Atem x Yugi Les Destins Liés

Chapitre 6

Il franchit l'encadrement de la porte et déposa ses plateaux sur la table. Il se dirigea d'un pas assuré vers un des cuisiniers. Un grand blondinet au yeux noisette. Jōnouchi.

- Ça va Heba ? tu as l'air plus heureux que d'habitude. Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Le roi m'a demandé de l'accompagner pour dire au revoir à ses amis. Il a dit je cite « un visage amical lui ferait du bien »

- Wahou ! « Un visage amical lui ferait du bien. » Sachant que vous avez pratiquement le même, je trouve ça complétement glauque. Et il veut se faire du bien ? Est-ce que c'est une forme de narcissisme mais à travers toi, ou un truck dans le genre ? C'est carrément bizarre.

- Quoi ? ... Non Il veut juste que je le soutienne.

- Mais t'es tout petit, tu ne soutiens pas grand-chose.

- Jōnouchi ! Il veut que je sois un soutient morale !

- Aaaaaaaaaahhhh ! Bah ouai mais c'est toi aussi ! t'es pas clair dans ce que tu dis ! Et du coup c'est une bonne nouvelle ?

- Oui c'est une bonne nouvelle. Ça veut dire qu'il m'apprécie.

- Ah bah fêtons ça alors ! Tiens prend un morceau de gâteau au miel !

Jōnouchi tendit une part à son ami et Heba mordit dedans avec entrain.

- Aah ! Ta cuisine est la meilleure !

- Tiens à ce propos... Euh ... est-ce que par hasard, le conseillé Seth aurait fait un commentaire sur ma cuisine ou ... aurait dit quelque chose pour moi?

Heba prit une mine réflexion tout en continuant de mordre dans le gâteau.

- Je ne crois pas qu'il ait dit quoi que ce soit, non.

Le blondinet se retourna un peu triste vers la préparation de ses plats.

- En revanche, poursuivit Heba, Il m'a laissé un mot.

Il sortit le petit papier de sa poche et le tendit à son ami. Jōnouchi l'arracha littéralement de ses mains et s'empressa de le lire. Sa mine déconfite tourna en un radieux visage empli d'excitation.

Heba était content pour son ami. Il ne savait pas exactement où il en était dans leur relation avec le conseiller Seth. Mais si Jōnouchi était heureux. Alors il l'était aussi, qu'importe que ce soit deux hommes.

Une nouvelle servante entra alors dans la cuisine et posa ses plateaux à son tour. Elle leva les yeux vers les deux amis et se précipita vers Heba

- Hebanou ! J'ai bientôt fini et si tu es disponible après, on pourra aller se promener dans les jardins du palais, qu'est-ce que tu en dis ?

- Oh, euh ... Je suis désolée Rebecca, malheureusement je ne suis pas disponible après le service.

La petite blonde aux yeux émeraude s'offusqua.

- Ce n'est que partie remise Hebanou ! Dès que tu seras disponible nous partirons en rendez-vous !

Elle lui lança un clin d'œil avant de reprendre son plateau vide et retourner faire le service.

- Espérons pour toi que tu ne seras jamais disponible ... Hebanou ! 

Jōnouchi pouffa de rire à l'appellation de son ami.

- Oh ça va ! occupe-toi de tes galettes sur le feu!

- Ah mince ! Mes galettes !

L'heure du départ de Mana et Mahad arriva. L'ensemble de la cour, le roi et Heba à ses côtés, se tenaient devant les portes du Palais. Mana finissait d'équiper son cheval avant de monter sur ce dernier. Mahad la regardait avec bienveillance. Pourvu que ce voyage se passe sans embuches. Dans tous les sens possibles du terme.

- Puisse les dieux vous guider mes amis. Et revenez nous vite en aidant ce brave Ehmat.

- Merci mon roi. Nous ferons tout notre possible.

Un dernier regard en arrière, et les trois amis se séparèrent. Atem sentit son cœur se serrer. Il détestait se séparer d'eux. Maintenant que ses parents avaient disparus, Mana et Mahad étaient ce qui ressemblait le plus à sa famille. Heba voyait bien le visage d'Atem contenir ses émotions. Aussi, il se rapprocha et lui prit la main pour la serrer fort dans la sienne. Leurs deux corps servaient à camoufler ce geste interdit. Atem d'abord surprit, serra à son tour la main de son serviteur, regardant toujours les chevaux s'éloigner de plus en plus.

Une fois hors de vue, tout le monde commençait à se disperser et se livrer à leurs affaires. Sauf Heba et Atem qui n'arrivaient pas à se lâcher. Il se retrouvèrent seuls, et Heba finit par lâcher doucement la main du pharaon. Ce geste sortie le roi de ses pensées. La main d'Heba avait été si rassurante, il avait ressenti un sentiment de sérénité à son contact qui s'était envolé quand le serviteur avait retiré la chaleur de sa main.