Trisha :
Mes parents ne devraient plus tarder. Noah est parti il y a un peu plus d'une heure. Malgré mon besoin d'être seule hier et malgré le fait que je l'ai repoussée, Noah est revenu ici et nous avons passé une très bonne soirée tous les deux. J'avais juste besoin d'être un peu seule, perdue dans mes pensées. J'ai remis un peu d'ordre dans la maison, j'ai écris dans mon journal pour me vider la tête, puis dès qu'il est rentré, je me suis excusé et ai fais en sorte qu'il passe une très bonne soirée avec moi.
Je ne sais toujours pas ce que l'on est nous deux. Je l'aime beaucoup et je sais que c'est réciproque, mais mon comportement d'hier montre bien que je ne suis pas prête à avoir un copain et être sans arrêt avec lui. J'ai besoin de mon indépendance et je ne sais pas si Noah serait prêt à accepter ça, même si pour l'instant il ne s'en ai pas plaint et que la soirée c'est finalement bien terminé.
Mais actuellement c'est une autre question que je me pose : qu'est ce que je pourrais faire pour honorer la mémoire de Lise, et est ce que mes parents seraient d'accord ?
Je n'ai pas le temps d'y réfléchir trop longtemps. J'entends la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermer. Je décide d'avouer aussitôt à mes parents ce qu'il s'est passé à la maison. Si je leur cache ils finiront par le découvrir plus tard et ce sera pire.
- Trisha ! Tu nous a manqué, dit ma mère. Elle s'apprête à me prendre dans ses bras puis se ravise et se contente de m'embrasser.
- Salut. J'ai... Un truc à vous dire.
- Oula. On peut poser nos valises avant ? Me demande mon père. On ne va pas trouver des inconnus cachés à l'étage j'espère ?
- Non papa, je suis seule. Noah était la mais il est parti il y a une heure.
- Noah ? Vous n'étiez pas fâché ?
- Non. Enfin oui. Mais plus maintenant.
- Il va bien ?
- Oui. Oui, tout va bien.
- Bon, Laura, je monte nos valises. Ensuite nous aussi on aura à te parler Trisha.
J'attends une dizaine de minutes que mes parents rangent leurs affaires. Puis j'aborde le sujet avant que nous allions dans le salon.
- Trisha, je te l'avais interdit ! J'avais dis quelques personnes pas plus ! Tu sais combien coûte un canapé comme ça ? Je n'ai plus de travail actuellement !
- Je sais maman, je sais ! Je ne pensais pas que Clem ramènerais du monde, on devait être quatre ou cinq ! T'inquiète pas je t'en payerais un autre un canapé, même si toute ma paie du mois dois y passer.
- Bien sûr que tu vas rembourser, renchérit mon père.
- Ça va, il n'y a que deux ou trois trous, je murmure. Malheureusement mon père m'entend et ne loupe pas l'occasion d'en remettre une couche.
- Excuse moi ?! Tu détruits le canapé et tu fais une remarque ? Je te préviens Trisha, c'est la dernière fois que l'on te laisse la maison.
- J'ai dis que j'allais te le rembourser ton putain de canapé, c'est bon ! Pas la peine de me parler comme si j'avais 10 ans ! En faite j'ai l'impression que vous me parlez comme si j'avais 16 ans. Comme si j'avais toujours le même âge depuis la disparition de Lise. Mais j'ai pas arrêté de vivre ni de grandir, j'ai 18 ans d'accord ? Il serait temps que vous me traitiez comme une jeune adulte et pas une ado.
- On ne va pas avoir cette conversation avec toi une seconde fois Trisha. Tu te comporte comme une adolescente.
- Oui, et je suis une grande égoïste aussi, je sais ce que tu penses de moi ! J'essaie de changer, d'accord ? Je fais de mon mieux, je dis en laissant échapper une larme. C'est dur, c'est tout. J'ai l'impression que personne ne voit les efforts.
Ma mère soupire et fini par me prendre dans ses bras. Mon père reste fermé.
- Si, on voit tes efforts à l'école. Mais... Pour ton comportement c'est autre chose, ça allait mieux mais ces derniers temps...
- Maman, je te promets que je fais ce que je peux. J'ai envie d'aller mieux et de ne plus... Passer pour une grosse égoïste.
