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~Seokmin~

Lorsqu'aucun élèves ne courait dans les longues allées qui bordaient les jardins, ne discutait entre deux salle de cours, n'etudiait dans la bibliothèque ou ne déjeunait dans la grande salle, Poudlard ressemblait plus que jamais à un château abandonné et hanté.
Hanté il l'était, chaque jour des fantômes croisaient notre chemin, ils nous saluaient, engageaient la conversation, ou faisaient mine d'être pressé alors que rien ne les attendait jamais nul part. J'avais grandi en les regardant voler entre les murs, j'avais grandi en les voyant se mêler aux élèves et professeurs de Poudlard, et surtout, j'avais grandi dans ces vastes couloirs poussiéreux. Moi aussi, parfois, j'avais l'impression d'être un fantôme de l'école, j'avais l'impression d'avoir toujours été là, d'être toujours là, même quand les autres élèves partaient.

Parce-que ma mère ne quittait presque jamais l'école et que moi, en bon fils, je restais avec elle.

Nous avions bien une maison, une grande et chaleureuse maison, placé dans le village à deux pas du château. Mais nous y allions si rarement que les quelques elfes qui entretenaient le mobilier semblaient les principaux résidants.
Cette demeure avait été légué par mes grand-parents maternelle, ma mère y avait toujours vécu avec eux, puis avec mon père. Elle affirmait qu'elle restait à Poudlard pour le travail, pour des copies à corriger, des examens à préparer, pour aider le vieux Dumbledore.

Mais je n'étais pas dupe, elle n'aimait pas rester là-bas car cette maison lui rappelait toute les personnes qu'elle avait perdu. Ses parents, mon père, ou même encore des amis qui venaient lui rendre visite et qui avaient perdu la vie durant la guerre qui précédait ma naissance.

Parfois je me disais que si je n'étais pas là, ma mère serait seule au monde.

Pour ma part, dans cette maison je n'avais aucun mauvais souvenir, aucun fantôme du passé qui pourrait me rendre malheureux. Bien au contraire, quand je m'y trouvais j'avais l'impression d'être plus proche de cette famille que je n'avais pas connu.
Mais ce n'est pas pour autant que j'y allais souvent. Même enfant j'insistais pour venir à Poudlard avec ma mère.

Parce-que je ne voulais pas qu'elle soit seule.

Parce-que je ne voulais pas être seul.

Au final, je n'étais jamais plus seul que quand les vacances venaient et que les élèves désertaient leurs dortoirs. Les vacances de Noël étaient pire que toute les autres, puisque c'était les seules où même les professeurs s'en allaient. Parfois un ou deux adultes restaient, ou alors un ou deux élèves qui ne pouvaient pas rentrer chez lui, mais ces choses là se faisaient rare.
Je me souviens que lors de ses premières années le célèbre Harry Potter restaient au château pendant les périodes d'hiver, n'ayant pas envie de rentrer chez son oncle et sa tante. J'étais bien plus jeune à l'époque, mais il représentait une petite compagnie. Mais ça n'avait pas duré toute sa scolarité, il avait fini par être invité chez la famille de Ron Weasley.

Cette année, Dumbledore, le professeur Rogue, ma mère et moi étions les seuls êtres humains présent dans l'école. Une semaine s'était écoulé où je n'avais croisé les trois qu'aux repas, tous occupé à je ne sais quoi.
Enfin si, je savais. Ils préparaient la guerre, et considéraient évidemment que je ne devais pas assister à leurs conversations.

C'est donc dans la solitude que je passais mes journées. Je me baladais, je lisais, j'allais construire des bonhommes de neige, je discutais avec les fantômes, et je m'occupais des chatons de Miss-Teigne. J'écrivais à mes amis, de longues pages pour rien dire, parce-qu'il ne se passait absolument rien. Et eux me racontaient leurs superbes vacances avec leurs familles, leurs parents, leurs grands-parents...

~ An Ode ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant