Vendredi 7 juin 2013

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Je n’avais aucune envie de sortir, de voir du monde ou juste de parler. Je rentrai directement chez moi après le boulot et m’affalai dans le canapé, un paquet de chips – grave entorse à mon pseudo régime alimentaire – à la main. J’avais l’intention de me gaver de programmes télés débiles. Et de chips. Le psy que ma tante m’avait obligé à consulter étant ado aurait probablement émit l’hypothèse qu’il s’agissait d’une façon passive de me révolter. Alors que je m’étais plongée dans une rediffusion de Grey’s Anatomy, mon portable vibra pour annoncer l’arrivée d’un message. C’était Dan. Je l’ouvris, fébrile.

«  Salut, comment vas-tu ? Est-ce que tu as toujours le double de clés ? »

Merde. J’avais oublié de lui rendre. Il passerait sûrement les chercher… Mon esprit s’emballa. Jusqu’à ce que je relise son message et me rende compte que sa question était purement pratique. Rien à voir avec ceux qu’il m’envoyait…avant. Je réfléchis une seconde et décidai que c’était forcément mieux comme ça. Je devais rester loin de lui.

« Oui. Je les déposerai dans ta boite aux lettres »

« Tu n’as pas envie de me voir ? »

Je secouai la tête, la gorge nouée. S’il savait…je crevais d’envie de le voir.

« C’est mieux comme ça », rédigeai-je.

«  Si tu le dit. Je pars mardi. Tu ne comptes même me dire au revoir ? »

J’eus l’impression de recevoir un coup de poing dans le ventre. J’en eu la respiration coupée. Ce mardi ? Je me levai brusquement et commençai à faire les cent pas dans l’appartement, essayant de reprendre un souffle normal. Je ne voulais pas qu’il parte. Ce n’était pas dans l’ordre des choses ! Je retournai me vautrer sur la méridienne, nerveuse. Devais-je lui dire au revoir ? Je ne me croyais pas capable de résister à une telle épreuve. Devais-je le laisser partir sans même un dernier mot ? Ça ne me semblait pas concevable non plus. Les yeux rivés sur l’écran de mon portable, je tapotai nerveusement sur le clavier.

«  Je passerais avant mardi. Bon week end »

Dan ne répondit pas. Je me laissai aller au fond du canapé, le cœur battant. Il partait mardi. Dans 4 jours. Je me levai et me dirigeai vers la cuisine. Je trouvai une bouteille de vin dans le frigo. Ça ferait l’affaire. J’en sifflai la moitié et m’allongeai dans le canapé, priant pour que l'alcool m'aide à oublier.

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