Chapitre 9

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Chapitre 9 :

It's A Hard Life

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DRIIIIIIIIIII-

Harry grogna.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII-

Il agrippa un oreiller.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIII-

Le lança dans une direction hasardeuse.

IIIIIIIIING !

Et soupira de contentement en entendant son bien-aimé silence revenir.

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII-

NOOOOOOOOOOOOON !

Tel un poisson échoué sur une plage aride, un bras s'agita dans le vide, frissonna face à l'air glacé du si doux automne anglais, et effectua une retraite stratégique vers le vaisseau-mère.

Bien. La violence était inutile face à la menace en présence. Plan B.

_Scaaaaaaaaaath, geignit-il. Le réveiiiiiiiiil…éteins le réveiiiiil…

Soyons raisonnable : ni le raisonnement, les métaphores ou les paroles présentes n'auraient pu être pensées/prononcées par un adolescent que la dure réalité vient d'arracher à Morphée avec un ricanement sadique, et tout cela ne résulte que d'un effort de la narration afin de procurer un semblant de dignité à notre héros.

Il faut donc passer sur le fait que, les gémissements d'Harry ayant plus ressemblé à « scaffrgneuuuuuu » qu'à de véritables paroles, il ne fut absolument pas étonnant que personne ne lui réponde.

Mis à part le réveil.

Jurant copieusement en italien (ce qui se résuma à plus ou moins à l'exact copie du borborygme précédent), Harry décida que puisqu'il avait été trahi de tous et de tout, il allait devoir effectuer l'impensable et sortir de son lit.

Ou alors il pouvait enfoncer son oreiller sur sa tête et prier très fort pour ne plus entendre le réveil.

DRIIIII-iiiiiiiiiiiiiiiiiiing ! Driiiiiiiii-

Mieux. Toujours chiant, mais mieux.

Harry entreprit de faire mieux, et d'explorer le monde du silence avec toute l'efficacité et la précision du grand scientifique qu'il avait toujours été. Pour se faire, il se dota de la plus haute technologie disponible sur le moment, c'est-à-dire des plumes de canard et ses doigts ; et au bout de quelques secondes de recherches minutieuses, il arriva enfin au Graal du Graal, et poussa un soupir de contentement lorsque le cri du réveil ne fut plus qu'un léger murmure qui s'éloignait au grès du vent.

« Sors de ce lit, » disait le murmure.

Harry fronça les sourcils. Nan, répondit-il au réveil. Il était très bien sous la couette. La couette était chaude et gentille et elle se rappelait de lui. Il aimait cette couette.

« Fais pas le con et sors. » Non mais il se prenait pour qui ce réveil ? S'il n'avait pas envie de sortir, il ne sortirait pas. D'abord. C'était dingue l'impertinence du petit personnel mécanisé de nos jours. Quand il était jeune, jamais son réveil n'aurait osé lui parler comme ça. Ils savaient se conduire, à son époque ! Pas comme ces machines digitalo-magiques qu'on trouvait de partout maintenant.

Tout se perdait, décidemment.

« -ry… sors de… »

Un mouvement de doigt audacieux résolu le problème de la fuite de son. Harry s'enfonça de plus belle dans le matelas, très satisfait de ses prouesses auditives. Tout était dans le doigté.

La Saga des SovranoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant