Chapitre 12

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Trisha

- Trisha ! Descend tout de suite !

Mon père vient à peine de rentrer du travail et est déjà en train de crier depuis le salon. Pourtant, je suis en train d'essayer de faire mes exercices de maths depuis maintenant une vingtaine de minutes. Depuis quatre jours, j'essaye de suivre les conseils de Noah et je n'ai rien fait de mal. Je ne comprends pas pourquoi mon père a l'air tellement en colère.
Je soupire, ferme mon cahier et descends.

- C'est quoi ça Trisha ? Dit mon père en tenant un papier dans sa main.

- Bonjour à toi aussi. J'en sais rien, c'est quoi ?

- Ne joue pas à ça avec moi Trisha. J'ai croisé madame Dubois, la mère de Klara. Elle m'a donné cette affiche. Je sais que ce n'est pas la police, ils nous en auraient parlé. C'est toi ? C'est toi qui a fait ses affiches sur ta sœur ?!

- Qu'est ce qu'il y a de mal ? Je cherche Lise.

- On essaye tous de tourner la page ! Ça fait deux ans ! Comment as-tu pu faire ça sans nous en parler ?

- Calme toi, intervient enfin ma mère. Laisse la parler.

- J'ai rien a dire de plus. Je veux savoir ce qui est arrivé à Lise. Je ne suis pas forcé de vous suivre. Vous allez mieux, et c'est bien. Vous êtes prêt à tourner la page mais pas moi. J'ai besoin de faire ses recherches.

- D'accord.

- Comment ça d'accord ? Laura, on ne peux pas laisser notre fille faire ça.

- Et pourquoi pas ? Si elle en a besoin. Trisha, je te propose quelque chose. Si ton père est d'accord, on te laisse deux mois. Deux mois pour faire les recherches que tu veux, pour faire ce dont tu as besoin. Mais en parallèle, tu as intérêt à bosser tes cours, à limiter tes sorties et à changer de comportement.

- D'accord. Mais deux mois c'est...

- Non négociable.

- D'accord.

- Et je ne veux pas en entendre parler.

- Quoi ?

- Laura, tu...

- Non. Je veux tourner la page. Ça fait deux ans, je n'ai plus d'espoir et je veux aller de l'avant. J'ai... Trouvé un boulot à la librairie. C'est juste un CDD mais ça me permettra de penser à autre chose. Mais si Trisha en a besoin, alors d'accord, je l'a laisse faire. Après tout elle est majeure. Tant qu'elle se remet au boulot.

- Oui, je ferais des efforts. Bon, je retourne là haut.

Bien que mon père ai l'air contrarié, il n'ajoute rien et me laisse retourner dans ma chambre sans dire un mot de plus.

***

Le samedi suivant, je décide de sortir de chez moi pour marcher un peu.
Je vais jusqu'au magasin de bricolage à pied, et achète deux pots de peinture blanche et un de peinture grise.
Mes parents ont rapidement accepté que je m'occupe de ma chambre et m'ont donné de quoi payer.
En sortant, j'envoie aussitôt un message à Noah pour lui proposer de venir m'aider samedi prochain. Il me répond positivement quelques minutes plus tard.
J'ai vraiment de la chance de le connaître. Il est toujours là pour moi, et même si parfois je me sens comme une petite âme fragile et perdue avec lui tellement il est sur mon dos - quoique le bon mot serait plutôt bienveillant - je me sens bien avec lui. C'est un vrai ami pour moi. Ça me fait un peu bizarre, ça fait longtemps que je traîne seule et voilà Noah qui me tombe dessus. Mais c'est rassurant, ça m'aide à avancer. Mais je suis sans arrêt en train de me poser des questions. J'ai peur qu'il finisse par me laisser, qu'il me trouve trop froide, trop ennuyante.
Je chasse tout ça de mon esprit, et décide de sortir ce soir. J'ai bien avancé dans mon travail et je n'ai pas envie de manger avec mes parents. Je préfère sortir manger quelque part, et pourquoi pas aller danser un peu après.
Je prends ma voiture et décide de me rendre dans un petit restaurant à la Rochelle. J'avais l'habitude d'y aller avec Raphaël, à l'époque où l'on sortait ensemble. C'est là qu'on a eu notre premier rencard. L'ambiance et la décoration est parfaite pour ce genre de rendez-vous, et la nourriture est vraiment bonne.
Il est plus de 21 heures quand j'y arrive. J'ai l'habitude de manger tard, et il n'y a souvent pas grand monde à ses heures là, c'est ce que je préfère.
Dès que j'entre, j'aperçois à ma droite un visage qui m'est familier.
Noah. Il est avec une brune, belle, très belle. Sa main est posé sur son bras et elle semble boire chacune de ses paroles comme si c'était les plus beaux mots du monde. Aucun des deux n'ont vus que je les regardais.
Ils se lèvent subitement, et elle rapproche son visage du sien. Je détourne le regard avant que leurs lèvres ne se touchent. Il est hors de question que je continue de regarder ça. Je tourne les talons et sort du restaurant.
Je ne sais pas pourquoi ça me gène. Je ne connais pas Noah depuis très longtemps, je commence à peine à le considérer comme un ami. Et pourtant, je sens les larmes qui montent, prête à dévaler mes joues.
Mais j'arrive à me retenir. Je ne pleurerais pas pour ça, je suis bien trop forte. Je suis stupide d'avoir réagit comme ça, vraiment stupide. Je reprends rapidement mes esprits, et me dit que finalement, ce n'est pas si grave. Même si Noah sort avec elle, je suis sûre que je pourrais toujours compter pour lui.
C'est probablement ça qui me gène en faite. Ce n'est pas le fait qu'il sorte avec une autre, ça je m'en fiche. C'est juste un ami. Mais si il a une copine, est ce qu'il viendra toujours me voir ? Est ce qu'il m'aidera toujours comme il me l'avais promis ? Elle va sûrement lui prendre tout son temps.
J'arrête de penser à tout ça et retourne finalement dans le restaurant. Ils ne sont plus là.

DisparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant