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Les Gryffondor avaient assisté à la convocation de Dumbledore, mais personne n'avait été surpris de la demande du vieil homme. Ce n'était pas la première fois que le Directeur voulait voir Harry après tout. Personne ne posait de question, mais beaucoup se doutaient que ce n'était pas réellement à propos de la scolarité du jeune homme. Que c'était plus en rapport avec la guerre et le rôle qu'il devait tenir.

Cependant, en voyant l'agacement du jeune homme à son retour dans leur dortoir, il y eut quelques regards furtifs échangés.

Ce ne fut que le lendemain matin, dans leur dortoir, que Neville aborda Harry.
- Hey Harry. Je voulais te parler en fait.
Le brun sourit et hocha la tête. Il appréciait énormément Neville et il trouvait regrettable que son ami manque autant de confiance en lui. Pourtant, il avait tout ce qu'il fallait pour devenir un grand sorcier, s'il se débarrassait de toutes ses hésitations.
- Bien sûr, Neville. Tu as un souci ? Besoin d'aide ?

Le regard de Neville se fit affectueux, puis décidé.
- Moi je n'ai pas besoin d'aide. Mais je suis venu te proposer mon aide. Si tu as besoin de quoi que ce soit... Je sais que je ne suis pas exactement un sorcier... brillant, mais au moindre problème, sache que je serais là.

Harry ouvrit la bouche puis la referma brusquement stupéfait. Finalement, il soupira.
- Neville, tu es un sorcier brillant. Il faut juste que tu t'en rendes compte.
Le jeune homme écarta le commentaire d'un geste de la main.
- Tu es gentil Harry, mais je suis tout à fait conscient de mes limites. Tu ne peux pas dire que je suis puissant. Regarde, il me faut tellement de temps pour maîtriser chaque sort que nous apprenons...
- Peut être. Mais Neville, tu as réussi un superbe Patronus l'an dernier. Si tu n'étais pas puissant, tu n'aurais rien obtenu de plus qu'une vague boule lumineuse.

Voyant que Neville ne se laisserait pas convaincre, Harry jeta un regard discret sur la baguette qui avait appartenu à Franck Longdubat. Si seulement Neville avait eu sa propre baguette... Harry était persuadé qu'une partie du problème venait de là.

Le Gryffondor maladroit et hésitant lui sourit et haussa les épaules avant de reprendre.
- Peu importe Harry. Tu as toujours été là pour moi, et je voulais t'assurer que tu as tout mon soutien. Quelques soient les circonstances.
- Euh... merci ?
Harry ne comprenait pas vraiment cette soudaine déclaration de fidélité de la part de Neville, et il était légèrement gêné de l'insistance de son ami à le mettre sur un piédestal. Neville gloussa doucement, et se pencha vers Harry.
- Je ne suis pas totalement stupide. J'ai entendu parler de ta disparition cet été, comme tout le monde magique. Et j'ai vu la réaction de Dumbledore quand nous sommes entrés, ainsi que ta colère lorsque tu es revenu de son bureau hier soir.

Le Survivant s'empourpra légèrement, mais Neville continua, décidé.
- Beaucoup sont prêt à penser que tu es un traître ou que tu fraternises avec ...Tu-sais-qui pour ne pas risquer ta vie. Mais moi je te connais Harry, et je sais que si tu t'écartes de Dumbledore, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison, peu importe laquelle. Je sais que tu es le seul qui pourra m'aider à venger mes parents.
- Neville...
Son camarade l'interrompit, visiblement décidé à aller jusqu'au bout de ses pensées.
- Harry. Mes parents sont dans le coma depuis tellement de temps, que je n'ai aucun autre souvenir d'eux qu'allongés dans un lit, immobiles. Ils sont comme morts. Non. Ils auraient été mieux morts. Ce n'est plus eux depuis longtemps, juste des poupées humaines inertes. C'est... C'est horrible à chaque fois, d'aller les voir, d'espérer qu'un jour ils se réveilleront. La seule chose qui pourrait m'aider, c'est que le responsable de ce gâchis paie enfin. Je sais que tu comprends ce que je veux dire, Harry, et peu importe ce qui se dit, si tu m'assures que tout va bien et que tu es toujours décidé à te battre, alors je n'ai besoin de rien de plus pour te faire confiance.

Harry, la gorge serrée, hocha la tête. Il murmura doucement sa réponse.
- Je n'abandonne pas Neville. Je... Je compte toujours l'arrêter.
Neville hocha la tête, et sourit.
- Parfait. Alors, si tu as besoin de quoi que ce soit, tu as juste à demander. Je te fais totalement confiance Harry.

Harry soupira puis décida de se confier au jeune homme.
- Neville, j'ai passé l'été en sécurité, loin de la famille qui me battait et m'affamait. La famille choisie par Dumbledore. Et j'ai été secouru par Drago Malefoy. Il a tourné le dos à sa famille et Voldemort veut le tuer maintenant.

Neville soupira.
- Tu as confiance en Malefoy ? Tu es certain que c'est pas un plan tordu pour... Pour te piéger ?
Harry gloussa.
- Je croirais entendre Ron... Mais oui Neville. J'ai totalement confiance en Drago. J'ai passé l'été avec lui, et il n'est pas aussi pénible qu'on pensait. D'ailleurs... Je ne compte pas cacher que nous sommes devenus amis et tant pis pour ceux qui sont... déçus par ça.

Neville eut un léger sourire et posa une main sur l'épaule de Harry.
- Moi j'ai confiance en toi, Harry. Si tu me dis que Malefoy est de notre côté, je te crois. Et ne t'en fais pas, je ne suis pas le seul à le penser. Tu devrais juste... ignorer ceux qui critiquent. Ils ne savent pas ce que c'est que... que d'avoir perdu ses parents de cette façon, n'est-ce-pas ?

Harry fut ému par la confiance aveugle de son ami, et il battit des cils pour s'empêcher de verser quelques larmes. Il n'était pas certain de mériter cette foi en ses capacités, mais il se jura de faire de son mieux pour ne pas décevoir Neville et ceux qui le suivraient.
Il hocha doucement la tête, et força un léger rire.
- J'ai l'impression d'entendre Hermione parler tu sais.
Neville gloussa et se pencha vers lui avec un air de conspirateur, lui adressant un clin d'œil.
- Et bien, ne va pas le lui répéter, mais il se pourrait qu'elle ait souvent raison.

Ce moment de complicité réchauffa le cœur de Harry et il se sentit soudain bien mieux. Que ce soit Neville entre tous qui ait trouvé les mots pour le rassurer ne l'étonnait pas tant que ça : le jeune homme n'avait jamais caché l'amitié qu'il avait pour son camarade. Sans compter que Neville se montrait régulièrement plein de surprises.

Avec un large sourire, Harry suivit Neville pour se rendre à la table du petit déjeuner, le coeur bien plus léger et plein d'espoir.


Prompt de demain : bateau volé

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