Dimanche 23 décembre 2012

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Dan et moi étions installés dans le canapé, devant la télé, un plateau repas posé sur la table. Il avait passé une bonne partie de la journée à revisionner les vidéos de Bercy qu’il avait prit soin de transférer sur son téléphone la veille.

-         J’adore te regarder, m’avait-il répondu avec un grand sourire lorsque, excédée, j’avais tenté de lui prendre son portable des mains.

Alors que le présentateur du jeu télé que nous regardions annonçait la pub, son téléphone sonna.

-         Salut Maman, dit-il en m’adressant un clin d’œil. Oui ça va et toi ? Oui ça se passe toujours bien. Et papa ? Alan ne pouvait pas le remplacer ? Hum.

Il prit des nouvelles de sa sœur et je crus comprendre que sa mère lui en donna de toute la famille. Je l’écoutai distraitement raconter à sa mère son début de saison et les résultats des derniers matches. Kayla semblait aussi impliquée dans la carrière de son fils que ma tante l’était dans celle du sien. Je ne pus m’empêcher de sourire.

-         Je ne serais pas seul, Maman. Je suis invité chez…des amis, termina t-il en me lançant un coup d’œil complice. Et David sera là – elle s’inquiète que je sois seul pour Noël, ajouta t-il à mon intention en couvrant le micro.

Ça avait l’air de l’amuser. Il l’écouta un petit moment, pas très concentré. Il me regardait en souriant, pensif. Sa mère dit quelque chose qui sembla attirer son attention.

-         Ah bon. Elle va bien ? Hum.

Son intérêt diminua rapidement.

-         Non. Pourquoi je ferais ça ? Je t’ai déjà expliqué Maman. Ne t’inquiète pas pour ça, rit-il.

Il garda le silence quelques secondes, les yeux posés sur moi, un sourire grandissant.

-         Peut-être…., répondit-il à sa mère, taquin.

J’entendis la voix de Kayla monter d’un cran.

-         Alicia.

Je compris alors qu’il venait de dire à sa mère qu’il avait une petite amie. J’en fus touchée. Après tout, sa famille vivait loin, il n’y avait aucun risque que nous nous rencontrions par hasard. Il n’était obligé de rien.

-         Bon, je vais te laisser, Maman. Passe le bonjour à tout le monde. Oui, ce sera fait. D’accord. Je te rappelle bientôt.

Il leva les yeux au ciel en voyant les au revoir s’éterniser et je pouffai de rire.

-         Je t'embrasse.

Il raccrocha.

-         Ma mère ne connaît pas encore Skype, plaisanta t-il.

-         Moi non plus, pour être honnête. Tu n’étais pas obligé, ajoutai-je avec un sourire.

-         De lui dire que j’avais quelqu’un ?

J’acquiesçai.

-         Je te l’ai dit, j’ai envie que tout le monde sache que tu es avec moi, reprit-il.

-         Tu allais dire « que tu es à moi », le taquinai-je.

-         Aussi.

Il passa un bras autour de mes épaules et m’attira à lui.

-         Je t’aime.

-         Je t’aime aussi.

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