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~Seungkwan~






Hansol

C'est la huitième lettres que je t'écris depuis le début des vacances. La cinquième que je ne t'enverrai pas. J'ai fait voler une chouette jusqu'à toi déjà trop fois, accompagné de mes premières lettres, mais puisque je ne reçois aucune réponse de ta part je préfère ne pas insister. Alors je t'écris, je t'écris seulement, des bouts de papier abîmés qui reposent sur mon bureau et qui, très bientôt, finiront à la corbeille ou brûlé par mes soins.
Ça fait maintenant une semaine et demi que nous ne nous sommes pas vu, une semaine et demi sans nouvelle de ta part. J'espère que tu vas bien, que la chouette s'est perdu en chemin et que tu n'as tout simplement pas reçu mon courrier. Pour ma part, ce serait mentir que de dire que je vais bien, et à quoi ça sert de mentir sur un bout de papier que tu ne recevras jamais ?
J'avais espéré que les vacances de Noël passeraient vite. Que je n'aurais qu'à resté enfermé dans ma chambre à étudier et que je ne verrais pas les heures passer. Mais je les vois, les heures, les minutes, les secondes, elles sont si lente que j'ai parfois envie de fracasser mon horloge sur le sol. Mais je ne le fais pas, parce-que j'ai peur que mon père entende, j'ai peur que le bruit le réveille. Je ne me sens jamais aussi en sécurité que quand il dort, les heures où il est assoupie sont un véritable paradis. Parce-que quand il est absent je sais qu'il se promène de bar en bar, et j'ai toujours peur qu'on m'appelle parce-qu'il pose des problèmes. Il contrôle pas sa colère alors il lui arrive de se battre, de crier, de mettre un bordel monstre partout où il passe. Heureusement il ne peut pas employer la magie, il est interdit de port de baguette depuis deux ans, parce-qu'il à une fois jeté un sort d'attaque sur un moldu.
Si tu lisais ces quelques lignes, alors sûrement que ces informations ne te plairaient pas. Mon père est violent et incontrôlable, il boit jusqu'à perdre connaissance, frappe et casse tout ce qui se trouve sur son chemin, se fait arrêter par la police presque toute les deux nuits, dépense nos maigres économis dans ces conneries, et il ne s'occupe pas de moi.
Mais il n'a pas toujours été comme ça, quand j'étais enfant il était plus calme, plus respectable, il avait un travail stable et faisait toujours de son mieux pour combler nos besoins, à moi et à ma mère. Mais voilà, ma mère est partit et après ça il n'a plus jamais été le même. En soit c'est de sa faute, tu te souviens que j'avais évoqué que ma mère était une loup-garou ? Et bien mon père l'a chassé de la maison quand il l'a découvert. J'étais jeune mais je m'en souviens encore, je ne l'avais jamais vu aussi en colère. Ma mère m'a prise dans ses bras, elle n'a rien dit et est partit, je ne l'ai jamais revu. Pour mon père tout s'est dégradé, il était sans cesse énervé, il a commencé à boire et a perdu son emploi. Il a commencé à mal me regarder, comme si pour lui mon existence devenait insupportable.
Tu sais, je crois qu'il me déteste.
Avant j'essayais de me persuader du contraire, de me dire qu'il vivait juste une mauvaise passe, j'espérais qu'il puisse surmonter et qu'on vivra heureux un jour. Mais ça fait bien longtemps que j'ai abandonné, quand nos regards se croisent je n'y vois que de la haine et du dégoût. Alors je me suis résigné, j'ai accepté le fait qu'il ne m'aime pas, j'ai accepté d'être une personne que les autres n'aiment pas.
Tu sais, j'ai souvent cette impression, celle que personne ne m'aime, que personne ne peut m'aimer. J'ai l'impression de déranger, j'ai l'impression qu'on ne veut pas de ma présence, j'ai l'impression qu'on m'en veut d'exister, j'ai l'impression que...



Une goutte de sang tomba au centre la lettre, emportant certains mots à travers sa teinte rouge. J'avais, sans en prendre conscience, gratté la plaie encore fraîche au coin de ma lèvre. Elle commençait tout juste à se refermer et comme un idiot je la rouvrais, comme si ça ne suffisait pas de sentir mon coeur se déchirer à chaque battement.
Je laissa tomber le crayon et analysa ce que je venais d'écrire, grimaçant face à l'obscurité que je décelais derrière chaque mot.

~ An Ode ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant