas, j'aide à débarrasser puis je décide de sortir marcher un peu. L'avantage d'être à la campagne, c'est qu'il y a pleins de ballades sympa à faire. La maison est situé loin de tout, perdue entre des champs et des forêts.
Je m'engage alors sur un petit sentier caché par des arbres. J'ai décidé de partir seule et sans portable. Je voulais être seule, coupée du monde le temps d'un après-midi. J'ai évidement prévenue ma mère de mon départ, sinon elle m'aurait encore pris la tête.
Je marche doucement, en faisant attention à l'endroit où je mets les pieds. Il y a pleins de petits cailloux et de racines d'arbre, et je suis parfois obligé de m'appuyer contre un arbre lorsque je rencontre des petites pentes.
J'adore me balader en forêt quand je viens ici. Il n'y a jamais personne, c'est très calme. Il fait doux aujourd'hui, ça rend la journée encore plus agréable.
J'arrive au niveau d'une pente plus abrupte que les autres. Il y a des arbustes autour. Je m'agrippe à l'un d'eux pour descendre la pente, mais mon pied glisse sur un caillou. Je ne trouve pas d'appui et roule jusqu'en bas de la pente.