Samedi 15 septembre 2012

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A mon réveil, ma main avait pratiquement doublé de volume. J’appliquai un sachet de glace dessus pendant quelques minutes. Cela eut pour effet d’anesthésier un peu la douleur et ma main reprit une taille raisonnable. Je me préparai rapidement et partis pour l’entraînement. Arrivée à l'Harmonium, je pris le chemin de l’infirmerie où je trouvai Amanda, notre infirmière.

-         Salut, ma belle, qu’est-ce qui t’amènes ?

-         Ça.

Je lui montrai ma main et elle l’examina.

-         Je peux savoir qui tu as frappé ?

-         Mon ex.

-         Bien joué, rit-elle. Ce n’est pas cassé, je ne pense pas que ce soit foulé non plus. Juste un ligament qui a gonflé. Je te bande la main et si tu as encore mal dans 2 jours, va passer une radio, OK ?

-         D’accord.

Elle banda ma main et me souhaita une bonne journée.

-         Merci. A toi aussi.

Je me dirigeai vers la salle de chorégraphie, l’humeur maussade. Impossible de cacher ma blessure à Nicole et je n’étais pas d’humeur à bavarder.

-         Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda ma prof à peine eussé-je passé le pas de la porte.

-         Je me suis cogné, rien de grave.

J’aperçus les œillades de Wendy, qui se trouvait non loin de là.

-         Montre.

-         Non, c’est bon, je suis passé à l’infirmerie, refusai-je en me précipitant dans les vestiaires.

Par bonheur, Nicole ne me suivit pas et je rejoignis le groupe le plus discrètement possible après m’être changée.

***

Une heure plus tard, j’étais hors d’haleine. Je ne savais pas dire si l’entraînement était particulièrement épuisant ou si c’était moi qui étais fatiguée. A dire vrai, je ne parvenais pas à me concentrer. Les directives de Nicole peinaient à atteindre mon cerveau et la douleur émanant de ma main m’agaçait.

A la pause de 11 heures, je n’avais qu’une envie : rentrer chez moi. Cela m’arrivait rarement, pas à l’entraînement. Depuis mon réveil, je me sentais irritée, sur les nerfs.

-         Ça va, ma belle ? s’inquiéta César, mon partenaire. 

Sa main se posa sur mon épaule moite et son contact me fut désagréable. Je me dégageai.

-         Je ne suis pas de très bonne humeur.

Le regard triste de César me fit presque culpabiliser. Il ressemblait tellement à un cocker avec cette expression que c’en était ridicule. Ce brave César, un peu bêbête, un peu collant, mais tellement gentil.

-         Excuse moi, je suis fatiguée, nuançai-je.

Nicole siffla la reprise et je repris ma place, bien décidée à m’appliquer.
A la sortie de l’entraînement, je passai devant la patinoire. Elle était déserte. Pas d’entraînement ni de match aujourd’hui. Je n’aurais même pas la chance d’apercevoir le beau visage de Danick pour me mettre un peu de baume au cœur.

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