Mardi 11 septembre 2012

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Le mardi suivant, je rentrai de l’entraînement vers 21 heures. Je cherchai mes clefs dans mon sac tout en avançant vers l’entrée. Un bras s’enroula soudain autour de ma taille et me plaqua contre le mur.

-         Salut, beauté.

-         Yann…, soupirai-je en me dégageant vivement. Qu’est-ce que tu fous là ?

-         J’avais envie de te voir. Tu n’as pas reçu mon petit message ?

Il puait l’alcool. Ses yeux étaient vitreux et ses pupilles dilatées.

-         Laisse-moi tranquille, Yann.

-         Je veux t’embrasser, annonça t-il en se rapprochant de moi.

-         Tu es défoncé, lâchai-je avec une mine dégoûtée. Je ne veux pas te voir dans cet état.

-         Ouais, je m’en suis mis plein le nez, rigola Yann, mais c’est de ta faute.

-         Non, tu t’es mis tout seul dans ce merdier !

-         Tu n’arrêtes pas de me repousser.

-         Parce que je ne t’aime plus, Yann.

Une lueur de démence allumait ses yeux. Sa bouche se tordit de colère. Je fis un pas sur le côté pour m’en aller mais il empoigna mon bras et me tira brusquement vers lui. Il me faisait mal, je sentais ses doigts s’enfoncer dans ma peau. Il me claqua encore plus brutalement contre le mur et ma tête rebondit durement sur le béton.

-         Je t’aime, moi ! hurla t-il.

Il colla son corps contre le mien pour entraver mes mouvements. De force, il posa sa bouche sur la mienne. J’eus un haut le cœur et me débattis de plus belle. Je parvins à glisser sur le côté et à lui échapper. Je courus jusqu’à l’entrée de mon bâtiment où, par bonheur, l’un de mes voisins sortait. Je me glissai dans l’embrasure de la porte et la refermai précipitamment. Je montai quatre à quatre les marches, ouvrit l’appartement et me laissai choir au bas de ma porte, le cœur battant et une horrible envie de vomir me tenaillant l’estomac.
 

***

Je passai les jours suivants à regarder derrière moi pour m’assurer que je n’étais pas suivie. Je m’attendais à voir surgir Yann devant moi à tout moment. Un gros bleu était apparut sur le côté de mon bras et une énorme bosse avait élu domicile à l’arrière de mon crâne. Je n’avais rien dit à Romain, j’avais trop peur de ce qu’il pourrait faire.

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