Episode 6

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-Quartiers pauvres de BERLIN-
*PDV Maureen*
Je déteste le froid. Je viens à peine de finir le boulot et j'y retournerai presque si je ne détestais pas encore plus cet endroit que la température frigorifique de Berlin à cette période de l'année. Le soleil et sa chaleur sont beaucoup plus mon délire que de me sentir comme du poulet congelé.
Qu'est-ce que je suis fatiguée. La nuit d'hier au bar a été des plus éprouvantes, beaucoup plus que d'habitude. Ces imbéciles qui pensent qu'on leur doit un culte juste parce qu'ils sont clients et qu'ils dépensent de l'argent dans le cul d'une ou trois de nos strippers me donnent autant la gerbe que mon premier jour de boulot. Rien n'a changé depuis et rien ne changera jamais. La vie n'est pas rose comme le dit la chanson mais grise, voir carrément noire à certains moment. Quoiqu'il en soit j'ai besoin de ce job pour ne pas vivre sous les ponts. Je tiens beaucoup trop à mes douches chaudes et avoir les cheveux qui sentent la rose plutôt que la pisse de chat ou les excréments d'animaux.
Aider le monde ? Une bien jolie cause tant qu'on en reste à ces mots car personne ne met l'accent sur le réservoir de moyens qu'il faut pour l'aider ce monde. Je n'ai même pas de quoi prendre le bus ces jours-ci alors le monde a à se débrouiller sans moi. De toute façon en quoi je pourrais le rendre meilleur à moi toute seule ?
Je ne crois pas en l'amour. L'amour est une création des personnes de faibles esprits qui ne savent pas ce qu'est l'amour de soi alors ils compensent leur dégoût d'eux-mêmes par un fictif amour envers l'autre. Quelle belle connerie...
L'amour parental ? J'y crois en moins. Si c'était une réalité je n'aurais jamais été abandonnée à la naissance et dans une benne à ordure qui plus est. Si ce pasteur ne m'avait pas entendu pleuré en cette nuit noire et ne m'avait pas sauvé pour me déposer dans mon orphelinat, je serais morte depuis bien de lustre. Sûrement bouffée par des rats ou broyé lors du ramassage poubelle. Ça n'aurait pas été si mal d'ailleurs vu la vie que je mène. Tout ça ne veut pas dire que je crois en Dieu. Ça aurait été un adepte du culte satanique qui m'aurait sauvé, du moment que je ne sois pas morte dans une description glauque, c'est du pareil au même.
Le seul amour auquel je veux tenter de croire est celui que j'ai pour ma Nina, ma sœur de cœur. Nous nous sommes toujours tenues les coudes depuis notre rencontre à l'orphelinat. Elle est la seule que je ne veux jamais décevoir. Elle, je l'aime et pour moi c'est ce qui s'approche d'un amour inconditionnel si ça existe vraiment.
Ce que j'aimerais disparaître dans le vide et n'être qu'une feuille qui tombe d'un arbre puis emportée par le vent. Encore une fois qui exaucerait mon vœu ? Les fées ? La petite souris ou le père Noël ? La bonne blague, il faudrait d'abord que ce dernier puisse faire disparaître son gros bidon pour passer les cheminées s'il existe bien évidemment.
S'il n'y avait pas Nina, j'aurais abandonné depuis longtemps. Elle est la lune dans les ténèbres et le soleil de mes hivers. Je tomberais presque amoureuse si je n'étais pas cent pour cent attiré par le levier de vitesse entre les jambes des hommes. Un autre penchant qui me donne une joie éphémère mais une joie quand même. Bénit soit l'inventeur de l'orgasme.
J'ai envie d'un sorbet. Devrais-je faire un stop chez Tanne B eis Berlin ? J'ai vraiment envie d'une bonne glace au chocolat ou à la pistache. Des gaufres ne seraient pas de refus aussi. Combien me reste t'il de sous déjà ? Je plonge la main dans la poche arrière de mon jeans pour sortir mon porte-monnaie avec l'espoir d'y trouver assez de liquidités mais comme toujours mes espoirs ne valent pas l'effort de les émettre. A quoi je pensais ? Je n'ai même pas de quoi prendre les transports commun et j'aurais assez pour des luxures ?
Pin pinnnnn !
Je me fais sortir de mon auto apitoiement par les Klaxons d'une voiture et les sifflements des singes qui la conduisent.
-Eh ma belle tu veux venir jouer avec nous ? Dit le singe conducteur. On va bien s'amuser ensemble bébé, montes.
-Va te faire mettre dans le cul espèce de crétin. Réponds je en m'éloignant.
-Espèce de connasse ! L'entends je me hurler puis le bruit de son moteur qui gronde et le crissement des pneus élancés sur le goudron.
-Prends ça, salope !
-Fils de pute ! Bordel de merde. Hurle je en sautillant sur moi et me palpant partout pour essayer inutilement de nettoyer la substance collante que ces babouins m'ont jeté dessus par leur fenêtre. Putain, c'est froid ! Non... ne le dite pas que c'est... de la glace ?
Mais quelle chienne de vie.
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Je rentre juste à temps pour voir Nina sillonner tout l'appart à la recherche de... quoi d'ailleurs ?
-Qu'est-ce que tu fous ? C'est quoi ce bazar ? Demandé je.
