Mardi 23 octobre 2012

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Je passai les portes vitrées du dôme vers 17h20. Je comptais mettre à profit cette demi-heure d’avance pour bosser ma variation. L’audition était dans 4 jours ; je commençai à stresser. Je croisai les garçons qui sortaient des vestiaires. Dan m’enlaça et déposa un baiser sur mes lèvres, tout sourire. C’était tout aussi excitant de ne plus avoir à se cacher que de ne pas pouvoir s’afficher. David et Romain nous rejoignirent. David me fit la bise avec entrain et mon cousin suivit, un sourcil levé et un petit sourire sur le visage.

-         Tu vas t’y faire, murmurai-je discrètement en souriant.

Je pris la direction des salles de chorégraphie, me changeai rapidement et lançai la musique. Après 3 répétitions, je fus rassurée de voir que j’étais plutôt au point. Ces quinze derniers jours, j’avais dû caler au moins 10 heures d’entrainements supplémentaires. Heureusement, ils avaient porté leurs fruits.

Wendy et Camille ne tardèrent pas à me rejoindre et nous discutâmes quelques minutes tandis que les retardataires terminaient de se préparer.

-         Tu es radieuse, déclara Camille avec une moue complice, et j’ai croisé Danick, il a l’air tout aussi joyeux.

-         Le week-end fut bon ? Continua Wendy avec un clin d’œil.

Je me dis que le bonheur était sûrement fait pour être partagé.

-         Magique. Je vous raconte ? Demandai-je, taquine.

Elles s’enthousiasmèrent en m’intimant de ne pas me faire prier.

-         Il m’a emmené faire un tour de montgolfière, on a été mangé dans un petit routier super sympa, puis on est allés au zénith voir Flashdance – les yeux des filles s’agrandissaient au fur et à mesure et Camille applaudit avec un grand sourire à l’évocation de la comédie musicale – et on a finit la soirée chez lui. On s’est dit qu’on s’aimait.

Wendy eut du mal à contenir sa joie et me serra brièvement dans ses bras.

-         C’est génial ! Je suis trop contente pour toi !

-         Salut, Alie, nous interrompit César en se penchant pour me faire la bise.

-         Salut.

-         Allez, au boulot, les jeunes ! annonça Nicole en tapant bruyamment dans ses mains.

 A la pause, César vint me rejoindre sur le banc, où j’étais occupée à remonter mes guêtres.

-         Alors, commença t-il timidement, il paraît que tu as un copain ?

-         Heu…oui, répondis-je étonnée et un peu sur la défensive.

-         C’est un hockeyeur, c’est ça ?

Je détectai une légère amertume dans sa voix mais je n’en compris pas la raison.

-         Oui. Il y a un problème ?

-         Non, c’est juste que si j’avais su que tu cherchais quelqu’un, je…me serais sûrement proposé.

Je restai bouche bée. Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire et je me levai, secouant la tête d’amusement. Autant prendre ça au deuxième degré… Je lançai un coup d’œil à Wen qui haussa les sourcils.

-         C’est quoi son problème ? Lâcha t-elle tout bas.

Je haussai les épaules et me mis en place sur le tapis.
 

***

Je sortis de l’entrainement, les pieds en feu. Je me trainai difficilement jusqu’à ma voiture et arrivai à l’appartement quelques minutes plus tard. Le repas était prêt, je n’eus plus qu’à mettre les pieds sous la table. Dan était l'homme idéal.

-         Comment s’est passé ton entraînement ? Tu es prête ?

-         Oui, je crois. L’appréhension rend les gens bizarres, ajoutai-je en repensant à César.

-         C’est-a-dire ?

-         César, mon partenaire, je crois qu’il a un problème avec les Condors.

Danick leva un sourcil interrogateur.

-         Il a soudainement souhaité s’assurer que j’avais quelqu’un et a déploré ne pas avoir été au courant que je cherchais l’amour, sinon il m’aurait proposé ses services.

Je souris devant l’air mécontent de Dan.

-         Tu vas changer de partenaire, déclara t-il.

-         Tu es jaloux ? Ris-je.

-         Je découvre cette facette de ma personnalité depuis que je t’ai rencontrée, dit-il avec une voix grave.

-         Ça peut être sexy…à petites doses.

-         Justement, je ne suis pas sur de savoir doser si ça te concerne.

-         Tu n’as pas besoin d’être jaloux, dis-je en approchant mon visage du sien. Je ne vois que toi.

-         J’espère bien.

Il m’embrassa fougueusement.  

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