Chapitre 51

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Au même moment, dans une autre maison, Sasuke venait de se réveiller avec une drôle de sensation au niveau de son torse. Il avait l'impression qu'un étau enserrait son cœur, comme s'il appréhendait quelque chose... De plus, son rêve de la nuit repassait inlassablement dans sa tête. Il revoyait Sakura, assise à ses côtés sur son lit, lui caressant les cheveux. Sa présence l'avait apaisé, lui avait fait du bien. Il n'avait qu'une hâte, la voir au lycée.

Sasuke se redressa sur son lit, passa une main dans ses cheveux puis les ébouriffa. Il s'étira ensuite avant de faire craquer son cou. Une couleur blanche qui passa dans son champ de vision l'arrêta. Sasuke fronça les sourcils. Une enveloppe se trouvait sur sa table de nuit, comment était-elle arrivée là ? L'Uchiwa se remémora sa soirée d'hier, mais aucune enveloppe n'était sur sa table de nuit avant qu'il ne s'endorme.

Sasuke se pencha et l'attrapa. Aucune inscription ne figurait sur l'enveloppe mis à part son prénom. L'Uchiwa l'ouvrit et sortie la lettre qu'il déplia sans attendre. En survolant le papier, Sasuke se rendit compte qu'il ne reconnaissait pas l'écriture. Il commença alors sa lecture, mais, dès la première phrase, ses yeux s'agrandirent et sa bouche devint sèche. C'était quoi ce bordel....


Bonjour Sasuke, c'est Sakura. Tu dois surement de demander pourquoi je t'ai laissé une lettre et comment je l'ai mise ici. Je ne suis pas sûre que ma réponse à la deuxième question te plaise alors je peux au moins répondre à la première. Je quitte Konoha Sasuke. Je dois partir.


Sasuke relut les quatre premières phrases au moins cinq fois pour être sûr de bien comprendre les mots qu'avait inscrit Sakura. Au début, il crut à une blague. Ce n'était pas possible, elle n'avait pas pu partir comme ça, sans dire au revoir, juste en le laissant derrière elle. Puis, petit à petit, il réalisa la gravité de la situation : Sakura était partie. Une douleur brutale compressa son cœur, comme si l'on venait de lui ouvrir le torse et d'enserrer d'une main son cœur.


Il y a beaucoup de choses que j'aurais aimé te dire, mais le temps me manque. Et aussi, je n'avais pas le courage de te le dire en face. Tu me dis forte et téméraire, mais en réalité, je suis lâche et manipulatrice. J'avais peur de ne pas pouvoir affronter ton regard, ou bien de céder et de rester à Konoha. Tu as une telle emprise sur moi Sasuke, que s'en est effrayant. J'ai l'impression d'être une toute autre personne quand je suis avec toi, je n'ai plus ce comportement distant que j'ai habituellement, tu arrives à me faire réagir au quart de tour, tu me pousses sans le vouloir dans mes retranchements. D'une certaine façon, tu m'as fait revivre à travers nos échanges. Pour être franche, je ne comprends pas vraiment ce qu'ils nous arrivent et c'est terrifiant. Mais tu arrivais également à m'envelopper dans une bulle qui n'était rien qu'à nous, ou le temps était notre. Pour la première fois depuis très longtemps, je n'avais plus cette impression que ma vie ne tenait qu'à un fil. Tu me donnais le sentiment que ma vie valait la peine d'être vécue.

Mais malheureusement, je ne peux plus continuer à faire comme si de rien n'était. La réalité m'a vite rattrapé, tout comme mon passé. Je m'excuse Sasuke, pour tout ce que je t'ai fait endurer. Pour les embrouilles que j'ai créé au sein de ton groupe d'amis, pou ton enlèvement et pour toutes les fois où j'ai pu te blesser. Je t'ai mêlé à mes problèmes, j'ai cédé à la tentation que tu représentais en étant égoïste, en pensant que je pouvais profiter de ta présence sans conséquences. Mais je me suis trompée et je t'ai mis en danger. Je suis tellement désolée Sasuke, si tu savais comme je m'en veux.

Tu dois encore te poser beaucoup de questions sur toute cette histoire, tu dois être perdu et j'en suis désolée. Je t'ai caché tellement de chose, et je t'en cache encore. Mais tu dois aussi comprendre que, si je l'ai fait, c'était pour te tenir éloigné de mon oncle. Et si je ne t'ai pas encore tout dit, c'est parce que je ne veux pas voir se dégoût dans tes yeux quand tu me regarderas, je ne le supporterai pas. Je sais déjà que tu as compris ce que je t'ai dit lors de ma crise et je suis terrifiée à l'idée que tu t'en ailles, parce que je suis un monstre. Je comprendrais ta décision, mais je ne pourrais pas la supporter.

L'enfance voléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant