~ An Ode ~

9

~Mingyu~

Mes jambes me semblaient faible, tel deux bout de papier froissé qu'un coup de vent emporterait. Étendu, je regardais mes pieds se balancer doucement, accueillir jusqu'à eux les frissons qui parcouraient mon corps. Je n'avais pas cessé de trembler depuis que nous avions quitté la grande salle où Dumbledore avait tenu son discours, ou plutôt son annonce. Je n'avais pas cessé de trembler depuis qu'il nous avait informé de la flaque de sang, et de la disparition de Taehyung.

J'avais l'impression de pénétrer peu à peu le pire des cauchemars.

D'abord Jungkook, maintenant Taehyung. Quand est-ce que le massacre cesserait ?

J'avais de nouveau envie de pleurer, en pensant que ce n'était que le commencement.

Je tendis la main et accrocha la manche de Wonwoo. Il se figea dans son élan pour se tourner vers moi, afficher toute la compassion qui ruisselait dans ses yeux.

- J'en ai plus pour longtemps, on va bientôt pouvoir rejoindre les autres, affirma-t-il, en caressant mes doigts crispé contre son pull.

Sans un mot, et sans culpabiliser de nous faire perdre du temps avant de nous rendre à la bibliothèque pour retrouver nos amis, je le tirais vers moi. Il retomba sur mes genoux sans résistance, puis me laissa le serrer dans mes bras en enfouissant ma tête dans le creux de son épaule.

- Je supporte déjà plus tout ça, murmurais-je, entre deux reniflement.

Il ne répondit pas, se contentant de caresser mes cheveux.

- J'ai pas envie de rentrer en guerre... De me battre ou de voir des êtres chers se battre... J'ai tellement peur de perdre encore quelqu'un qui m'est précieux, j'ai tellement peur de te perdre.

- Peut-être... Que nous sommes trop jeune pour faire face à tout ça, répondit-il, en laissant son menton se reposer sur mon crâne.

Je lui étais reconnaissant de ne pas mentir en affirmant que tout irait bien, qu'on s'en sortirait, qu'en s'alliant les uns aux autres rien de mauvais ne pourrait plus jamais arriver. Parce-que nous allions encore souffrir, nous allions voir et entendre des choses qui devrait rester des cauchemars ou des histoires racontées à propos des conflits passé.

- J'ai envie de rentrer chez moi, avouais-je

- Je comprend.

- Wonwoo, et si on s'en allait ? Si on fuyait loin de tout ça ? Cette guerre n'a pas besoin de nous, on a jamais demandé à se battre.

Ma demande s'ensuivit d'un silence, un trop long et fatiguant silence qui me laissa l'impression que cette proposition faisait de moi un grand enfant égoïste. Puis au bout de quelques secondes mon petit-ami se recula, aggripa mon visage entre ses fines mains pour que nos regards s'accrochent.
Je ne lisais pas de jugement au travers de ses pupilles, seulement cette même compassion, cette compréhension et cette peine qui berçait son visage depuis que nous avions quitté la salle où avait eu lieu l'annonce.

Wonwoo ne m'avait pas lâché depuis l'instant où il avait couru me réconforter, alors que les mots de Dumbledore plongeaient tout les Gryffondor dans le désespoir intense d'avoir encore perdu l'un des leurs. Que ce soit durant le reste du discours, pendant l'interrogatoire, à notre sortie, il n'avait pas une seule fois lâché ma main.
Il savait que s'il le faisait je m'effondrerais. Il savait que tout ça s'était beaucoup trop pour moi.

- Mingyu, je ne veux pas partir.

En voyant les larmes qui se remettaient à dévaler le long de mes joues, il m'embrassa furtivement avant d'ajouter: