Episode 19

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-Quartiers riches de BERLIN-

#Steigenberger Hotel Am Kanzleramt
*Pdv Louis*


Cette fille, cette Maureen, je n'arrête pas de penser à son corps de sirène. À ses longues et interminables jambes, à sa peau bronzée et si douce. Je la veux tellement que je sais que c'est malsain. Elle exacerbe les traits de ma personnalité qui me font le plus peur... La possessivité et la soif de sexe.

Déjà petit j'avais le caleçon en feu et ma mère à tout fait pour calmer mes désirs qu'elle disait impurs et immoraux de par leur intensité et de mon jeune âge. A peine 11 ans que je fantasmais déjà sur le cul de ma professeure de dessin lorsqu'elle se penchait pour enseigner à un de mes camarades de classe. Le psychologue qui me suivait jusqu'à mes 16 ans a d'ailleurs laissé entendre que je pourrais finir délinquant sexuel et 16 ans de plus tard je ne suis qu'un jeune homme frustré sexuellement à la recherche de la bonne paire de chaussure, cuisinier dans un petit café dans le quartier qui fait cauchemarder le plus maman. J'ai même été voir des prêtes pour qu'elle me laisse tranquille jusqu'à ce que j'en ai eu marre et finisse par me barrer de la maison familiale. Bien sûr, ça m'arrive d'y retourner passer quelque dimanche et renouer avec mes oncles, tantes et cousins mais je me suis toujours arrangé pour ne jamais rester seul avec maman. Papa lui passe son temps à éviter tout le monde et cacher le fait qu'il soit gay en troussant son amant dans les étages abandonnés et supérieurs de la maison.

Le fait est que nous ne sommes et n'avons jamais été une famille conventionnelle. Peut-être avait-elle peur que j'adhère aux même penchant que papa mais je déteste cette maison et les souvenirs que j'en garde. Je recherche un semblant de normalité que je n'ai jamais eu dans mon enfance dans les bras de quelques partenaires d'une nuit mais qui ne dure jamais avec elles vu qu'elles n'arrivent pas à suivre mon rythme.

Cette fille... cette Maureen, elle semble comme moi. Je le vois dans ses yeux et cette tension qui la caractérise fait étrangement écho à la mienne. C'est pour ça que je la veux, c'est une compulsion qui ne se calmera que si je la baise car je sais qu'elle ne disparaitra pas facilement avec elle.

Elle sera à moi, pour mon plaisir et à ma guise mais également pour le sien. Je ne suis pas égoïste, je demande beaucoup à mes partenaires mais je donne énormément plus que je ne prends. Mon plaisir ? Exister à leur œil et qu'après moi elle ne trouve pas totalement la satisfaction que mon lit et mon sexe leur donne. En ce point, je suis le plus égoïste au monde. Je ne veux pas être oublier, je veux compter.

Putain cette attente me rend fou ! 2heures...

Deux putains d'heures que je patiente dans mon appartement comme un con la queue en rut à chaque fois que je la revois dans mes pensées. Dans son short en jeans moulant qui lui serre bien les fesses, son corset serré et échancré qui laisse tout juste ce qu'il faut pour apercevoir sa douce peau halée. Ses seins ronds et parfait pour ma paume, sa chevelure d'ébène et brillante sous les reflets des jets de lumière multicolores du bar... Elle est putain de bonne. Je bous de l'avoir et si elle ne se dépêche pas, j'irais la retrouver et la baiser dans cette putain de ruelle ! Consentement ou incitation, peu importe mais je dois l'avoir.

Bras croisés et les yeux observant la vue imprenable de ma suite, je me prends à l'imaginer servir les clients. Je me demande si elle pense à nous.

-Dépêche-toi, Maureen...



*Pdv de Moe*

Plus que 30 minutes.

Je me sens nerveuse et nauséeuse. C'est complètement ridicule je sais mais je le suis et je n'y peux rien.

Louis, un simple prénom mais un prénom qui me donne des frissons dans toutes les parcelles de mon corps. Cet homme déclenche en moi des sensations que je m'imaginais incapable de ressentir. Ces bouffées de chaleur, ces étirements exacerbés dans mon bas ventre, cette impression d'être contrôlée par un fil destructeur mais désiré et d'avoir la gorge complètement sèche. Ce désir d'être assouvie, apaisée. Putain comme c'est enivrant.

-Moe ! M'appelle Marc, un collègue. Qu'est-ce que tu fais encore là ? Ton service est fini. Me demande-t-il en souriant.

-Pardon ? Ah. Dis-je après un œil à ma montre. Euh... Oui, je... J'y vais. Dis-je la tête ailleurs en portant ma veste. À demain Marc.

-A plus tard ma belle. Répond-il avec un clin d'œil.

Une fois à l'extérieur, la fraicheur annonçant l'arrivée de l'hiver me déclenche un frisson diffèrent de ceux qui me parcours depuis tout à l'heure. Je remonte la fermeture éclair de ma veste en jeans et me met en route pour retrouver Louis.


Je préfère marcher pour m'éclairer les idées avant de devoir me confronter à son regard hypnotisant et aux séries d'épreuves qu'il me réserve...

J'espère survivre ce début de journée.

Naughty Harry, débuts de la passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant