Depuis la rentrée des classes, Sirius tournait en rond dans la maison qu'il haïssait tant. Il n'avait jamais pensé que les deux jeunes garçons qu'il avait eu près de lui durant l'été lui manqueraient tant.
Le fugitif qu'il était ne pouvait pas sortir librement et se balader dans le monde magique en toute impunité. Il ne tenait pas vraiment à être reconnu, capturé et réexpédié à Azkaban - s'il atteignait Azkaban vivant.
Et comme il avait quitté l'Ordre du Phénix avec pertes et fracas, il ne pourrait pas compter sur l'aide de Dumbledore - pas qu'il ait un jour bénéficié de son aide s'il s'en tenait aux années à moisir dans l'enfer de la prison sorcière.
Au sujet du vieux sorcier, Sirius n'était pas certain de lui faire encore confiance. Il n'avait aucun doute sur le fait que Dumbledore œuvrait pour la lumière, cependant, il avait un peu trop tendance à sacrifier les gens. Il avait été l'un de ces sacrifices.
Malgré la folie qui l'avait saisi lorsqu'il avait appris la mort des Potter, le témoignage de Dumbledore en sa faveur aurait pu lui éviter toutes ces années de torture dans la pire prison du monde magique existante. Dumbledore aurait pu proposer le veritaserum pour savoir ce qui c'était réellement passé. Ou demander à voir les sorts que sa baguette avaient lancé lorsqu'il avait affronté Peter-le-traître.Toutes ces années, il avait été dans l'antichambre de l'enfer, luttant pour garder les derniers lambeaux de raison qui lui restaient. S'il n'avait pas été animagus... Il n'aurait jamais survécu.
Toutes ces années il avait pensé à son filleul. Le petit Harry qui riait aux éclats lorsqu'il le chatouillait. Le petit Harry qui gazouillait dans ses bras ou lui collait de gros baisers baveux quand il venait le voir.
C'était l'idée qu'il soit en danger qui lui avait permis de revenir à la vie. Fou de rage à l'idée que Peter puisse avoir envie de terminer ce qu'il avait commencé des années plus tôt, Sirius avait trouvé l'énergie de s'évader, bien que ce soit normalement impossible.
Il s'était évadé, et il avait retrouvé son filleul. Il avait retrouvé Peter aussi.Même dans ses rêves les plus fous, il n'avait jamais espéré que Harry l'accepte aussi facilement. Que le gamin souhaite sa présence dans sa vie, qu'il soit ravi à l'idée de passer du temps avec lui, le repris de justice.
Il avait imaginé qu'une fois son innocence prouvée, il pourrait reprendre sa vie là où il l'avait laissée. Sauf qu'une fois encore, Dumbledore l'avait écarté, en le forçant à rester un fugitif.
L'homme était à la tête du Magenmagot, il prenait régulièrement le thé avec le Ministre de la Magie, et il était incapable de le faire libérer ? De le réhabiliter ?
Sirius n'y croyait pas un seul instant.Il en était arrivé à la désagréable impression que Dumbledore ne voulait pas de lui dans la vie de Harry. Et lorsqu'il avait découvert quelle était la quotidien de son filleul chez ces ignobles moldus, il avait cru qu'il allait réellement mériter un séjour à Azkaban. Cette fois pour avoir mis à mort Albus Dumbledore.
C'était la principale raison de son retrait de l'Ordre. Ça et la certitude que le petit groupe de Dumbledore ne prenait pas assez la sécurité de son filleul au sérieux, mis à part la famille Weasley. Il avait tenté d'avoir une conversation privée avec Molly mais il y avait toujours un membre de l'Ordre à proximité, et il avait compris qu'il était surveillé. Personne ne lui faisait confiance, il restait encore et toujours l'évadé d'Azkaban.
L'été avait été particulièrement instructif. Non seulement parce qu'il avait fait connaissance avec l'adolescent qu'était devenu son filleul, mais aussi parce qu'il n'était pas venu seul. Et Drago Malefoy était un jeune homme très intéressant.
Sirius était un sorcier sang-pur, et il avait été élevé de façon traditionnelle par sa mère férue de Magie Noire. Il avait eu accès aux histoires du monde magique et aux croyances ancestrales.
N'importe qui aurait refusé de croire le jeune homme qui prétendait venir du futur. Sauf que Sirius connaissait l'existence de ces sorts de Magie noire qui permettaient de changer de vie ou de manipuler le temps.
Lui n'avait pas hésité. Le gamin savait trop de choses et Harry avait fait plusieurs fois la réflexion qu'il avait changé dans les lettres qu'il lui envoyait régulièrement.
Il était un Malefoy mais Sirius était prêt à lui donner une chance. Après tout, lui était un Black et avait tourné le dos à sa famille, alors il était le mieux placé pour croire en lui.Sirius avait été soulagé d'apprendre que son filleul devait gagner la guerre, même si les changements que Drago avait provoqués pouvaient avoir tout changé. Avec les informations du futur, ils avaient après tout une sacrée longueur d'avance.
La seule chose qui dérangeait Sirius avait été d'apprendre que son vieil ennemi Severus Rogue était du bon côté. Il aurait aimé envoyer cette vieille chauve-souris dans son ancienne cellule d'Azkaban. Il aurait aimé justifier son animosité, prouver que sa haine n'était pas vaine.Cependant, le blondinet était bien un Serpentard jusqu'au bout des ongles, puisqu'il lui avait arraché la promesse de cesser les hostilités quelques soient les provocations du Maître des potions. Sirius n'en revenait pas de s'être laissé prendre lui qui avait grandi avec une famille de Serpents.
Il repensait à la dernière soirée qu'il avait passé avec les deux adolescents, avec nostalgie, lorsque quelqu'un frappa à la porte de la vieille maison. Aussitôt aux aguets, il se rendit à la porte, se tenant sur ses gardes. Même si la maison était toujours sous Fidélitas, il préférait rester prudent.
Lorsqu'il ouvrit, il resta figé par la surprise, regardant son visiteur les yeux ronds. Puis, il s'écarta pour le laisser entrer un large sourire sur le visage.
- Moony ! Depuis quand es-tu revenu ?
Son ami, le seul autre Maraudeur qui restait, laissa échapper un petit rire amusé et l'enlaça affectueusement.- Dumbledore m'a rappelé et m'a chargé de te convaincre de revenir dans l'Ordre. Je suis plutôt là pour savoir ce qui s'est passé pour que tu envoies balader ce cher Directeur de cette façon...
Sirius laissa échapper un de ses éclats de rire qui ressemblaient à un aboiement, et entraîna son ami dans les profondeurs de la maison, prêt à le convaincre de rester près de lui plutôt que de retourner dans les robes de Dumbledore.
Prompt de demain : hasard
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A ta place
Hayran KurguSon père est son héros. L'homme qu'il admire plus que tout, son modèle. Lorsqu'il le voit faillir et chuter, plonger au fond du désespoir, il est prêt à tout pour lui venir en aide, pour le sauver malgré lui.