Chapitre 24

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Le lendemain, Atem se réveilla dans sa chambre. Heba n'était pas là. Mais il est vrai qu'il se lève plus tôt que le pharaon pour prendre ses fonctions. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et la lumière qui entrée dans la chambre caressait le visage du roi. Cette journée commençait bien. Atem s'habilla à la hâte et descendit prendre son petit déjeuner. Il pouvait prendre tout le temps qu'il désirait aujourd'hui. Isis continuait de s'occuper du royaume pendant toute une semaine. Atem tenait sa promesse, et passerait tout le temps qu'il voudrait avec son âme sœur. Il imaginait déjà toutes les choses qu'ils pourraient faire ensemble et cela le rendait si heureux. Ne plus être un empereur pendant toute une semaine. Cela ne se reproduira probablement plus jamais par la suite.

Il arriva dans la salle du banquet. Presque tous ses conseillers étaient présents.

- Bonjour à tous. Avez-vous bien dormi ? Isis je ne sais comment vous remercier d'avoir accepté de diriger le peuple pendant ses quelques jours. Cela m'est plus que nécessaire, je suis à bout de force même après une nuit de sommeil. Je ne pensais pas avoir accumulé autant de fatigue pendant le voyage.

Tous restèrent silencieux. Ils regardaient la table, Attendant que quelque chose n'arrive. Mahad semblait en état de choc. C'est Isis qui prit la parole.

- Mon roi, je pense qu'il est tout à fait normal que vous souhaitiez vous reposer et rester au calme après ce que vous venez de vivre.

Cela amusa le roi. « Rester au calme », il n'en était pas question il avait un mois à rattraper avec Heba, et il n'allait pas passer cette semaine à dormir. D'ailleurs où était-il ? Il ne l'avait pas encore vue pour servir le petit déjeuner. Isis voyait le visage heureux du roi. Elle savait qu'il maitrisait son image, mais personne ne peut jouer un rôle aussi bien après la perte de la personne à qui il tenait le plus.

- Mon pharaon, vous souvenez vous de ce que vous avez fait hier soir, avant de vous endormir ?

Atem était plus qu'embarrassé par la question de la grande conseillère. Jamais elle ne s'était montrée si intrusive dans sa vie sentimentale.

- Grande conseillère, avec tout le respect que j'ai pour vous, je ne crois pas que cela vous concerne.

Isis commencer à s'exaspérer de ce petit jeu.

- N'avez-vous pas remarqué qu'il manquait quelqu'un à notre table ce matin ?

- Eh bien, il est vrai que Seth n'est pas là. Il n'est pas dans ses habitudes de se lever si tard.

- Ne remarquez- vous rien d'autre ?

- Isis, j'en ai assez de ces devinettes ? Si vous voulez me dire quelque chose, eh bien allez-y, je vous écoute.

Isis regardait tour à tour les autres conseillers. Ils détournèrent le regard. La colère la gagna. Tous aussi lâches ! Personne ne lui viendrait en aide.

- Bien, si personne ne se décide je le lui dirais moi-même.

- Me dire quoi ?

- Votre Altesse. Hier soir, le jeune roi Imrân s'est introduit dans votre chambre en votre absence. Il a poignardé le jeune Heba qui se trouvait dans votre lit. Puis le jeune cuisinier Jonouchi s'est précipité pour l'aider, mais Imrân l'a à son tour poignardé dans le dos avant de prendre la fuite.

Atem écoutait les paroles d'Isis, mais elle voyait bien que la compréhension ne suivait pas.

- Heba, l'homme que vous aimiez, ainsi que son ami Jonouchi, sont morts cette nuit.

Atem fut pris d'un violent mal de tête. Les images défilaient devant ses yeux,  il se rappelait de tout. La porte ouverte, l'enfant qui le bouscula. Jonouchi sur le sol ... et ... et ... et Heba ... couvert de sang. Il se rappelait avoir hurlé le nom de Seth pour qu'il lui vienne en aide et il se rappelait de Seth, serrant le corps de Jonouchi contre lui.

Atem saisit sa tête entre ses mains. La douleur était vive et intense. Tous les conseillers se levèrent pour lui venir en aide.

- Laissez-le !

Isis venait de leurs donner un ordre avec la fermeté d'une souveraine. La douleur s'estompait petit à petit, mais la blessure qu'Atem avait au cœur, elle ne faisait que grandir. Les larmes coulaient, la souffrance et le chagrin étaient venus s'installer sur le visage du Pharaon. Un silence pesant investi la pièce. Atem fixait un point au sol, son esprit ressassait sans cesse les images d'Heba.

- Il ne reste aucunes traces dans ma chambre.

- Nous l'avons fait entièrement nettoyer pour que vous puissiez vous reposer.

- Où sont Heba et Jonouchi ?

- Leurs corps ont été transporté dans la chambre médicale du Palais.

Atem quitta brusquement la table et prit ladirection de l'infirmerie. Il fallait qu'il le voit. Tout cela ne pouvait être vrai. C'était une immense mascarade. Les poings du roi étaient serrés. Il voulait canaliser sa peur, son chagrin, et cela modérait un peu ses tremblements. Il franchit le seuil de la chambre et il vit les deux corps. Un délicat voile en tissu recouvrait les dépouilles. Atem se rapprocha du plus petit des corps, et souleva le voile. Il y découvrit le visage de l'homme qu'il aimait. Il était paisible, serein. Si son teint n'avait pas été si livide, on le penserait endormit.

- Heba ...

Atem était remplit de colère. Il saisit l'une des cruche d'eau posée sur une table et l'envoya s'écraser à l'autre bout de la pièce. Les jambes du roi le lâchèrent, et il s'affaissa sur le sol. Cachant son visage entre ses mains et laissant ses sanglots éclater. Heba était réellement mort. Comment allait-il vivre sans lui ? Il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait, son cœur si vide avait été comblé d'amour par l'être le plus beau et le plus lumineux qu'il n'ait jamais rencontré. Rien ne pourra jamais être comme avant, rien ne pourra jamais remplacer Heba. Atem se refusait à devoir vivre avec ce gouffre béant au fond de sa poitrine. Il balaya la pièce du regard, et s'arrêta sur les morceaux brisés de la cruche. Il se releva pour aller saisir l'un des morceaux les plus tranchant. Il rapprocha la pointe de ses poignets et commença à s'ouvrir les veines.

- Je te rejoins mon amour. 

Atem x Yugi Les Destins LiésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant