Reminiscences

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Les quatre occupants de Square Grimmaurd s'étaient rassemblés un peu avant l'heure du dîner, pour faire le point sur les éléments en leur possession.
Severus avait l'air d'une humeur bien plus sombre qu'à son habitude et en voyant ses coups d'œil méfiants en direction de Sirius, Harry comprit rapidement qu'il craignait des plaisanteries sur son moment de faiblesse, lorsqu'il avait succombé à la douleur.

Cependant, même s'il se comportait encore parfois comme un adolescent attardé, Sirius s'était assagi. Il y avait un fossé de rancœur entre les deux adultes, mais pour le bien des deux adolescents autour d'eux, ils semblaient avoir décidé de l'ignorer et d'entretenir une relation plus ou moins civile à défaut d'être cordiale.

Avec un soupir, Harry pensa qu'il ne pourrait pas obtenir mieux d'eux pour l'instant, et il se jura de faire en sorte qu'ils se tolèrent un peu mieux. Surtout parce qu'il s'était pris d'affection pour son parrain et pour son professeur, et qu'il ne voulait pas avoir à choisir entre eux.


Scorpius laissa échapper un soupir désespéré.
- Ça semble... impossible ! Je veux dire, nous ne savons pas quels sont les horcruxes ! Nous ne savons même pas combien il y en a. J'ai... tout gâché...

Harry l'attira contre lui, défiant les deux adultes du regard de faire le moindre commentaire sur les mots du blondinet.
Severus pourtant haussa les épaules, et répliqua d'un air nonchalant.
- Selon Albus, il y a six objets. Il a fractionné son âme en sept parties, d'après les souvenirs de notre cher Directeur, le jeune Tom semblait fasciné par la magie des nombres, et particulièrement la symbolique du nombre sept.
Harry fronça les sourcils, mais Severus le fixa avant d'ajouter.
- Si vous voulez plus de détails sur ce fatras d'imbécillités au sujet des nombres, libre à vous de chercher. Pour ma part, je n'y crois pas et je ne compte pas épiloguer là-dessus.

Sirius laissa échapper un ricanement moqueur lorsqu'il vit l'expression de son filleul, et il prit la suite de Severus.
- Nous savons aussi que le journal que Harry a détruit en seconde année était un horcruxe. La bague que nous avons récupérée - et qu'il va falloir penser à détruire - également.

Harry hocha la tête.
- Nous avons aussi détruit le diadème qui était dans la salle sur demande.
- Ce qui en laisse trois à identifier.

Harry se tendit soudain aux mots de Scorpius, puis il eut un rire nerveux.
- Non. Deux.
Les deux adultes échangèrent un regard intrigué, et l'adolescent consentit à s'expliquer.
- La dernière fois que j'étais dans son esprit... il appelait son serpent "son âme sœur". Personne ne s'en rend compte puisqu'il lui parle en Fourchelang, mais cette bestiole est son horcruxe également j'en suis certain.


Severus eut l'air un instant nauséeux - pensant probablement à toutes les fois où il avait vu l'immense serpent faire disparaître les corps des victimes de Voldemort - puis il se reprit rapidement et hocha la tête d'un air décidé.
- Il en reste donc deux.
Sirius cependant, marmonna et partit à toute vitesse en direction de la bibliothèque. Il revint peu après avec un livre qu'il feuilleta rapidement, jusqu'à tomber sur une illustration. Il laissa échapper un cri de victoire.
- Là ! Le diadème ! C'était le diadème perdu de Rowena Serdaigle !
Severus renifla d'un air dédaigneux alors que Harry jetait un coup d'œil curieux en compagnie de Scorpius sur l'illustration que Sirius avait montré.
- Et alors ? Quelque soit sa provenance, l'objet est détruit.

Sirius leur adressa un léger clin d'oeil malicieux.
- J'ai rendu une petite visite à Minerva. Bien évidemment, Albus ne lui a pas parlé d'horcruxes ou d'objets en particulier qui pourraient être important pour... vous-savez-qui. Cependant, elle a mentionné quelque chose d'intéressant.

Severus grogna.
- Viens en aux faits, Black !
- Notre cher Directeur s'est soudain intéressé vivement aux objets des fondateurs. Le diadème de Serdaigle, l'épée de Gryffondor - qui est dans son bureau -, la coupe de Poufsouffle et le médaillon de Serpentard.

Ils se fixèrent tous les quatre, et Harry laissa échapper un rire nerveux.
- C'est impossible, c'est trop... facile ?
- C'est juste logique !
Scorpius laissa échapper un éclat de rire après avoir prononcé ces mots, alors qu'il feuilletait le livre de Sirius. Il montra une gravure représentant une coupe et il secoua la tête.
- Voilà ce que tu avais été voler dans le coffre de Bellatrix dans mon passé ! Cette coupe... Elle l'avait à la main, il y a deux ans, quand j'ai fait sa connaissance.

Harry tourna les pages jusqu'au médaillon de Serpentard, et Sirius blêmit.
- Il est ici. Ce médaillon. Mon frère... C'était à mon frère !


Pendant qu'il appelait Kreattur pour récupérer le médaillon en question, Severus s'approcha de Harry.
- Je me souviens de ton léger souci avec les Détraqueurs, or tu n'es pas sans savoir qu'ils ont quitté Azkaban pour rallier les Ténèbres.
Harry haussa les épaules.
- Le problème est réglé Monsieur. Remus m'a appris le sortilège du Patronus, comme vous devez vous en souvenir. J'ai... Je n'ai jamais cessé de m'entraîner, par peur d'être... paralysé au mauvais moment.

Une lueur approbatrice traversa le regard onyx, et Severus hocha la tête avec un demi-sourire.
- Bon travail, Potter.
Il allait s'éloigner quand il se stoppa et fronça les sourcils.
- Quel est ton problème avec ces fichues créatures ?

Harry grimaça et baissa la tête.
- J'ai des... réminiscences de la nuit où mes parents sont morts. J'entends les hurlements de ma mère... et...
Severus lui posa une main ferme sur l'épaule, l'interrompant. Harry leva les yeux pour voir que son professeur semblait choqué. Il reprit cependant un visage neutre rapidement, et il hocha la tête.
- C'est bientôt terminé, toute cette folie. Une fois les horcruxes détruits, nous ferons en sorte de mettre fin à la guerre le plus rapidement possible.

Harry eut un sourire un peu hésitant, puis il soupira.
- Je vous remercie Monsieur. De tout ce que vous avez fait avant, de ce que vous faites maintenant. Sans vous...
Severus l'interrompit, avec un geste agacé.
- Ne sois pas stupide Potter. Tu t'en sors très bien seul. Je suis juste... désolé de t'avoir si mal jugé. Il semblerait au final que tu ne sois pas une cause perdue.

Son professeur s'éloigna ensuite à grands pas, laissant sur place un Harry souriant. Il savait que c'était un compliment, et que ce serait peut être tout ce qu'il obtiendrait de cet homme compliqué.

Prompt de demain : Différent veut dire différent

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