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~Chan~


L'ambiance dans la salle commune de Gryffondor sembla vriller en un instant, comme si un vent violent soufflait l'humeur légère qu'il y régnait pour une atmosphère plus lourde, presque orageuse.
Ma présence soudaine fut la raison de ce changement abrupte et venimeux, puisque les joyeuses conversations se turent à l'instant même où je pénétrais la pièce.

J'avais eu une longue et fatiguante journée, de nombreux cours enchaînés au milieu des révisions affolantes pour le contrôle que le professeur Rogue prévoyait de faire en fin de semaine. Je n'étais pas bien doué en potion, alors j'avais passé la quasi-totalité de ma journée dans la bibliothèque pour réviser. Je ne séjournait généralement pas beaucoup dans cet endroit garni de livre, mais la veille, alors que j'astiquais les tables avec les aînés de mon groupe de ménage, je m'étais fait la réflexion qu'il n'y avait pas meilleur lieu d'étude.
Les cours étaient fini pour aujourd'hui, mais mes révisions loin de là. Je ne faisais qu'un rapide passage dans ma chambre afin d'y chercher un cahier, le cœur palpitant, les yeux baissés sur le sol et le menton pourtant bien haut, n'exprimant ainsi pas le moindre signe de soumission.

Les différents dialogues qui avaient pu subvenir se tarrirent sous un écho de chuchotement et de regards tournés dans ma direction. Je les ignorais au mieux et m'empressa, la gorge serré, vers ma chambre. Je ne voulais effectuer qu'un rapide allez retour, ne croiser les yeux de personne, et ne surtout pas entendre les paroles sifflantes qui bourdonnaient tout autour.
Ne pas sentir toute cette haine amer qu'on pressait sur moi.

Heureusement personne ne m'aborda, je pu rejoindre ma chambre sans accros. Une fois à l'intérieur mon calvaire ne finissait pas, puisque deux de mes colocataires présent coupèrent court à leur conversation en me voyant arriver. Je sentis leurs yeux plantés sur ma personne et les ignorait au mieux.
Prendre mon cahier, courir en dehors de la salle commune, puis rejoindre le silence de la bibliothèque. Ma destination devait être la seule pensée présente dans mon esprit.
D'une main tremblente, je fouillais mes affaires placés à côté de mon lit. Mais aucune trace d'un cahier, je constatais également, surpris, que de nombreux livres et feuillets de cours manquaient.

- Tu devrais retourner faire un tour dans la salle commune Chan, tu ne sembles pas avoir été très attentif à ce qu'il s'y passait.

Un frisson d'appréhension se issa dans mon dos alors que je tournais la tête vers le camarade qui venait de parler. Il me souriait mauvaisement, tandis que son ami semblait au bord du fou rire.
Mon sang se glaça, leurs expressions dépeignaient d'une telle cruauté qu'ils auraient sûrement peur s'ils se voyaient dans un miroir. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'ils préparaient un mauvais coup, sûrement avec la complicité de nombreux autres sorciers de notre maison.

Moi qui voulait être tranquille, passer inaperçu, me fondre dans le décor, ça semblait peine perdu.

Je me levais et me dirigeais vers le salon que j'avais traversé plus tôt, dans lequel de nombreux Gryffondor se prelacaient. Mes deux colocataires suivaient, impatient du spectacle qui allait se dérouler. Mes traits se crispaient sous une expression de neutralité complète, mais à l'intérieur de moi chaque molécule semblait hurler. J'étais effrayé, plein d'appréhension et absolument pas prêt à affronter l'énieme mauvaise blague qu'on me réservait.

De nouveau un silence se fit sur mon passage, brisé par quelques chuchotements et ricanements mal conservés. La plupart de mes camarades de maison me fixaient avec des yeux amusé, d'autre plein de dégoût et certain forgé de mépris. Je captais quelques têtes baissés ou lueur de pitié, mais trop peu au centre de la masse.

Rapidement, sans qu'on ait besoin de me désigner quoi que ce soit, je repérais la source de ces comportements.
Au milieu de la pièce, entre les différents canapés, une pile de feuille, cahier et livre séjournait chiffonné et trempé. Il s'agissait des affaires dont j'avais remarqué la disparition, aucun doute là-dessus.

~ An Ode ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant