Chapitre 1 : L'Orient Express n'est pas un bon lieu de vacances.
Ou :
Le passager de la voiture numéro 9.
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sSs
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Hum.
Harry regarda le paysage défiler à toute vitesse, soudainement pensif. Les arbres de la forêt franc-comtoise passaient et se ressemblaient. Vert, vert, tout en vert et à l'envers.
A la réflexion, j'aurais peut-être du penser à un plan.
Le sang lui montait à la tête, lui donnant l'étrange envie d'éternuer. Au-dessus de lui, un fin jeune homme français au sourire charmant enleva la sécurité son pistolet. Il était mignon, se dit Harry. Si on aimait le genre psychopathe distingué.
_Comme nous nous retrouvons, Monsieur Sovrano, ronronna l'assassin avec une étincelle triomphante dans les yeux.
Harry regarda calmement le canon de l'arme se placer entre ses deux yeux. Il battit des paupières.
C'est définitif : j'aurais du penser à un plan.
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sSs
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La ligne Montbéliard-Besançon n'avait pas beaucoup d'histoire. La Franche-Comté était une région fière de ses paysages et de son fromage, mais ça s'arrêtait là. Ici il n'y avait pas de problèmes, merci beaucoup et bonjour chez vous. Ici on était tranquille et on reniflait de dédain en se comparant à ces inférieurs de Suisse ou de Bourgogne.
Tss. La Bourgogne.
La Franche-Comté était donc fière d'elle, de ses habitants, de son fromage et de son calme.
C'était tout du moins le discours qui se répétait de manière permanente dans la tête de Constant Nermin, alors qu'il attendait tranquillement sur les quais de la gare de Voujeaucourt, premier arrêt après Montbéliard en direction de Besançon et ignorait totalement que tout cela était sur le point de radicalement changer.
Fier Bisontin qu'il était, Constant n'avait pas peur de dire qu'il adorait sa ville et son métier. Voilà douze ans qu'il contrôlait les TER Montbéliard-Besançon et Besançon-Montbéliard, pendant 0h54 ou 0h57 minutes (selon les TER) voir, pendant une fois mémorable qui enchantait encore les diners de famille lorsqu'il en parlait, 1h13 minutes.
Rien que d'y penser, il souriait.
Sa poinçonneuse -une relique que son père lui avait léguée avec émotion lorsqu'il était rentré dans le métier- à la main, il surveillait la foule d'un air sévère en le faisant cliqueter.
C'était son deuxième train et il n'avait pas l'intention de laisser passer une quelconque entorse aux règles !
Ragaillardi par sa détermination, Constant afficha un sourire chaleureux sur ses lèvres mais veilla à conserver l'éclat de la justice dans son regard. Mettre à l'aise les passagers était primordiale, mais il ne fallait pas non plus qu'ils le croient débonnaire et permissif.
L'ordre régnait toujours dans les trains de Constant Nermin.
A son doigt, l'alliance argentée sembla chauffer doucement, comme en accord avec lui. Il lui jeta un coup d'œil attendri, pensant à son cher Ferréol qui l'attendrait à la maison le soir-même avec une tranche de morbier et un câlin.
Cette fraction de seconde de distraction lui fut fatale.
Quelque chose le caressa brièvement : c'était le tissu d'une veste d'été qui passa contre lui en montant dans le train. Un chapeau, des lunettes de soleil et un air distrait –ce fut tout ce que le fidèle contrôleur vit de l'inconnu. Il ne put rattraper la silhouette pour lui demander s'il pouvait l'aider, que déjà elle avait disparut dans le wagon.
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La Saga des Sovrano
FanfictionEt si Harry avait eu un frère ? Et s'il avait été abandonné ? Et si James et Lily étaient toujours vivants ? Deux enfants arrivent à Poudlard. Ils ont une régle : "Ne fais jamais confiance aux adultes, Harry. C'est tous des cons, tu te souviens ?""O...
