~ An Ode ~

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~Hansol~

Durant tout le trajet de retour vers l'infirmerie Seungkwan me tenais la main, comme à l'allez, comme presque chaque seconde depuis les évènements de la veille.

Depuis qu'il a découvert la vérité à mon sujet.

Depuis qu'il m'a dit qu'il m'aimait.

Et je ne vais pas faire la bêtise de mentir, surtout vis à vis de ma propre personne, je ne me suis jamais sentis aussi bien que depuis qu'il demeure posté ainsi à mes côtés. J'ai beau savoir l'urgence de la situation, le fait que sa découverte devrait me pousser à fuir, le fait que la pleine lune se dresserait cette nuit et que je n'avais avec moi aucun médicament, je ne parvenais pas à l'écarter le temps d'une brève seconde de ma personne. Pas seulement parce-qu'il venait accrocher nos mains sans une demande, si serré que par moment il coupait la circulation de mon sang, mais surtout car je n'avais pas la moindre envie d'être séparé de lui.

"Je t'aime Hansol"

Sa déclaration résonnait encore dans ma tête, des mots francs et sincères que, pourtant, j'aurais tellement voulu entendre comme un mensonge. Moi aussi Seungkwan, moi aussi je t'aime, j'ai envie de laisser fondre ma main dans la tienne, j'ai envie de fermer les yeux et les ouvrir à tes côtés comme cette nuit, j'ai envie d'une étreinte avec toi, j'ai envie de te le crier, que moi aussi je t'aime.

Mais j'ai peur, terriblement peur.

Et si je finissais par te faire du mal ? Et si je te blessais ?

Et si je devenais un monstre ? M'aimerais-tu toujours vraiment ?

Une bouffée de tristesse s'en vient étouffer ma poitrine, caché derrière un petit soupir que j'espérais inaudible. Heureusement le tumulte bruyant qui remplissait les couloirs de Poudlard masquait l'éclat de mes tourments, puisque c'est parmis les élèves progressant de droite à gauche de l'école que notre petit groupe avançait.

Nous avions quitté le réfectoire presque à reculons, retardant au plus le moment où il nous faudrait quitter un endroit calme seulement habité par nos neuf corps. Mais il nous fallait bien retourner à l'infirmerie, rejoindre nos camarades resté là-bas et leur apporter de quoi se nourrir.
Moi même, malgré que la foule ne m'ai jamais dérangé, je me sentais mal à l'aise au centre de ce brouhaha. Était-ce parce que les regards tournoyaient autour de nous ou parce-que j'avais l'impression que quiconque pourrait lire en moi à la simple vu de mon visage ? Sûrement un peu des deux.

Je ne me sentais pas bien, et en même temps je n'étais saisi de plus aucun vertige, ce qui me semblait actuellement le plus effrayant.
Depuis l'attaque du Troll je ne ressentais plus les effets destructeurs de la pleine lune mêlé aux médicaments, de ces dernier d'ailleurs je n'en avais pas avalé un seul depuis que Seungkwan avait découvert ce que j'étais. D'un côté il m'étais affreusement agréable de n'avoir ni vertige ni nausée, d'un autre je n'avais que trop conscience de la signification de cet état.

La pleine lune venait cette nuit, sans les cachets qui bloquaient l'émergence de ma malédiction alors mon corps se préparait à une transformation. Et cette simple pensée me donnait envie de courir jusqu'à ma chambre et avaler une plaquette entière de cachet, sans même prendre en compte l'idée que je ne supporterais peut-être plus leurs effets.

Mais si je le faisais alors il me faudrait détacher ma main de celle de Seungkwan, et je ne me doutais que trop bien que celui-ci me suivrait et demanderais des explications sur ces médicaments. Le connaissant il serait du même avis que Chan et Joshua, il me dirait de ne pas en prendre, de les jeter et juste d'accepter l'idée d'être transformé.
De juste devenir un monstre, le temps d'une nuit.