-Quartiers riches de BERLIN-
*Pdv Harry*
Je n'arrive plus à bouger ni à respirer correctement.
J'ai l'impression qu'un simple mouvement me serait fatale. Je me sens comme en pleine mer pendant une tempête et j'ai le mal de mer. Cette femme ressort en moi des facettes que je ne me connaissais pas, je déteste et j'aime la fois. J'aime à dire que je suis certainement parmi les hommes qui maitrisent le plus leur entourage et maintiennent leur sang froid en toute situation mais avec elle, je ne suis maitre de rien et encore moins de mon esprit.
Que fait-elle ici ? Dans mon bureau et sur mon sofa. N'a-t-elle plus peur de ma compagnie ? Je ne déteste pas la voir ici, je souhaitais même qu'elle vienne me retrouver et qu'on puisse avancer ensemble parce que je suis disposé à tout pour qu'elle se rétablisse à défaut de pouvoir dire guérir. Je sais que jamais elle n'oubliera, je sais que si je fais un pas vers elle en ce moment elle ira crier au loup donc je ne bouge pas, je ne respire quasiment plus et c'est mauvais pour mon esprit, pour ma concentration.
Je n'arrive plus à lire les mots sur les feuilles devant moi mais je garde le regard baissé pour ne pas briser ce reflet de confiance qu'elle m'offre en venant dans mon bureau. J'ai envie de lui parler, de m'approcher et pourquoi pas lui voler une caresse mais j'ai peur... Bordel je n'ai jamais peur de rien d'habitude sauf du bien-être de mon garçon mais avec elle tout est différent.
Je suis complètement perdu, je ne sais pas si je dois parler ou même continuer avec mes dossiers. J'ai la gorge sèche mais je n'arrive pas à convaincre ma main de se lever et prendre le verre que madame Bolum à poser sur mon bureau il y a moins de 30 minutes. Je ne suis pas un grand de l'eau de si bon matin, j'aurais préféré un verre de thé au citron mais ce verre est pour l'instant la seule échappatoire pour mon esprit tourmenté par la nymphe à côté de moi.
J'ai peur de l'effrayer.
J'ai peur de faire un mouvement qui la ferait se rétracter encore plus qu'elle ne l'est depuis ce fameux jour. Même avec ce qui lui est arrivée, elle arrive encore à m'impressionner en supportant ma présence. Je ne suis pas une femme, clairement mais si j'en étais une, je ne crois pas avoir pu faire comme elle. Elle est si imprévisible et je l'admire chaque jour encore plus qu'hier. Elle progresse et sans aide d'un professionnel mais je sais que bientôt le plus dur du travail viendra et lui laisser du temps pour de petits pas en avant ne sera plus suffisant.
Je n'ai pas toujours été tendre avec elle depuis qu'elle est entrée à mon service. Je sors toujours très tôt de la maison pour aller au boulot mais je m'attelais aussi souvent que possible à prendre de ses nouvelles indirectement avec pour excuse mon fils. Je sais qu'elle est sortie dans le jardin il y'a trois jours, je les ai entendu rire et courir avec Théo depuis le derrière de mes rideaux. Pour quelqu'un qui ignore ce qui s'est passé, il me prendrait pour un fou de voir à quel point j'ai été heureux d'entendre qu'une personne est sortie dans le jardin.
Lorsqu'on traverse la même épreuve que la sienne tout ce qui était ordinaire pour le commun devient extraordinaire aux yeux de ceux qui savent. Je parle de ses progrès chaque soir à son médecin et il est confiant sur son rétablissement et j'aimerais avoir cette confiance parce qu'un simple petit pas de travers peut la ramener dans le monde dans lequel elle s'est enfermée des semaines après son agression.
Moi qui suis de nature à savoir gérer les situations même les plus embarrassantes d'un air implacable, j'ai l'impression d'être le collaborateur en faillite de la victoire. Elle est si belle aujourd'hui et bien qu'elle ait repris des couleurs, elle maigrit de jour en jour et on voit bien comme ça que ses progrès ne sont qu'une couverture pour cacher la vraie blessure. Savoir qu'elle s'alimente un petit peu à présent apaise une partie de mes tourments, c'est déjà ça, n'est-ce pas ?
De là où je suis, j'essaie de lire le titre du livre qu'elle tient entre ses magnifiques mains et même eux ont perdus leur splendide.
Je sens la colère monter et je sais qu'il faut que je me calme sinon je vais anéantir tous les efforts qu'elle a fait pour venir à moi et je me sentirais encore plus coupable que je ne le suis déjà de ne pas être arrivé à temps. Je le rumine tous les jours mais j'aurais le temps de me maudire plus tard, là je suis concentrée sur elle. Je sais qu'elle sent mon regard sur elle par la tension sur ses épaules mais elle est si magnifique dans cette longue robe blanche, elle ressemble à une mariée. Elle est belle et je ne cesse de le dire.
J'aperçois enfin le titre de son livre, elle lit « L'Alchimiste » de Paolo COELHO, un très bon livre, mon préféré. Ce livre est passionnant pour l'avoir lu plus d'une fois. Elle tourne les pages au fur à mesure qu'elle lit et moi je reste concentré sur chacun de ses gestes avec une joie infinie qu'elle me permette ce contact visuel impensable. Toutefois, une peur me tiraille l'estomac de tout gâcher encore une fois, je gâche toujours tout. Le malheur me suit depuis l'enfance et j'ai souvent cette impression que c'est de ma faute ce qui lui est arrivée. Si je ne m'étais pas intéressé à plus que son corps et pas à sa beauté intérieure peut-être que le malheur qui a touché mes parents, ce même malheur ne l'aurait pas touché. Je me sens comme la pire sous-merde du monde de quand même la désiré avec encore plus de force que le premier jour en pensant tout ça.
Elle tourne encore une dernière page puis referme le livre si brusquement que je me demande si j'ai fait quelque chose de mal. Elle se lève et se dirige vers la sortie. Bordel qu'est-ce que j'ai fait ? Elle tourne la poignée et je commence à me qualifier de tous les noms d'oiseaux dans ma tête mais me stoppe net lorsqu'elle pivote légèrement vers moi et me sourit. Un sourire presque imperceptible mais un sourire quand même puis elle s'en va...
Qu'est-ce qui vient de se passer ?
Je me laisse aller contre le dossier de mon siège en soufflant comme un buffle après une course. Mon cœur va à 100 à l'heure. Putain cette femme me rend fou. J'ai l'impression de vieillir à vitesse d'œil à chacune de nos rencontres.
Nina, Nina, pourquoi es-tu si... si toi.
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Naughty Harry, débuts de la passion
RomantikSYPNOSIS -Je sais que tu en as autant envie que moi Nina... dit-il en posant de doux baisers au creux de mon cou, me faisant frémir. -Non. Laisse-moi tranquille Harry. -Allons Nina, laisses-toi faire bébé. Je sais que tu me désires. Tu peux le nier...