A ta place

Givre

C'était une sensation de déjà vu puissante pour Voldemort.
Une fois encore, le gamin contrait son Avada par un simple Experlliamus.

Les deux rayons des sorts formaient une ligne continue, éclairant la scène d'une lueur étrange, presque fantomatique. Si dans le cimetière, lorsque Voldemort avait retrouvé un corps physique, les précédentes victimes du Mage noir étaient apparues pour soutenir Harry, cette fois, il ne se passa rien de tel.

Le jeune homme prit une courte inspiration et concentra toute sa volonté, désirant plus que tout en finir. Il n'avait aucune joie à tuer un homme - le monstre qui avait détruit sa vie, il voulait juste sauver ses amis. Les protéger.
Il fixa Voldemort, sans la moindre peur sur le visage. Il ne craignait plus vraiment la mort. Il avait reçu l'Avada, et il avait eu une seconde chance. Pourtant, il était prêt à se sacrifier sans la moindre hésitation s'il le fallait.

Un instant pourtant, Harry douta. Ce fut bref, l'espace d'un instant, lorsqu'il vit une lueur de peur dans le regard carmin de Voldemort. Cette émotion était si incongrue chez le Mage Noir que Harry en fut déstabilisé.
Et puis, un cri de Ron le tira de sa stupeur, et Harry repoussa fermement ses hésitations, retrouvant la détermination de tous les sauver.
Ses premiers amis, Ron et Hermione. Son parrain Sirius, et Remus l'ami fidèle de ses parents. Son professeur qu'il avait appris à aimer et à qui il avait offert toute sa confiance, Severus. Sa Directrice de maison, figure d'autorité bienveillante, Minerva MacGonagall. Ses camarades d'école, tous, qu'ils soient amis proches ou moins proches.
Et puis... Scorpius. Ce Malefoy venu du futur qui était arrivé comme un chien dans un jeu de quilles et qui avait tout changé dans sa vie. Cet adolescent qui avait les traits de Drago Malefoy mais qui n'était pas lui.

Harry savait qu'il aurait pu être ami avec le vrai Drago, à force d'entendre parler de lui par son fils. Il pouvait comprendre que son éducation et les pressions de la guerre avaient fait de lui le prétentieux pénible avec qui il s'était battu encore et encore.

Mais il savait qu'il n'aurait jamais pu atteindre ce niveau de confiance avec un autre que Scorpius. Il n'aurait jamais pu devenir aussi proche de Drago, et finalement s'avouer qu'il aimait le Serpentard. Au point d'être prêt à tout pour lui.

Ce furent tous ces sentiments qui se cristallisèrent en lui - amour, amitié, admiration, respect. Ce furent tout ces sentiments qui renforcèrent son sort, changeant la couleur du rayon rouge de l'Experlliamus qui sortait de sa baguette en un pourpre profond, inédit.

La surprise passa dans le regard reptilien de Voldemort face à ce phénomène et d'un coup, il fut propulsé en arrière brutalement.
Harry haleta, avec la sensation que tout tournait autour de lui. Devant lui, au sol, le mage noir était immobile, mais Harry ne put avancer pour vérifier qu'il l'avait bel et bien vaincu. Il s'effondra, inconscient.

Ce qui venait de se produire sema le Chaos. Certains Mangemorts, comprenant que leur règne prenait fin maintenant que leur Maître semblait avoir été défait par un adolescent, commencèrent à fuir, décidant visiblement de faire profil bas. Ils avaient suivi le Mage Noir pour obtenir plus de pouvoir, mais n'avaient au final jamais vraiment cru en ses idéaux. Ils étaient des opportunistes et ils se rangeaient du côté du vainqueur.
D'autres hésitaient, ne sachant visiblement quel comportement adopter. Voldemort était certes à terre, mais le jeune Potter aussi.

Certains Mangemorts comme Bellatrix semblèrent devenir fous de rage en voyant leur maître à terre. Pour cette dernière, ses attaques se firent plus virulentes, alors que son visage se tordait en une grimace de fureur.

Du côté de la lumière, Hermione continuait de se battre alors que les larmes inondaient ses joues. Elle avait vu son meilleur ami tomber, et seul le Mangemort face à elle l'empêchait de se précipiter pour s'assurer qu'il allait bien. Remus était près d'elle, et il se débattait face à Greyback. Si son ancien professeur avait sa forme lupine, il était maître de lui-même grâce à la potion tue-loup. A l'inverse, Greyback était devenu totalement loup, et semblait avoir une soif de sang insatiable.

Severus et Sirius se battaient ensemble, et lorsque Harry était tombé, Severus avait empêché Sirius de se précipiter au risque de prendre un sort perdu. Ils avaient un combat à terminer avant de porter de secours au jeune homme.
L'animagus n'avait pas protesté et ses sorts s'étaient faits plus puissants, et plus nombreux.

Les deux hommes encadraient le jeune Malefoy, qui se battait comme un beau diable. Le blondinet avait fait face à Pansy, et il venait juste de l'immobiliser d'un incarcerem rageur à l'instant où Harry s'effondra.

Scorpius se figea, yeux écarquillés, en voyant le Sauveur victorieux tomber. Bouche ouverte, il était trop choqué pour hurler ou s'élancer en direction du jeune homme au sol. A la place, sa Magie commença à s'agiter devenant oppressante et couvrant les alentours d'une fine couche de givre.

Sirius mit rapidement fin au combat qu'il menait pour se précipiter sur l'adolescent et le serrer contre lui, en lui murmurant des mots réconfortants à l'oreille. Severus veillait sur leurs arrières, un peu jaloux de la capacité de Black à trouver les bons mots même dans les pires moments.

Voyant le jeune Weasley et Blaise Zabini en difficulté face à Bellatrix, Severus jura et se précipita pour leur venir en aide. Molly Weasley arriva en courant - elle avait vu son plus jeune fils en difficultés - et avec un hurlement de rage, elle tua la Mangemort folle.

La fin de Bellatrix Lestrange et de Greyback - que Remus, bien que blessé, avait enfin tué - provoqua l'arrêt des combats. Le camp de la lumière appuyé par les Aurors était victorieux. Des cris de joie commencèrent à s'élever, alors que les proches de Harry se précipitaient vers lui.

Scorpius fut le premier à arriver près de Harry, tombant à genoux près de lui. Severus approcha doucement et lui posa une main sur l'épaule, essayant de calmer l'adolescent et sa Magie toujours aussi perturbée. Avec un soupir, il s'agenouilla près de Harry et chercha le pouls du gosse, le visage fermé.

Prompt de demain : Ce n'est pas ma faute