Le souvenir d'une promesse |Shanks x oc

Prologue

La nuit c'est installée dans le ciel depuis déjà deux bonnes heures et pourtant, le ciel est orange comme-ci le soleil tardait à se coucher.

Des nuances de rouges s'élèvent toujours plus haut pour venir rencontrer la couleur sombre de la nuit.

Sur un tout petit bateau à voiles, à peine assez grand pour trois personnes, un homme d'une vingtaine d'années se tient debout et observe avec des yeux effarés le massacre qui se déroule sous ses yeux. Ses yeux marrons sont marqués par de grandes cernes qui creusent sa peau. Ses cheveux bruns tombent sur ses épaules avec grâce malgré la saleté présente dessus tandis que quelques mèches sont rassemblés en petites tresses par-ci par-là. Il porte un pantalon marron, tenu par une ceinture en cuir, et une chemise blanche à moitié fermée, exposant une partie de son torse à l'air libre.

Il regarde, impuissant, l'île de son ami bruler sous ses yeux.

Le feu donne une teinte orangée au ciel et à l'océan malgré l'heure tardive. De la fumée s'échappe en colonne du seul village présent au bord de la côte. Les cris d'agonie des habitants se font entendre comme une horrible symphonie aux oreilles du marin. Par dessus les cris humains, des hurlements stridents de douleur résonnent dans l'air donnant la chair de poule au seul spectateur de ce massacre.

Du coin de l'œil, il voit les navires du gouvernement s'éloigner, victorieux. Ils ont accomplis leur mission. Les habitants de cette île sont désormais hors d'état de nuire, c'est le prix à payer pour s'être opposer au gouvernement mondial.

Des larmes de rage s'échappent des yeux du marin.

Il n'est pas arrivé à temps.

Il n'a même pas pu faire évacuer son ami et sa famille avant le drame.

Il ne peut rien faire contre ces flammes.

Il ne possède aucun pouvoir surnaturel qui lui permettrait de faire un miracle.

Il ne peut qu'assister à cette vision d'horreur sans pouvoir agir.

Une heure passe. Les cris ne sont plus là. Un silence angoissant est retombé sur l'océan en flammes. Le feu c'est affaibli par endroit ce qui donne enfin la possibilité d'accéder à la terre ferme. Dans un dernier espoir, le marin reprend son bateau en main pour se diriger vers l'île. Peut-être trouvera-t-il des survivants...

Avec beaucoup de difficultés, il parvient à accoster.

Il se dirige vers le village en ruine le plus vite possible en évitant les flammes qui ravagent tout sur leurs passages.

Hélas, son espoir n'est que de courte durée. Sur son chemin, il ne trouve que des cadavres carbonisés. La vie a définitivement quittée ce petit village qui était si chaleureux il y a encore quelques heures. Le marin ne se risquera pas à s'aventurer dans les montagnes. Même si des survivants pourraient si être réfugiés, les créatures qui y résident sont trop dangereuses pour lui.

Il s'apprête à repartir lorsque un faible son parvient à ses oreilles.

Poussé par une nouvelle vague d'énergie, il se précipite vers le bruit qui semble être des pleurs. Les pleurs d'un enfant pour être exact !

Au détour d'une maison en feu, il tombe sur une enfant, recroquevillée sur elle même au milieu des flammes. Il se frotte les yeux, incrédule, pour être sûr de ne pas rêver. La petite est entourée par les flammes. Pourtant, aucune ne s'approche d'elle. Un sorte de dôme de couleur rouge l'entoure, comme s'il s'agissait d'une barrière de protection. A cause de ce voile rouge, le marin a du mal à distinguer le visage de la petite.

L'homme fait quelques pas en direction de la seule survivante.

La petite relève immédiatement la tête. Malgré sa discrétion, le marin c'est vite fait repérer. Il en déduit vite que cette petite a une excellente ouïe.