Lundi 10 décembre 2012

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Devoir me séparer de Dan le lundi matin fut encore pire que le week end passé. Je savais maintenant ce qui m’attendait et j’appréhendais la semaine. Je l’avais accompagné à la gare, étais restée un quart d’heure dans ses bras et avais failli arriver en retard au studio.

La journée fut épuisante. Les chorégraphies étant à peu près au point, nous avions commencé la mise en scène. Mon cerveau était saturé d’informations et je me sentais lessivée. 

En rentrant à l’hôtel, je m’effondrai sur mon lit. Il me fallu quelques minutes pour trouver le courage d’empoigner mon portable.

-         Salut mon cousin, dis-je avec le peu d’énergie qu’il me restait.

-         Salut. On dirait que tu es claquée.

-         Je le suis. Tu vas bien ?

-         Ça va. Et toi ? Ce week-end ?

Je souris. Mon cousin et ses gros sabots…

-         C’était parfait. Je te remercie de t’en inquiéter, curieux.

-          Je m’assure que tu as passé un bon week end, c’est tout.

-         Je sais, ris-je. Je lui ai montré tous les endroits importants pour moi, on est allé voir l’école, mon ancien appart, la tour Eiffel…

-         Tu l’as emmené à l’Opéra ?

-         Oui. Ça me tenait à cœur de lui prouver que Paris était plus belle que Montréal.

-         Même si tu ne connais pas Montréal, se moqua t-il.

-         Certes. Tu es tout seul ?

-         Ouais, Margot est de nuit toute la semaine, Dan était claqué, on se demande pourquoi, ajouta t-il sur un ton faussement dégouté, et David avait un rencard.

-         Répète moi ça, m’exclamai-je en retrouvant un peu de pèche. David, un rencard ?

-         Ouais, un ciné je crois.

-         Et il sort avec qui ? Questionnai-je avec un grand sourire dans la voix.

-         J’en sais rien, soupira Romain. Une meuf du kop je crois. Tu n’as qu’a lui demander, je ne suis pas sa secrétaire.

-         Je n’y manquerais pas, dès que j’aurais raccroché.

-         Tu es une commère.

-         Non, je m’intéresse à la vie des gens à qui je tiens.

-         A ce propos, c’est toujours le grand amour avec Dan ?

Je marquai un silence.

-         Oui, si c’est comme ça que tu l’appelles. Est-ce que…tu me poses cette question avec de bonnes intentions ou…

-         Oui, c’est avec de bonnes intentions, dit-il. J’ai vu la place qu’il avait prit dans ta vie et…je m’intéresse.

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