Episode 27

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-Quartiers pauvres de BERLIN-

*PDV Nina*

Vendredi, 23heures 10.

Enfin chez moi.

Ça fait un bien fou de retrouver un sillage familier bien qu'il soit empli de meubles délabrés et de mûrs jaunissants comparé à la splendeur des habitations des quartiers riches.

Je me débarrasse de mes boots puis de ma veste et balance mon sac bandoulière comme en mon habitude de l'autre côté du salon. Une fois fait, je pars me servir un verre de jus de raisin dans la cuisine en repensant à la soirée étrange d'aujourd'hui. Après m'avoir bien baisé dans tous les sens du terme, ce salaud de Deveraux m'a planté le cul à l'air et mon jeans au niveau des chevilles sur le bois lisse de son bureau, ses documents jonchant plein le sol que j'ai dû remettre en place ainsi que le reste de ma dignité pour ne pas que Farina se rende compte de la relation ambiguë et perverse que j'entretiens avec son patron. Je remercie John de divertir son esprit sinon il y a belle lurette qu'elle l'aurait su.

Quel beau salaud cet homme. Il est incroyable quand même, il est super bon envers Nate et ses employés. Parfois ça lui arrive aussi d'être bon avec moi. Ces moments les matins où il me dit aurevoir avec un baiser sur le front sont ceux que je préfère de tous. La première fois qu'il l'a fait nous étions tous les deux surpris mais lorsque son regard a croisé le mien ensuite c'était intense, une connexion immuable s'est installée depuis. Toutefois je sens aussi souvent ces barrières qu'il dresse entre nous. Elles sont si solides qu'elles me rendent timides dans mes gestes à chaque fois que je le vois et être timide n'est pas un de mes attributs. Je peux dire clairement et assurément qu'il me rend folle. J'ai l'impression de marcher sur une corde raide tout le temps quand il est dans les parages. Il me rend dingue dans tous les sens du terme. Tellement que je me surprends à l'observer lorsqu'il ouvre la bouche pour manger ou parler, lorsque ses doigts taquinent sa lèvre inférieure quand il se perd dans ses pensées dans le jardin, lorsque son regard se pose sur quelque chose qui n'est pas moi je deviens hystérique. Je veux qu'il me regarde-moi, qu'il me voit comme moi je ne vois que lui dans la même pièce et je sais, oh oui je sais que c'est mauvais signe. Je sens mon cœur qui s'affole déjà et ça ne présage qu'une seule chose. Une chose qui me détruit à petit feu parce que je sais qu'il n'est pas prêt pour ça. Ça va faire mal, très mal mais je ne veux pas arrêter.

Toc. Toc. Toc.

-Qui c'est ? Demande-je en posant mon verre sur le comptoir pour écouter. Qui est-ce ? Répète-je.

-Ouvre.

Bordel Lucas !

-Maureen n'est toujours pas rentrée. Lui dis-je contre la porte.

-Tu vas m'ouvrir ce soir ma belle, il n'y a personne sur le palier pour te soutenir. Je leur ai tous dit qu'il y aura une dératisation ce soir, il n'y a que toi et moi à cet étage. Dit-il en ricanant à la fin.

Putain qu'est-ce que je fais ? Cet homme est taré et je suis seule ! Merde Maureen je te déteste. Je regarde autour de moi frénétique à la recherche d'un objet discret et efficace pour me protéger en cas de danger mais je ne trouve rien. Est-ce surprenant ? Nous n'avons rien de précieux ou de décoratif chez nous.

Je cours vers la cuisine et prends un couteau à beurre que je mets à l'intérieur du tissu de mon jeans dans mon dos. Je souffle un bon coup et retourne à la porte pour l'ouvrir.

-Bonsoir Lucas, je suis fatiguée alors abrège s'il te plait. Dis-je la mine fermée.

Mon Dieu faites-le partir.

Naughty Harry, débuts de la passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant