Le week end suivant, je passai le samedi sans Danick. Ce fut une torture. Au sortir de l'entrainement, je rentrais chez moi et je sentis l'ennui s'abattre sur moi. Danick absent, c'était le néant.
Les Condors jouaient à Dijon ce soir. Ils avaient donc pris la route hier soir et ne rentreraient que tard dans la nuit. J'avais à peine eu le temps de lui dire au revoir. Je n'avais pu m'éclipser du bureau d'Éric que dix minutes avant le départ. Tous les joueurs étaient déjà rassemblés devant le car et Danick m'avait rejoint discrètement pour m'embrasser intensément avant de grimper dans le bus.
Je m'attelai au ménage de mon appartement - que j'avais clairement délaissé ces derniers jours - pour m'occuper l'esprit. L'après midi s'étira en longueur et je sentis l'agacement me gagner. Je cherchais désespérément de l'occupation pour la triste soirée qui m'attendait. Je décidai de rendre visite à mon amie Justine à qui je n'avais pas donné de nouvelles depuis un moment. Elle me ferait la réflexion à coup sur. Je l'appelai et elle me confirma qu'elle serait chez elle.
Je la rejoignis donc en début de soirée. Nous commandâmes japonais et refîmes le monde une bonne partie de la soirée.
Même si j'appréciais de passer du temps en compagnie de mon amie, je n'étais pas spécialement attentive à ce qu'elle me racontait.
Lorsque je vis l'horloge afficher 22h30, je me connectai sur le site des Condors pour consulter le score. 5-2 pour nous. Je souris de contentement.
Je sortis de chez Justine une petite demi-heure plus tard. Tandis que je m'installai au volant de ma voiture, mon téléphone vibra.« J'ai hâte d'être avec toi. J'adorerais te retrouver dans mon lit en rentrant... »
Dans son lit en rentrant ? Je tentai d'ignorer mon estomac qui faisait des cabrioles pour essayer d'être logique. Je n'avais pas de clefs... M'imaginait-il grimper deux étages en rappel ?
« J'aurais adoré aussi mais je ne suis pas Spiderman... »
Sa réponse ne tarda pas.
« Avec un peu de volonté, je suis sur que tu peux y arriver ;-) Sinon, tu peux passer récupérer le double des clefs à la loge du concierge. Il est prévenu ».
Je dus m'empêcher de sauter trop haut pour ne pas me cogner au plafond. Il m'avait laissé des clefs ! Je me promis de réfléchir à la symbolique de la chose.
« Tu penses à tout. Tu viendras te coucher dans des draps chauds cette nuit »
« Je vais prendre le volant du car pour être rentré plus vite »
« Je préférerais que tu laisses faire les professionnels. A tout à l'heure »
Excitée comme une gamine, je pris donc la direction de l'appartement de Danick. Je me garai dans le petit parking de la résidence et je récupérai les clefs auprès du concierge, qui somnolait dans sa loge.
L'appartement était vide et ça me flanqua presque le cafard. Il avait beaucoup moins de charme sans Danick.
Je m'installai devant la télé et je zappai de programmes débiles en programmes débiles. Je tentai d'estimer la durée du trajet. 3h ? 4h ? Ils étaient partis de Dijon vers 23h. D'après mes calculs, ils rentreraient vers 2h30. Le temps de récupérer sa voiture et de rentrer, Danick ne serait probablement pas à l'appartement avant 3h du matin. Les prochaines heures allaient être interminables. Je luttai un maximum de temps mais, passées deux heures, je m'assoupis dans le canapé.
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Canada Blues
Aktuelle LiteraturElle est danseuse. Il est hockeyeur. Un vrai coup de foudre. Mais cela sera-t-il suffisant pour surmonter les épreuves qui les attendent?