L'arrivée de Lucius Malefoy à Sainte Mangouste, sanglant et inconscient, bouleversa le monde magique.
En ces temps de guerre, l'hôpital sorcier était souvent amené à soigner des victimes de la cruauté de Voldemort, mais pour la première fois, le mage noir avait envoyé l'un de ses sous-fifres chez eux, dans un état critique. Et les médicomages n'avaient pas pu ignorer la marque sur son bras, même s'ils étaient tenus au secret professionnel.
A peine mis au courant, Dumbledore s'y était rendu. Le vieil homme avait l'intention de savoir pour quelle raison un Mangemort aussi influent que Lucius Malefoy était blessé à ce point. Il avait toujours su que Lucius était celui qui chuchotait à l'oreille du Ministre, pour le diriger discrètement selon le bon vouloir de son Maître. Sans compter que sa place au sein du conseil d'administration de Poudlard était une sacrée épine dans son pied.
Le Directeur de Poudlard avait contemplé l'homme alors que les médicomages faisaient en sorte de le soigner au mieux. Lèvres pincées, il avait lentement secoué la tête, ne comprenant pas ce qui se passait.
Dumbledore était inquiet, terriblement inquiet. C'était probablement une intuition, mais il avait la sensation que les blessures de Lucius n'étaient que le début...*
Il fallut peu de temps à Rita Skeeter pour en entendre parler. Et rapidement, la Gazette fit les gros titres.
Bien évidemment, sous la plume de la journaliste, Lucius Malefoy était un sorcier respectable qui avait été victime du retour du mage noir. C'était - selon son enquête - la preuve irréfutable que l'aristocrate n'avait jamais été un Mangemort contrairement à ce que certains affirmaient.
Le monde magique s'agitait, au fur et à mesure que la Gazette était lue. Si un sorcier tel que Malefoy était torturé dans son propre manoir, alors que pouvait le sorcier commun contre la menace grandissante ?
*
Après l'attaque du Ministère par les Mangemorts, Fudge avait été démis de ses fonctions - surtout parce qu'il avait dénigré le jeune Harry Potter alors que le garçon avait dit la vérité. Scrimgeour l'avait remplacé, la population semblant penser qu'un ancien Auror serait plus efficace.
Là où Fudge était un incompétent notoire, se laissant griser par le pouvoir et influencer par ses amis fortunés, Scrimgeour était terriblement strict et rigide. Une fois qu'il avait pris une décision, il ne revenait jamais dessus, même s'il était en tort.
Lorsqu'il fut appelé à le rencontrer, Dumbledore se demanda sincèrement si le monde magique n'avait pas perdu au change... Après tout, avec Fudge, il avait eu une marge de manoeuvre. Il arrivait à se montrer suffisamment convainquant pour manipuler Cornélius selon son bon vouloir et il parvenait à contrer l'influence de Mangemorts comme Lucius Malefoy.
Scrimgeour exigea de voir Harry Potter. Dumbledore tenta bien de lui faire entendre raison, de lui rappeler que le garçon était dissimulé l'été aux yeux du monde magique pour sa protection. L'homme resta inflexible, et ce fut à contre coeur que Dumbledore accepta de le conduire chez la famille moldue du jeune Sauveur, craignant la confrontation qui en résulterait.
Lorsqu'ils arrivèrent dans le quartier moldu, Scrimgeour regarda autour de lui et renifla avec mépris sans faire le moindre commentaire, puis, il suivit Dumbledore jusqu'au numéro quatre de la rue, et attendit patiemment alors que le Directeur de Poudlard venait de frapper à la porte de la petite maison identique aux autres.Ce fut Vernon qui ouvrit la porte et en voyant Dumbledore, il devint écarlate, visiblement fou de rage. Avant même que l'un des deux sorciers ne puisse demander quelque chose, le gros moldu siffla entre ses dents que l'anormal Potter n'était plus chez lui, et qu'il s'en portait d'autant mieux.
Il allait claquer la porte, mais Dumbledore la retint, contrarié.
- Comment ça Harry n'est pas ici ?
Vernon serra les poings et les fixa avec haine.
- Ce petit monstre s'est enfui à la gare. Puisqu'il ne veut plus venir, parfait. Qu'il reste où il est ! Hors de question qu'il entre à nouveau dans ma maison ! Vous pouvez le garder.Derrière Dumbledore, Scrimgeour eut une exclamation outrée. Vernon en profita pour leur claquer la porte au nez.
Pour cacher son choc, Dumbledore se lissa la barbe, pensivement. Scrimgeour commença à pester.
- J'espère que c'est une plaisanterie, Albus ! Vous aviez assuré que le petit Potter était en sécurité, que vous contrôliez la situation !
Le vieil homme eut un geste vague de la main.
- Oh c'est un adolescent, il a du se vexer. Il est souvent en conflit avec ses tuteurs... comme vous avez pu le voir. Il réapparaîtra soyez en sûr !*
Les deux hommes se disputaient toujours au sujet de la disparition de Harry lorsqu'ils revinrent au Ministère. Ils pensaient être discrets mais aucun d'entre eux ne vit le scarabée étrange qui restait près d'eux, comme s'il écoutait leur conversation.
Et bien évidemment, quelques heures plus tard à peine, la disparition de Harry Potter, Sauveur du monde magique fut relayée dans une édition spéciale de la Gazette.
Après l'annonce de la torture de Lucius Malefoy, cette seconde annonce de la journée provoqua l'hystérie dans le monde magique.
Si pour Dumbledore, il était évident que la disparition de Harry était volontaire, pour d'autres, il s'agissait d'un enlèvement. A leurs yeux, la guerre était déjà perdue, sans Harry Potter pour vaincre le mage noir.Le Directeur de Poudlard enrageait, et jurait qu'il cesserait d'être aussi accommodant avec le Gryffondor. Une fois qu'il aurait localisé Harry Potter, il trouverait un endroit sécurisé où l'enfermer et le jeune homme regretterait ses étés chez les moldus !
Scrimgeour tenait Dumbledore pour responsable de ce désastre, et il fit une déclaration pour le monde magique.
Il commença par assurer que les jours de Lucius Malefoy n'étaient plus en danger, et qu'il aurait pleinement récupéré en quelques jours. Bien évidemment, une fois qu'il serait reposé, le Ministère ferait toute la lumière sur les circonstances tragiques de son agression.Puis, il annonça que Harry Potter était en vacances dans sa famille moldue, et qu'il n'avait pas disparu. L'endroit était tenu secret pour la sécurité du jeune homme, bien évidemment.
Il y eut des questions gênantes, bien sûr. Mais l'air assuré de l'homme rassura les sorciers, et le calme revint peu à peu dans le monde magique bien qu'un léger doute persistait toujours.*
Square Grimmaud, Harry, Scorpius et Sirius avaient profité des vacances pour une grasse matinée. Après les émotions de la veille, ils avaient eu besoin de ça pour se sentir pleinement reposés.
Puisque Sirius avait verrouillé magiquement son Manoir familial pour éviter une intrusion des membres de l'ordre, la chouette qui livrait la Gazette ne put entrer et donc, ils n'eurent pas le journal.
A leur réveil, aucun d'entre eux ne s'en soucia réellement. Ils étaient en vacances et en sécurité : que demander de plus ?Ils décidèrent de rester tranquillement à l'intérieur, et vaquèrent à leurs occupations, sans mettre le nez dehors, d'autant plus qu'ils devaient faire profil bas...
Ainsi, ils n'eurent pas conscience du remue ménage dans le monde magique.Cependant, s'ils avaient appris que Harry était recherché par le Ministre, ils n'auraient pas plus donné de signe de vie. Sirius était le mieux placé pour savoir qu'il ne fallait pas avoir confiance en le Ministère après tout.
Prompt de demain : chercher le paradis
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A ta place
FanfictionSon père est son héros. L'homme qu'il admire plus que tout, son modèle. Lorsqu'il le voit faillir et chuter, plonger au fond du désespoir, il est prêt à tout pour lui venir en aide, pour le sauver malgré lui.