Harry Potter se trouvait au Ministère de la Magie.
C'était étrange, parce qu'il savait que c'était un piège, mais il avait foncé tête baissée, sans prendre le temps de réfléchir.
Son bon sens lui hurlait de faire demi-tour, mais il devait sauver Sirius. Sirius était quelque part, en difficultés.Le jeune homme ne savait pas comment tout ça avait pu arriver. Ils étaient prévenus pourtant, lui et son parrain, ils savaient que Voldemort pouvait lui envoyer de fausses visions pour le pousser à sortir de sa cachette. Quoi qu'il se soit passé auparavant, Harry n'arrivait pas à s'en souvenir alors qu'il progressait aussi discrètement que possible dans les couloirs déserts du Ministère.
Lorsqu'il arriva devant la porte que les membres de l'Ordre du Phénix devaient surveiller, à l'endroit même où il avait assisté à l'attaque brutale de Arthur Weasley, une éternité plus tôt, il eut l'impression qu'un frisson glacé dévalait son échine. Quoi qu'il y ait derrière cette porte close, il avait le sentiment que ce n'était pas bon du tout pour lui.Mais son parrain était peut être derrière, prisonnier. Torturé même. Il devait tenter de le sauver, parce qu'il était sa dernière famille. La seule personne qui se souciait sincèrement de lui, celui qui était prêt à l'aider à échapper à sa famille moldue.
Alors l'adolescent repoussa toutes ses craintes et essaya d'oublier qu'il était seul, et qu'il allait faire face à un groupe de Mangemorts probablement surentraînés.
Le brun poussa la porte, les mains un peu tremblantes, mais déterminé. Les yeux écarquillés, il découvrit les globes de verre contenant les prophéties du monde magique, luisant doucement dans l'obscurité.
Il oublia la petite voix qui se faisait pressante et qui lui hurlait de partir d'ici en courant, de ne surtout pas entrer. Sirius était quelque part, prisonnier. C'était ça l'essentiel, le reste n'avait aucune importance à ses yeux. Que Voldemort ait la prophétie ou non, il s'en moquait, tant qu'il pouvait retrouver son parrain adoré.Harry entra et parcourut les allées, à pas lents. Le silence était oppressant et l'écho de ses pas lui semblait bien trop bruyant. Quoi qu'il fasse pour tenter d'être plus discret, ça ne semblait pas vraiment efficace.
Enfin, il arriva devant une sphère qui semblait luire plus intensément, et sous laquelle était noté son nom. Il tendit la main, mais avant qu'il ne puisse la toucher, il était entouré de Mangemorts, effrayant avec leurs costumes noirs et leurs masques argentés.
Effaré, le jeune homme se rendit compte qu'ils n'avaient pas Sirius avec eux. La personne qu'ils tenaient en respect, pâle et blessé était Drago Malefoy.Les deux garçons se fixèrent un long moment dans les yeux, comme s'ils voulaient communiquer par la pensée, puis l'un des Mangemorts leva sa baguette et lança un sort inconnu. Le rayon lumineux, d'un rouge sale de mauvais augure se précipita sur le Serpentard, et Harry hurla de toutes ses forces, paniqué...
... Avant de se réveiller en sursaut dans son lit, en sueur et haletant, le coeur battant la chamade.
Il alluma précipitamment la lumière, et soupira en se rendant compte qu'il était dans sa chambre Square Grimmaud. Un coup d'oeil sur le petit réveil de voyage qui le suivait partout le renseigna : il était presque deux heures du matin.Son cauchemar était encore trop présent pour que le jeune homme puisse se rendormir, aussi il se leva en frissonnant légèrement, et sortit de sa chambre en silence, se glissant dans le couloir tel une ombre. Il rejoignit le salon, et il se blottit devant la cheminée où subsistait des braises.
Avec un soupir, il contempla le feu mourant, perdu dans ses pensées.
Ce fut ainsi que le trouva Sirius un peu plus tard. Azkaban lui avait laissé des traces, notamment un sommeil extrêmement léger et facilement perturbé. Même si Harry avait été discret, son parrain l'avait entendu se lever et marcher à pas légers dans le couloir.Sirius n'avait pas bougé, pensant que son filleul allait boire un verre d'eau ou utiliser les toilettes. Cependant, après de longues minutes, comme le gamin ne revenait pas et que le silence était revenu dans la maison, il s'était levé en silence et était parti à sa recherche.
Il n'avait pas mis longtemps à le trouver dans le salon, et avant de se montrer, il l'avait observé avec attention.
Le gosse était bien trop petit et trop maigre. Replié sur lui même de cette façon, éclairé uniquement par les dernières braises de l'âtre, il semblait être la personnification de la tristesse.
L'homme soupira et s'avança doucement avant de s'asseoir contre son filleul, et de le serrer contre lui avec affection.
- Tout va bien gamin ?
L'adolescent soupira.
- Juste un cauchemar Sirius. Rien de grave.
- Tu veux en parler ?Harry lui glissa un regard en coin, et sa bouche se tordit en un petit sourire triste.
- Je préfère pas. Vraiment. Ça va passer, c'est juste...
- Tu peux tout me dire, Harry. Tu sais que je ne te jugerai pas. Ok ?
L'adolescent se redressa et son sourire se fit plus sincère, moins forcé.
- Ne t'en fais pas. C'était un cauchemar stupide, j'avais juste besoin de... me changer les idées.
- Dans le noir, tout seul ?Ils restèrent en silence quelques instants, Harry collé contre son parrain, profitant d'une étreinte pleine de tendresse. Il en avait tellement manqué qu'il ne savait pas à quel point ça pouvait être réconfortant de pouvoir compter de cette façon sur quelqu'un...
Le jeune homme somnolait presque lorsqu'il posa la question qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps déjà.
- Sirius ? Tu crois que je serais heureux un jour ?
L'homme s'obligea à ne pas réagir brusquement, même s'il était choqué par la question. Il aurait voulu rassurer le gamin, le faire rire pour qu'il oublie ses soucis. Agir comme un maraudeur, plaisanter ou tourner la question en dérision pour y échapper. Mais il y avait le spectre de la guerre qui planait au dessus de sa tête, et il ne pouvait pas lui mentir. Pas alors que tant de monde autour d'eux se servait de lui sans vergogne.Il lui ébouriffa tendrement les cheveux et pensa au second adolescent qui dormait dans sa maison. Avec un rictus moqueur, il répondit enfin.
- Ça gamin, je ne sais pas. Je sais juste que ça ne sert à rien de chercher le paradis quand on l'a à portée de main.Harry fronça les sourcils mais Sirius l'empêcha de poser des questions. A la place, il l'aida à se lever.
- Maintenant, file dormir encore un peu. Hors de question que je te laisse ici tout seul à broyer du noir, jeune homme. Et à ton âge, tu as besoin de sommeil...
Prompt : tombant des cieux

VOUS LISEZ
A ta place
FanficSon père est son héros. L'homme qu'il admire plus que tout, son modèle. Lorsqu'il le voit faillir et chuter, plonger au fond du désespoir, il est prêt à tout pour lui venir en aide, pour le sauver malgré lui.