Pour éviter que son filleul ne cherche à se mêler de l'entretien qu'il voulait avoir avec Harry Potter, Severus l'avait envoyé en compagnie de Blaise Zabini récolter des ingrédients pour les potions qu'il avait à brasser pour l'infirmerie.
Il avait hésité, dans un premier temps à laisser son filleul aller se promener seul aux abords de la forêt interdite, mais il savait que Hagrid faisait des rondes régulières et que Drago ne risquerait rien. Ou du moins que les risques qu'il soit attaqué par le Mangemort présent à Poudlard étaient très réduit.Le blondinet avait cherché à protester mais il lui avait sorti son regard le plus glacial, celui qui paralysait les premières années, celui qui avait contribué à sa réputation de terreur des cachots.
Habituellement Drago restait de marbre, mais cette fois, il avait paru mal à l'aise et il avait haussé les épaules avant d'obéir, non sans grommeler.
S'il n'avait pas osé protester face à Severus Rogue, Scorpius ne se privait pas de se plaindre auprès de Blaise, qui l'accompagnait avec un léger sourire moqueur.
Finalement, le métis le coupa.
- Ton père n'a jamais craint le regard spécial Rogue. Il était le seul d'entre nous à lui tenir tête, et... Et bien à ma connaissance il n'a jamais reçu de retenue ou de réprimande.Scorpius s'arrêta brusquement, et fixa Blaise, avec surprise.
- Réellement ?
Blaise leva les yeux au ciel.
- Évidemment ! Il le connaît... connaissait depuis sa naissance. Drago n'aurait jamais baissé les yeux face à lui.
- Alors j'aurais dû insister ?
- Oh par pitié ! Tu as réussi à te glisser dans la vie de Drago à la perfection presque. Personne n'ira dire que tu n'es pas lui. Aies un peu confiance.
L'adolescent blond soupira.
- Tu m'en veux toujours d'avoir tout changé ?
Le métis grogna et évita le regard de son ami.
- Je comprends pourquoi tu l'as fait. Je... Tu n'aurais pas dû lancer ce sort, mais... Tu voulais aider ton père, le protéger. Je persiste à dire que c'était stupide, et que ta décision d'intervenir à partir d'informations partielles...
- J'ai compris Blaise. Je ne te demande pas ce que tu penses de ce que j'ai fait mais si tu m'en veux.
- Non. Je ne t'en veux pas.Scorpius sourit, visiblement soulagé.
- On devrait se presser un peu. Rogue veut des giroflées pour ses potions et je n'ai pas forcément envie de traîner à la tombée de la nuit près de la forêt interdite.
Blaise ricana.
- Pourtant, tu n'y as jamais mis les pieds, non ?Scorpius frissonna.
- Non. Mais mon père m'a clairement ordonné de ne jamais m'en approcher.
- Et tu obéis toujours à ton père ?
Le blond lui jeta un regard amusé, et haussa les épaules.
- J'étais le meilleur ami d'Albus Severus Potter. Et sérieusement, il était probablement le plus grand briseur de règles de Poudlard.Blaise éclata de rire et secoua la tête.
- Comme son père visiblement...
Scorpius eut un mince sourire et avança un peu plus vite vers l'orée de la forêt interdite.Les deux garçons étaient en train de cueillir les giroflées exigées avec le soin requis, quand Blaise reprit la parole, sans regarder son nouvel ami.
- J'observe attentivement nos camarades mais personne ne semble... ennuyé que tu sois hors de portée. Et je n'ai trouvé aucun comportement suspect.
Scorpius haussa les épaules, maussade.
- Je suppose que celui qui a pris la marque est décidé à s'attaquer à Dumbledore en premier lieu avant de s'en prendre à moi. Il doit penser que je suis une proie facile ou qu'une fois que... que le Directeur sera éliminé, je ne serait plus protégé.Blaise resta silencieux quelques instants, puis reprit.
- C'est sûr qu'il y a un Mangemort à Poudlard ? Dans notre maison ? Je veux dire, Potter peut se tromper ?
- Non. Si Harry dit qu'un Serpentard a pris la marque, alors on peut lui faire confiance.Le métis ne répondit pas, mais Scorpius pouvait lire le doute dans ses yeux. Il ne chercha pas à insister, lui avait toute confiance en Harry.
Après avoir terminé de remplir sa besace de fleurs de giroflée, Blaise croisa les bras et s'adossa à un arbre.
- Nott n'est pas le Mangemort.
Scorpius leva un sourcil, et dévisagea Blaise avec attention.
- Comment le sais-tu ?
- Nous partageons un dortoir. Nous nous sommes croisés dans la salle de bain et il était torse nu. Aucune marque sur son bras. Est-ce suffisant ?Le blond plissa les yeux, réfléchissant, puis haussa les épaules.
- Je suppose qu'il n'est pas impliqué dans ce cas. Je veux dire, son père est un Mangemort et il court probablement les mêmes risques que moi, être marqué de force. Mais Théo n'a jamais eu de discours extrémiste comme Crabbe ou Goyle, non ?Blaise eut un instant l'air en colère mais il repoussa ses sentiments pour afficher un visage neutre.
- Effectivement, Théo n'est pas du genre à se montrer extrémiste. En fait, si l'un de nous l'était, c'était ton père. Si n'importe qui m'avait demandé qui aurait le plus de risques de prendre la marque, j'aurais répondu sans hésiter Drago Malefoy. Même s'il était mon ami. Mon meilleur ami.Scorpius blêmit et se crispa, mais il ne répondit pas, baissant la tête.
- Je suppose que mon père avait honte de ça...
Le métis eut un geste vague de la main et soupira.
- Excuse moi. C'était cruel de te dire ça. Je...
- Blaise. J'aime mon père plus que tout, au point d'avoir accepté de renoncer à ma vie pour corriger ses erreurs. Il a toujours été mon héros, malgré ses faiblesses. Qu'il ait pris le mauvais chemin lorsqu'il était adolescent ne fait... ne faisait pas de lui quelqu'un de mauvais. Mais je n'ai jamais dit qu'il était parfait. Je sais parfaitement... Je savais que je risquais de découvrir des aspects de sa vie qu'il m'avait caché, parce qu'il avait peur que je le regarde autrement. Sauf que... Sauf que rien n'aurait pu me faire changer d'avis à son sujet.Blaise était resté muet pendant sa tirade, et il garda le silence un moment avant de lui adresser un sourire un peu tremblant.
- Waouh... Si un jour j'ai des enfants, je prie pour qu'ils m'aiment autant que tu aimes ton père. Et j'espère que Drago avait conscience d'avoir un fils... exceptionnel.Prompt de demain : infini
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A ta place
FanfictionSon père est son héros. L'homme qu'il admire plus que tout, son modèle. Lorsqu'il le voit faillir et chuter, plonger au fond du désespoir, il est prêt à tout pour lui venir en aide, pour le sauver malgré lui.