- Bon, la conversation est close maintenant, nous interromps mon père. Quand à nous, on voulait te dire que demain nous irons voir Samuel. Il ne va pas très bien en ce moment, on pense que voir un peu de famille lui fera du bien.
- Je suis obligé de venir ? Je n'aime pas l'hôpital. Il ne sait même pas qui je suis, il me reconnaît à peine.
- C'est non discutable Trisha.
- Tu aurais envie de venir avec Noah ? Propose ma mère.
- Hors de question. On le connait à peine. Et on va dans un hôpital psychiatrique, pas dans un hôtel.
- Tu n'as pas besoin de me parler comme si j'étais stupide. Je peux comprendre que ça ne soit pas évident pour Trisha d'aller dans ce genre d'endroit, nous n'avons pas à la forcer.
- On ne va pas débarquer à quatre dans la chambre de mon frère. Et si, nous allons la forcer, il s'agit de son oncle.
- De toute façon je ne préfère pas qu'il vienne, je dis en espérant calmer les choses.
Je n'avais jamais entendue mes parents se disputer comme ça. Pendant longtemps ils ne se parlaient plus, et ses derniers mois ils semblaient plutôt d'accord me concernant. Lorsqu'ils me tombaient dessus pour m'engueuler, ils se soutenaient. Où alors l'un des deux restait silencieux.
Bref, je mets cours à cette conversation en montant dans ma chambre. Je mets mes écouteurs et lance ma playlist favorite. Puis je m'allonge sur mon lit et ferme les yeux.- Trisha !
- Lise !
Ma soeur m'appelle. J'ai l'impression qu'elle est là, tout prêt de moi. Mais je ne sais pas où je suis. Tout est noir.
- Trisha ! Je suis là, tout près !
Je sais que c'est elle. Je reconnais sa petite voix d'enfant. Je tend la main mais je ne vois rien ni personne.
- Je serais toujours prêt de toi Trisha. Tu es ma grande sœur préférée.
- Je t'aime Lise.
- Je t'aime aussi. Ce n'est pas de ta faute Trisha. Je serais toujours là. Ce n'est pas ta faute.
J'ouvre les yeux et me relève d'un coup. Mon cœur bat si vite que je l'entends dans mes tympans. Je suis en sueur et je sens que mes joues sont trempés. Dehors, il fait complément nuit. Je retire mes écouteurs qui se sont emmêlés et je me lève pour aller prendre une douche.
Des larmes dévalent mes joues sans que je ne me contrôle.Ça avait l'air tellement réel. C'est comme si elle voulait que je me pardonne, que je sois heureuse.
Mais elle m'a aussi dit qu'elle était là, tout près... Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas loin de la retrouver ?
Mais comment ? Je n'ai pas avancé sur mes recherches depuis des jours, je n'ai plus de piste. Je ne peux plus rien faire.
Je n'ai plus qu'à l'accepter.Je serais toujours prêt de toi...
Et je ne l'oublierai jamais.
Je coupe l'eau et attrape sur serviette. Je me séche rapidement puis enfile un short et un débardeur noir.
Je prends le temps de me regarder dans le miroir. Je regarde mes longs cheveux, que j'ai teint en châtain il y a plusieurs jours, légèrement plus clair que d'habitude. Sous cette teinture se cache mes cheveux blonds, qui étaient presque de la même couleur que ceux de Lise. J'essuie le mascara qui a coulé sous mes yeux verts. Je regarde mon teint pâle, mes cernes.
Je vois mes joues creusés, mon ventre qui laisse presque entrevoir mes côtes. Il est vraie que je remplace souvent mes repas par de l'alcool et des cigarettes.
Je repense à mes moments passés dans ce village, au parc avec ma sœur, à l'école primaire lorsque je devais aller la chercher, à nos goûter toutes les deux, à nos disputes. Je souris en y repensant, même si des larmes s'échappent encore une fois de mes yeux.J'ai besoin de changement.
VOUS LISEZ
Disparue
Teen FictionElle avait 16 ans quand ça c'est passé. Et ça n'allait pas. Aujourd'hui, elle en a 18. Et ça ne va toujours pas. Trisha enchaîne l'alcool, les boîtes, les séjours à la gendarmeries et entretient une mauvaise relation avec ses parents. Pourtant, derr...