Canada Blues

Vendredi 21 septembre 2012

La première pensée qui me vint à l'esprit lorsque j'ouvris les yeux fut que vendredi était enfin arrivé. Mon cœur battait déjà la chamade mais je me sentais légère. Je volai jusqu'au bas de mon immeuble. Il faisait beau, l'air était doux et j'étais de bonne humeur.

La semaine m'avait paru longue alors que dire de cette journée... C'en était insupportable, j'allais devenir folle à force de regarder cette maudite horloge. Elle était en panne, ou quoi ?
Exceptionnellement, j'aurais préféré qu'Éric soit là, ses bavardages m'auraient au moins divertie. Mais il était absent pour la journée.

Je tentai de me concentrer sur mon travail lorsque quelqu'un passa la porte de mon bureau. Je levai la tête et manquai de glisser de mon siège quand Danick s'approcha. J'eus instantanément envie de lui sauter au cou mais j'enfonçai mes ongles dans mes cuisses pour m'inciter au calme.

- J'ai pensé à un plan C. J'ai un mont de papier à trier, me taquina t-il en guise de bonjour.

- On va s'en tenir au plan B, si tu veux bien, répondis-je en riant.

- C'est toi qui vois, ajouta t-il en se penchant pour déposer un baiser sur ma joue.

Je fermai les yeux et savourai ce moment tant attendu. Lorsque je les rouvris, je vis qu'il m'observait, un tendre sourire aux lèvres.

- Je finis l'entraînement à 18h45. Laisse-moi 15 minutes pour me rendre présentable et on se rejoint à l'entrée ? proposa t-il doucement.

J'acquiesçai et il passa doucement son doigt le long de ma joue.

- A tout à l'heure, murmura t-il.

- A tout à l'heure, répondis-je, la voix rauque. Bon entraînement.

Il me sourit avec une délicieuse lueur d'impatience dans les yeux et sortit.

***

Je restais travailler jusque 18h30. Puis je fis un tour par les douches. Heureusement, j'avais pensé à prendre mes vêtements. J'enfilai mon jean slim brut -il paraît que j'avais des fesses d'enfer dedans- et mon débardeur rouge, simple mais légèrement décolleté. Je passai un coup de lisseur sur mes cheveux et bataillai pendant 10 bonnes minutes. Un petit peu de maquillage et je me reculai, examinant le résultat. Me trouverait-il à son goût ?

Je descendis pour rejoindre l'entrée, le cœur battant. Je jetai un rapide coup d'œil aux alentours, afin de m'assurer que je ne croiserai pas Romain.

Danick m'attendait déjà, adossé au muret. Il m'accueillit avec un grand sourire lorsque je le rejoignis.

- Salut, soufflai-je.

- Salut, répondit-il. Je t'emmène ?

Il me prit la main et un courant électrique me parcourut le bras. Il m'entraîna vers sa voiture et je m'installai sur le siège passager.

- Tu as faim ? s'enquit-il.

- Je suis affamée.

Une lueur malicieuse s'alluma dans ses yeux et l'atmosphère se réchauffa.

- Dois-je y voir un sous-entendu ?

- Allons manger, rigolai-je. Je n'aime pas parler des choses sérieuses le ventre vide.