~ An Ode ~

2

~ Jeonghan ~

Mon corps me semblait plus lourd qu'une enclume, jamais auparavant je n'avais ressentit à ce point la gravité qui nous attirait vers le sol. Je me sentais tremblant, faible, mes paupières frémissaient et le seul désir de mes muscles seraient de cesser tout effort en s'effondrant.
Mais la terreur était plus forte que cette écrasante fatigue, la panique fit grandir une boule d'adrénaline dans ma poitrine et mes membres bougèrent tout seul.

- Seungcheol baisse ça ! S'il te plaît baisse ça ! Je m'exclamais en saisissant le bras de mon camarade.

Avec horreur, je voyais le bout de sa baguette qu'il tendait vers le visage d'un Chan figé, incapable de riposter, de se défendre, de dire quoi que ce soit. Il était effrayé, ils étaient tout les deux terrorisé.

- Recule Jeonghan, murmura Seungcheol, qui essayait de me pousser derrière son corps.

- Non, s'il te plaît laisse moi t'expliquer.

Il avait évidement plus de force que moi, mais ma panique était plus grande que la sienne, mon désir de les protéger était plus fort que tout.
À cet instant, j'aurais pu soulever des montagnes à la seul pulsion de mes bras.

- Regarde-moi Seungcheol, je te pris.

Mes mains s'accrochèrent à ses joues en même tant que je clamais cette supplication. Je forçais ses yeux à trouver les miens, je le forçais à placer toute son attention sur ma personne.

- Lâche ta baguette, on ne risque rien, je te le promet, murmurais-je

- C'est quoi ce bordel ? Demanda-t-il, sur un ton tout aussi bas, tremblant, et surtout presque sonné.

- Je vais t'expliquer mais calme-toi, je t'en supplie. On va...

La fin de ma phrase s'évanouit alors qu'il se dégageait de ma prise. Un cri échappa à ma gorge en croyant qu'il fonçait pour s'en prendre à Chan, mais je constata bien vite qu'il n'avait fait que se précipiter vers le cinquième année qui avait soudainement basculé en avant.
Il avait perdu connaissance dans les bras de Seungcheol, qui me regardait comme s'il attendait que je lui explique son propre geste. Jamais auparavant je n'avais vu un tel désarroi dans ses yeux.

- On va allez l'allonger et... Et je t'expliquerai, affirmais-je.

Je l'aida à transporter le plus jeune jusqu'à son lit dans la chambre d'ami, je sentais son regard confus et pertubé alors que je prenais soin de remonter les couvertures sur le corps de Chan. Des centaines de pensées et d'hypothèses devait s'emmêler dans son crâne, si je ne mettais pas rapidement fin à ses réflexions il finirait par trouver seul des réponses peu plaisante. De plus, il n'avait toujours pas lâché sa baguette, ses doigts la serraient comme s'il se retenait de murmurer une formule d'attaque.

À peine la porte de la chambre fermé que Seungcheol attrapa mon bras et, le visage trop proche du mien, murmura:

- J'ai l'impression d'être en plein cauchemar, ce que j'ai vu sur son bras c'était bien ce que je pense ? J'ai pas rêvé hein ?

Me rappelant soudainement sur nous n'étions pas seul dans la maison, je me retiens de répondre, et le tira avec moi jusqu'à sa chambre. Je nous y enferma et m'autorisa une longue inspiration.
Il n'était pas le seul à avoir l'impression de naviguer en plein cauchemar, un affreux sentiment de culpabilité mordait mon cœur plus profondément à chaque seconde. Je savais que ce moment viendrait, qu'un jour ou l'autre il faudrait expliquer à Seungcheol les "antécédents" de Chan. Mais je n'imaginais pas que ça se ferait ainsi, qu'il le découvrirait sans préparation, en plein période de Noël, alors que notre monde coulait sous les tensions.