Vendredi 14 septembre 2012

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Le lendemain, j'arrivai à l'Harmonium vers 8h30. Comme promis, Romain était revenu me chercher la veille. J'avais refusé tout net de monter dans la Clio. Après une dispute mémorable, j'avais accepté qu'il me suive jusqu'à l'appart si cela lui chantait. J'étais entré dans mon immeuble sans même me retourner. Il m'avait mise hors de moi.
Je me mis au travail rapidement, la journée était chargée. En plus de m'occuper de l'équipe élite, j'aidais également pour les équipes minimes. Soit une petite centaine de personne.
A 11h, Éric passa la tête à la porte :

- Alicia, on va en réunion avec Lannaux.

- C'était prévu ? demandai-je, étonnée d'avoir loupé l'info.

- Non, dépêche-toi.

- Cela ne t'empêche pas d'être aimable, râlai-je. J'arrive.

Éric fila et je rassemblai les documents demandés en fulminant. Hubert Lannaux, le président du club ne rigolait pas avec la ponctualité. Je me précipitai les bras chargés vers la salle de réunion.

J'aperçus David et Romain au bout de la balustrade. Toujours furieuse contre ce dernier, je m'engouffrai discrètement dans la salle de réunion.

***

L'après-midi fut interminable. J'avais abattu moitié moins de boulot que ce que j'avais prévu. Je n'avais pas la tête à travailler. Mes pensées revenaient sans cesse à Danick. Je pensais à lui, rêveuse.

Mon téléphone me signala l'arrivée d'un message. C'était Camille :

« Je suis avec Wen. On sort de la piscine, une petite révision, ça te dit ? »

Je jetai un coup d'œil à l'horloge : 16h12. N'ayant de toute façon pas était très efficace aujourd'hui, je répondis immédiatement :

« Ok. Je vous retrouve dans 5 minutes ».

J'enregistrai le document sur lequel je travaillais, éteignis mon ordinateur, rangeai rapidement mon bureau et je sortis dans le couloir. Je priai pour ne pas croiser Éric et filai vers la salle de chorégraphie.

Wendy et Camille s'y trouvaient déjà, en train de se changer. Je les embrassai et me dirigeai vers mon casier afin d'enfiler une tenue plus appropriée.

- Ça va, les filles ? demandai-je.

- Oui, et toi ? Bien bossé ? répondit Wen.

- Tu parles, j'ai rien foutu.

- Moi non plus, enchérit Camille. Qu'est-ce que c'est bon les jours de repos !

- En même temps, ajouta Wendy avec un sourire taquin, je comprends que tu n'arrives pas à te concentrer, Alie. Être entourée de beaux mecs bien musclés, c'est tellement captivant !

- Et tu penses à qui, en particulier ? la questionnai-je en riant.

- J'ai croisé un type tout à l'heure, avec David. Grand, coiffé-décoiffé comme j'aime et des yeux marrons à tomber... C'est un nouveau ?

Je sentis mon estomac remuer. De tous ceux qui venaient d'arriver, seul Danick correspondait à sa description. Je jetai un coup d'œil en coin à mon amie, tentant de maîtriser l'instinct bestial qui me poussait à lui crier « Pas touche ! ».

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