Chapitre 40

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Yûgi, se réveilla à nouveau, et il manquait affreusement d'oxygène. Il haletait à grandes bouffés d'air et regarda autour de lui. Encore une chambre, mais plus contemporaine. La seule source de lumière provenait des machines à côté de son lit, et l'une d'elle produisait un son à intervalle régulier. C'était les battements de son cœur. Que faisais-il dans une chambre d'hôpital ? Il tenta de bouger dans son lit, mais ses jambes lui faisaient un mal de chien. Ses hanches étaient elles aussi douloureuses et un pansement été placé sur sa joue. Même si tous ses membres étaient endoloris, il pouvait les bouger. Rien de grave n'était donc arrivé.

Une personne était aussi dans la chambre. Un ancien roi, complètement épuisé. Il avait placé une chaise à côté de Yûgi et dormait à moitié sur son lit, en lui tenant la main. Le jeune japonais venait de vivre la mort d'Heba, Il savait à quel point Atem avait souffert. Après avoir traversé toutes ses années dans une épée, il retrouvait enfin la personne qu'il aimait le plus au monde. Et tout ce que Yûgi lui avait balançait c'était « Je ne suis pas Heba, et je ne vous connais pas ! ». Il n'était qu'un abruti. Ce qui n'était qu'une apparition dans un rêve, était maintenant sa raison d'exister. Il plaça une main bienveillante dans les cheveux du plus vieux, et lui caressa tendrement la tête. « Pourrez-vous un jour me pardonner ? » Atem sortie doucement de son sommeil, et ouvrit les yeux. Ses magnifiques iris rencontrèrent celles de Yûgi.

- Atem ...

- Par tous les dieux, tu vas bien ? J'ai eu tellement peur. Quand j'ai vu cette voiture te percuter, j'ai cru que ...

Atem posa sa tête contre son torse et l'entoura de ses bras. Yûgi sentait ses larmes chaudes mouiller sa chemise d'hôpital. Il se rappelait désormais de l'accident. Il avait traversé alors que le feu était rouge, et une voiture l'avait percuté de plein fouet.

- Atem. J'aimerais vous dire quelque chose.

- Tout ce que tu veux Yûgi, je t'écoute.

- Je ... je crois que je vous aime mon pharaon. La vérité c'est que j'ai rêvé de vous plusieurs fois, avant même de vous connaître. Mes anciennes relations ne fonctionnaient pas, car je ne ressentais jamais toute l'intensité de l'amour que j'éprouvais pour vous. Et quand vous êtes apparus. J'ai cru que la vie me faisait une mauvaise plaisanterie. Mais au contraire, elle m'a fait le plus beau des cadeaux. Je n'ai plus peur de vous le dire maintenant mon roi. Je vous aime. Et c'est aussi les dernière paroles qu'Heba souhaitait vous dire avant de mourir.

Le cœur d'Atem battait la chamade. Ses larmes continuaient de couler, mais son visage rayonnait de bonheur. La nouvelle incarnation d'Heba, l'aimait aussi en retour. Mieux que tout, il avait des souvenirs de lui en tant qu'Heba.

- Yûgi, si tu savais depuis combien de temps j'attends ça.

Atem saisit son visage entre ses mains, et lui déposa le plus pure des baisers. Cette position le faisait un peu souffrir, mais ce baiser était le meilleure qu'il n'ait jamais reçu. Les montagnes russes avaient pris place au sein de son ventre et Yûgi prit en retour le visage d'Atem pour le serrer un peu plus contre sa bouche. La langue de l'ancien pharaon se fraya un chemin jusqu'à celle du plus petit, et la fougue prit place dans leurs échanges. L'ancien souverain le poussa dans son lit, pour le surplomber de tout son corps. Mais les blessures de Yûgi étaient encore bien trop récentes.

- Aïe ! Mon corps est douloureux.

- Oh excuse-moi Yûgi, je ne voulais pas te faire mal.

- Tout va bien mon pharaon, il me faut juste un peu de temps pour me rétablir.

Yûgi tenta à nouveau de s'asseoir, et attira le menton d'Atem contre lui, il se perdit dans les yeux de l'ancien pharaon, puit clôt ses paupières avant de sceller à nouveau leurs lèvres.

- Tu m'avais tellement manqué ma lumière.

- Je suis à vous pour l'éternité mon roi.

- Pourquoi m'appelles-tu par mes anciens titres depuis tout à l'heure ?

- Avant de me réveiller, j'étais dans un souvenir d'Heba. Et je pense que son dialecte a un peu déteint sur moi.

- Et que se passait-il dans ce souvenir ?

Yûgi ressentit une grande tristesse. Devait-il rappeler cette horrible souvenir à celui qu'il aimait ?

- Je ne suis pas sûr de vouloir vous en parler.

- Yûgi, sans chacun de ces souvenirs, nous ne serions pas ici ensemble. Donc je pense que peu importe ce que c'était, il a joué son rôle pour que je puisse t'aimer ici, et maintenant.

- J'ai vécu la mort d'Heba. Atem senti un frisson lui parcourir le dos. J'ai vu son assassin, j'ai ressenti toutes les douleurs qu'il a enduré. J'ai vu Jonouchi mourir de la manière la plus barbare qui soit, sous mes yeux. Sans que je ne puisse rien n'y faire. Et je vous ai vu vous, pleurer ma perte. Mais tout ce que je ressentais, était le bonheur d'avoir vu vôtre visage. Heba a prolongé son agoni le plus longtemps possible, dans le seul espoir de vous dire adieu.

Atem se remémorerait cette tragique nuit. Il avait longtemps refoulé ses souvenirs. Il ne voyait même plus l'expression du visage de son servant avant de mourir dans ses bras. Mais Yûgi venait de faire ressurgir tout ça. Et un sentiment d'apaisement naissait en lui. Ainsi Heba est mort heureux.

- Yûgi, même si vous ne portez plus le même prénom. Je sais que vous ne formez qu'un. Je ne laisserais plus un tel drame se produire. Il hésita, puis reprit. Le lendemain de ta mort, j'ai ... j'ai tenté de me suicider.

- Vous avez quoi !?

- Le chagrin était si puissant, je refusais de vivre avec une telle blessure dans mon cœur, je savais qu'elle ne cicatriserait jamais. Donc j'ai pris les morceaux d'un pot cassé, et je me suis tranché les veines pour te rejoindre. C'est Seth qui m'a trouvé et qui m'a soigné. Mais comme je le pensais, j'ai dû m'habituer à cette blessure car elle vivait en moi. Nuits et jours. Il n'y a que lors de mon arrivée ici, quand je t'ai vu vivant, que les saignements de mon cœur cessèrent. Même si tu m'avais repoussé, tu étais en vie. Et c'est tout ce que je voulais. Alors s'il te plaît, prend soin de toi dans cette vie, je m'efforcerais de te protéger. Et s'il t'arrivait encore malheur, je ne me raterais pas cette fois.

- Ne dites pas de telles choses Atem. Je vous interdis de mourir pour moi.

- Alors vis pour nous deux Yûgi. Ainsi rien ne m'arrivera.

Atem posa sa tête contre le cœur du plus petit. Ces douces palpitations sur sa joue lui étaient bénéfiques.

- Atem ?

- Oui ma lumière ?

- Pourquoi ne viendriez-vous pas sous les couvertures avec moi.

Il ne fallait pas le dire deux fois. Atem se glissa sous les tissus bien chauds, Yûgi colla son dos contre son torse et deux bras vinrent l'entourer. Cela faisait des heures que l'ancien pharaon veillait sur lui. Et la fatigue l'emporta bien rapidement. 

Atem x Yugi Les Destins LiésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant