Je me réveillai doucement. Les yeux encore fermés, je me tournai vers Dan et me blottis contre lui. Il me serra tendrement dans ses bras. Je cherchai sa bouche et elle vint à ma rencontre. J’adorai ce baiser du matin, il avait des saveurs de premier baiser et me rappelait délicieusement que Dan était à mes côtés, au réveil.
- Bonjour, Princesse.
Il joua avec une mèche de cheveux en m’observant tranquillement.
- Qu’est-ce qui te rends si belle chaque matin ? Murmura t-il.
- Me réveiller à tes côtés.
Il garda le silence sans me quitter des yeux, semblant perdu dans ses pensées.
- Tu as faim ? Reprit-il soudainement.
- Oui.
- Je vais chercher des croissants. J’en ai pour dix minutes, ma chérie.
Je le regardai enfiler son jogging et un tee-shirt. Il m’embrassa et descendis. J’entendis la porte se fermer trente secondes plus tard. Je me rallongeai et poussai un soupir. Me réveiller avec Dan me provoquait toujours un sentiment d’allégresse et ce matin n’avait pas dérogé à la règle. Mais maintenant qu’il était parti, je ressentais un sentiment étrange d’abandon et de solitude. La soirée de la veille me revint en mémoire. La Team Canada… Sa carrière serait complète. Il réaliserait son rêve. Énervée, je sortis du lit et descendis me vautrer dans le canapé. J’allumai la télé au moment où Dan revenait, un gros sachet de boulangerie à la main. Nous nous installâmes pour déjeuner. Je décidai de faire le premier pas.
- Alors, à quoi ressemble la patinoire des Canadiens ? l’interrogeai-je avec un sourire engageant.
J’observai son visage s’illuminer. C’était le plus beau spectacle qu’il m’avait été donné de voir.
- Elle est deux fois plus grande que l’Harmonium, m’expliqua t-il avec enthousiasme. Il y a des écrans géants qui entourent la patinoire et tu ne peux rien louper des matches. J’adore le public ici mais là-bas… -il chercha ses mots-…c’est électrique, c’est dans le sang des gens.
Sa joie était communicative.
- Et tu y a déjà joué ?
- Oui, mais pas des matches très importants. Et pas sous les couleurs des Canadiens, ajouta t-il.
- J’ai toujours voulu y voir un match. Mais ça fait un long voyage pour 2h de spectacle.
- C’est l’avantage que j’avais d’habiter à quelques kilomètres du Centre Bell, sourit-il. On y allait presque toutes les semaines avec ma famille. C’était un rendez-vous incontournable et les hors saisons étaient interminables. J’attendais toujours le mois de septembre avec impatience. Avec David, on ne manquait jamais le premier match de l’année. On rêvait tous les deux d’en faire partie un jour. C’est un lieu et une ambiance unique, tu verras, dit-il avec les yeux pétillants.
Mon sourire s’effaça. Son « Tu verras », m’avait brutalement ramené sur terre. Il s’exprimait comme s’il nous voyait déjà ensemble au Canada et qu’il n’imaginait pas d’autres alternatives. Mon cœur tomba au fond de mon estomac et je sentis une légère panique m’envahir. Il s’en aperçut et son expression s’assombrit.
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Canada Blues
Genel KurguElle est danseuse. Il est hockeyeur. Un vrai coup de foudre. Mais cela sera-t-il suffisant pour surmonter les épreuves qui les attendent?