Quand finira cette putain de journée ?
-Mes baskets et mon manteau ! Je ne les trouve pas Moe, aide-moi ou je vais être en retard. Dit-elle prestement en continuant de retourner l'appartement.
-Euh... Nini ?
-QUOI ?
-Tes baskets.
-Oui, quoi mes baskets ? Tu les as vu ? où ? Me demande-t-elle en arrêtant ses fouilles pour me fixer comme le sauveur de l'humanité.
-Tu les as aux pieds Nini. Dis-je encore abasourdie de la tournure des événements passés et de ce que j'ai en face de moi. C'est quoi ici ? Un souk ?
-Mais qu'est-ce que tu rac- Elle s'arrête net en milieu de phrase constatant qu'effectivement elle les avait aux pieds ses fichus baskets. Oh...je vois.
-Tu ne devrais pas mettre de talons à la place ?
-Oh s'il te plaît Moe, commence pas. Je suis assez stressée.
-Je vais te les brûler un jour tes baskets. Ce n'est pas du tout professionnel surtout chez ces riches.
-D'accord mais tu m'en rachèteras de nouvelles paires dans ce cas. Bien, il ne manque plus que mon manteau.
-Regarde sur le siège derrière le bar. Tu le laisse toujours là-bas.
Elle y va les sourcils froncés et revient avec -roulement de tambour- le manteau en question.
-Je ne sais pas ce que je ferais sans toi Moe, merci. Me dit-elle en claquant un bisou sonore sur ma joue.
-Probablement que tu serais dans la merde ou en prison avec ta langue fourchue. Me moqué je.
-Ha.ha. Très drôle, ta langue est beaucoup plus piquante que la mienne. A la limite je suis un bébé jaguar et toi une lionne qui défendrait ses petits.
-Ce que tu peux être conne quand tu t'y mets. Dis-je tout sourire.
-Comment c'était hier au bar ? Tu as eu de bons pourboire ? Dit-elle en se tripotant les cheveux devant la seule glace que nous possédons, derrière la porte d'entrée.
-Tu parles... René garde la majorité de nos pourboires. C'est irréaliste d'avoir un patron aussi pingre. Même le personnage d'animé, ce Picsous, est beaucoup mieux que ce imbécile.
-Je suis désolé Moe. Si tu veux démissionner je pourrais m'occuper des besoins pendant une certaine période maintenant que j'ai ce job. Alors si tu veux souffler un peu, n'hésite pas.
-Non, je déteste me tourner les pouces. L'ennuie équivaut au sentiment d'inutilité et est un motif de suicide. Je préfère de loin ce job à passer mon temps à bouffer des conneries sur le canapé.
-D'accord mais ma proposition n'a pas de durée limitée, penses-y. Tu as juste à me prévenir à l'avance et c'est tout.
-Okay, J'en prends note. Dis-je toute sourire.
-Bon j'y vais. Repose toi bien bébé et manges quelque chose avant de dormir chérie. Je t'ai laissé des gaufres dans la cuisine, manges les ! Dit-elle à ma grande surprise juste avant de refermer la porte derrière elle.
-Bonne journée mon amour... et merci.
Je l'aime. On est vraiment de vraies filles. Toujours à se donner des surnoms niais, à se tripoter des fois, se chipoter mais en vrai on s'adore. Je donnerais tout pour elle et elle pour moi j'en suis convaincu. Elle m'a soutenu quand je n'étais personne et encore plus maintenant que j'essaie de m'en sortir. Presque toutes nos connaissances disent qu'ils ne nous ont jamais vu avec des mecs donc on doit surement être le genre de personne à aimer les gens du même sexe. Ou alors nous sommes un couple dans le closet de peur des quand dira-t-on des gens.
Ça me fait toujours pleurer de rire d'entendre ces choses et je dois dire que j'en joue des fois pour coincer des mecs lorsqu'on sort en boîtes. C'est quoi ce fantasme des hommes à regarder deux filles s'embrasser et se toucher ? Mais pour tout dire, si je ne sors quasiment pas avec les hommes que je rencontre à chaque sortie, c'est parce que j'ai des goûts particuliers en matière d'amour et de sexe.
Je ne suis pas à fond dans le BDSM mais j'ai déjà passé la porte d'entrée, ça c'est sûr et c'est difficile de redescendre à la vanille une fois qu'on sait le goût de l'aphrodisiaque. Si je n'ai toujours pas de copains, c'est juste parce que je le veux. Je suis plus coup d'un soir que petit copain du moment. J'ai de gros problèmes d'engagements et j'aime ma liberté. Je peux être dans une relation à partenaire unique, des deux côtés, sans pour autant me considérer en couple. Les hommes n'arrivent souvent pas à suivre mon rythme ou ma manière de fonctionner ni de penser donc en général après deux semaines, même avec toute ma volonté ça se termine en cacahuète. Je m'ennuie vite de ces relations sans queue ni tête. Je veux une rencontre comparable à une tornade, un touché comme la larve d'un volcan ou presque, de l'électrique, un grand huit. Je veux juste de la passion, est-ce trop demandé ?
Bref, ce n'est pas tous mais j'ai sommeil. Avant ça, à nous deux les gaufres !
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-Quartiers riches de BERLIN-
*PDV Nina*

Naughty Harry, débuts de la passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant