-Quartiers riches de BERLIN-
*PDV Harry*
-Ne fais pas l'enfant Théo, Nina est très malade. Elle doit partir dans l'autre maison pour se reposer.
-Non ! Je veux aller avec Nia.
-Maintenant ça suffit. Lâches sa robe ! Urge-je en essayant de le décrocher des pieds de Nina et desserrer ses poings du tissu de sa belle robe turquoise à manches mi- genoux.
Nous sommes tous rassemblés sur le perron de mon manoir. Moi, mon fils, Farina, John, les autres domestiques, les gardes dans l'herbe du jardin et Louis qui aide à mettre ses affaires dans le coffre de voiture avec le chauffeur. Mon fils n'arrête pas de pleurer à gorge déployée qu'il veut que Nina reste ou partir avec elle et face à mon refus il s'est agrippé comme un koala à ses jambes. La scène peut paraitre hilarante à un œil extérieur, moi tentant de décrocher un gamin des jupons d'une femme et mon personnel sur son trente et un comme pour accueillir le président.
Dans toute cette histoire, ce qui me fait le plus froid dans les yeux c'est l'expression de ma Nina. Lorsque je suis montée la voir ce matin dans sa chambre pour lui annoncer ma décision, elle était déjà réveillée et apprêtée dans sa robe, bien assise sur son lit, les mains posées sur ses genoux comme si elle m'attendait et qu'elle savait déjà. Lorsque je lui ai dit bonjour elle a juste hoché la tête en me fixant le regard vide. L'air était glacial et j'en ai eu des frissons, tellement que j'hésitais à faire plus de pas à l'intérieur de la pièce alors je suis resté planter sur le pas comme un con. J'ai ouvert et fermé la bouche plusieurs fois pour lui dire et après plusieurs essaie je lui ai dit.
« Vous partez. Mon chauffeur vous conduira dans mon autre manoir pour que vous soyez plus tranquille. Apprêtez vos affaires et descendez quand vous êtes prête. »
Je suis resté planté comme un imbécile deux bonnes minutes à l'observer qui restait stoïque avec toujours ce même regard vide. J'ai d'abord pensé qu'elle ne m'avait pas entendu, plongée dans ses pensées. Je m'apprêtais à me répéter lorsqu'elle finit par parler.
« D'accord. »
Putain qu'est-ce que je déteste ce mot à présent. Ce petit mot m'a frappé comme un coup de genoux dans les couilles. Il m'a terrifié. Une heure plus tard elle est enfin descendue avec sa valise et un sac à dos que Louis lui a pris des mains le plus discrètement possible pour ne pas répéter la scène d'hier. Lorsque nos regards se sont croisés, je me sentais comme un inconnu tant ses yeux étaient encore plus vides et surtout ils étaient rouges. Je suis la pire sous merde au monde.
-Harry ? M'appelle Louis depuis la voiture au bout de l'allée en me sortant de mes pensées.
-Nous avons rentré toutes les affaires de mademoiselle Mills et Théo, ils peuvent y aller. Dit-il avec un sourire malicieux.
-Comment ça les affaires de Théo ? Demande-je surpris, ce que Nina reflète aussi en se tournant brusquement vers lui. C'est la première émotion qu'elle montre depuis tout à l'heure.
-Bien sûr, c'est sa Nanny et toi mon frère tu n'as pas le temps pour t'occuper de mon filleul. Elle s'occupera de lui et tu iras le voir quand tu peux. Tu es d'accord Théo ?
-Oui ! Oui, merci tonton. Hurle mon garçon tout content en courant dans les bras de celui qui ne sera plus mon frère.
Lorsque je tourne les yeux vers Nina je suis encore plus surpris et en colère en voyant le sourire éclatant qu'elle lance en direction de Louis. Putain pourquoi elle lui sourit lui et pas moi ! Je détourne le regard vers lui encore une fois avec rage et m'apprête à m'opposer fermement mais me stoppe net en sentant une chaleur apaisante sur le dos de ma main gauche. Je baisse lentement le regard de peur que cette impression ne disparaisse et vois la main délicate de ma Nina sur la mienne. Je lève doucement les yeux dans les siens et coupe mon souffle un instant. Putain ce qu'elle est magnifique.
-S'il vous plait.
Bordel oui, touche-moi encore. Comment résister avec ces yeux ?
-John, Farina ? Appelle-je.
-Oui monsieur ? Disent-ils en cœur.
-Allez chercher vos affaires, vos accompagnerez mademoiselle Mills et mon fils au manoir. Les informe-je, les yeux toujours fixés à ceux de Nina. Je sens sa main glisser de la mienne et un froid abyssal m'envahit soudain. Je voudrais lui dire de la remettre mais je sais que je n'en ai plus le droit si je l'ai déjà eu. Putain ce que je me sens comme un con.
Je ne sais pas combien de minutes s'écoulent mais je ne décolle pas ma vue d'elle et elle non plus. Ses yeux brillent de larmes et je la trouve encore plus sublime si c'est possible. Elle est belle dans sa tristesse, dans sa douleur mais encore plus dans sa voix.
« S'il te plait, reprend ta joie de vivre. »
Voilà ce que je voudrais lui dire mais je n'y arrive pas.
« Tu vas me manquer. »
« Tu me rends fou. »
« Ne t'en vas pas. »
Putain pourquoi est-ce si dur de la laisser partir ? Je me sens déchiré à l'intérieur, je m'étiole plus vite qu'un château de sable ne s'écroule. Putain que c'est douloureux... je sens le monde bouger autour de moi, autour de nous mais moi je n'arrive pas à suivre. Je suis perdu dans le gouffre de ses yeux et de son âme à peine présente dans son corps délicieux.
-Aurevoir, monsieur. Finit-elle par dire.
-Aurevoir, Nina.
Je la regarde rejoindre la voiture où tout le monde est déjà installé. A quel moment sont-ils passés devant moi ? Théo ne m'a même pas dit aurevoir. Lorsqu'elle arrive devant la voiture elle se stoppe en face de sa portière et avance avec hésitation vers Louis arrêté derrière la voiture. Plus elle avance vers lui plus je me crispe. Une fois à portée de main, elle s'arrête devant lui et lui parle si bas que je ne l'entends pas d'ici. Je vois les yeux de Louis s'écarquillés un instant avant de s'adoucir en la regardant avec tendresse puis il lui sourit d'un air charmeur et elle lui rend son sourire. Je serre des poings pour me retenir de les rejoindre et de l'éloigner de lui. Après une poignée de main hésitante qu'elle lui présente à notre grande surprise, elle se retourne et monte enfin dans la voiture.
Le chauffeur démarre et plus la voiture s'éloigne de la maison plus j'avance comme pour la suivre mais je finis par m'arrêter une fois à hauteur de Louis pour regarder tout ce qui me rendait heureux partir loin de moi comme le con pathétique et lâche que je suis.
-Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? Lui demande-je en fixant le chemin maintenant vide par où ils sont partis.
-Que nous serons de bons amis.
-Tu te moque de moi ? dis-je en me tournant brusquement vers lui.
-Oui, tu t'es mis dans la merde tout seul mon frère alors maintenant tu vas y baigner comme un grand. Dit-il avec une colère soudaine avant de partir vers sa voiture les mains dans les poches de son jeans.
Je me tourne vers mon manoir et me rend compte à présent de ce que j'ai fait. Nina n'est plus là, Théo est parti, Farina et John aussi.
Putain qu'est-ce que j'ai fait ?
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Naughty Harry, débuts de la passion
RomanceSYPNOSIS -Je sais que tu en as autant envie que moi Nina... dit-il en posant de doux baisers au creux de mon cou, me faisant frémir. -Non. Laisse-moi tranquille Harry. -Allons Nina, laisses-toi faire bébé. Je sais que tu me désires. Tu peux le nier...