Chapitre 15

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Chapitre 15 :

It's a Small World After All

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Harry avait commencé à faire des crises d'angoisse à l'été de ses douze ans. De retour chez lui, enfermé dans sa chambre, il avait rêvé de Quirrell, d'un miroir, et de bruler un être humain jusqu'à ce que ses doigts s'enfoncent dans la cendre. Gaby avait défoncé la porte pour parvenir à rentrer et essayer de calmer ses sanglots hystériques.

Avant même de fêter ses treize ans, il vit le corps froid de sa meilleure amie et passa ses nuits roulé en boule sur son lit, un sac en papier collé à la bouche.

La troisième année sonna. Les Détraqueurs rejoignirent Quirrell et le basilique au sein de ses cauchemars.

Il ne comptait plus les fois où Gaby avait du venir passer la nuit avec lui et affronter les pleurs et le désespoir. Il ne comptait plus non plus celles où il l'avait supplié de ne rien dire à Scath. Elle ne devait pas savoir. Elle ne devait jamais savoir.

Et puis Helmett avait agrippé un trophée et Harry avait vu sa vie et sa santé mentale s'écrouler devant ses yeux. Il s'était réveillé dans un pays étranger, avec des ombres dans la tête et loin des gens qu'il aimait.

Cet été, l'été où il était devenu un adulte aux yeux de son clan, Harry l'avait passé sur un divan.

Et à cet instant précis, ce furent uniquement les mots de son thérapeute qui lui permirent de sortir de son état pétrifié pour avancer vers Helmett Potter -l'Elu ; le Griffondor ; le petit garçon en larmes dans un coin.

(Lorsque tu fais une crise d'angoisse, Harry, qu'est-ce que tu ressens ?)

Helmett était toujours en train de parler, ou plutôt de balbutier des bouts de phrases incompréhensibles. Son œil valide fixait le vide. Sa poitrine se soulevait et retombait au rythme de ses inspirations frénétiques.

Sa main droite tremblait.

(Qu'est-ce que tu ressens ?)

Harry n'était plus qu'à un pas ou deux de son frère biologique. Il baissa la tête, l'observant sans le voir.

La scène lui paraissait très lointaine, comme s'il était assis dans un théâtre à regarder l'action se dérouler depuis son siège. Même le bruit était distant, presqu'incertain.

(Harry, écoutes-moi. Lorsque tu fais une crise d'angoisse, qu'est-ce que tu ressens ?)

Ce qu'il ressentait pendant ses crises d'angoisse…

De la peur ?

De la panique ?

De la terreur ?

C'est comme si- comme si j'étais dans une boite, et que les murs se rapprochaient de plus en plus sans- sans me laisser d'espace et- et- et- sans air- sans rien-

De l'impuissance.

Brusquement, l'atmosphère cotonneuse qui avait envahie sa tête se rompit sous le poids du mot ; de l'impuissance ; une horrible, abominable impuissance.

Je ne peux plus bouger, même plus réfléchir parce que- parce que c'est trop fort pour moi.

(Qu'est-ce qui est trop fort pour toi, Harry ?)

Je… je ne sais pas.

Tout, je crois.

(Dans ce cas, la seule chose à faire, Harry, ça va être de faire disparaître ce « tout. » Je vais te proposer un petit exercice. D'accord ?)

La Saga des SovranoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant