L'enfance volée

Chapitre 44

Sakura était sur un petit nuage et la sensation d'être dans un cocon persistait depuis un bon moment. Malgré une gêne au niveau de son ventre qu'elle n'arrivait pas à identifier, un sentiment de bien-être l'avait submergée lorsqu'elle avait senti vaguement une chose contre elle. Une odeur agréable et familière l'entourait et par réflexe, elle se colla encore plus à la chose mystère.

Mais brusquement, elle s'immobilisa quand elle sentit que ça bougeait.

Après un court instant, Sakura se décida à ouvrir les yeux. D'abord éblouie, elle dû cligner plusieurs fois des yeux pour que sa vue ne soit plus brouillée. Son regard se figea une fois qu'elle fut capable de distinguer ce qui l'entourait.

Juste devant elle, à quelques centimètres, se trouvait le visage de Sasuke. Sans s'en rendre compte, elle avait arrêté de respirer et elle ne pouvait détourner le regard de son visage endormi. Elle réalisa également que son état de bien être était directement lié à lui. Elle se sentait si bien dans ses bras.

Sakura resta comme ça pendant un moment, juste à observer les traits paisibles de Sasuke. Mais à force de le regarder, la tentation devenait de plus en plus forte. Sakura fini par craquer. Elle sortit doucement une de ses mains de sous la couverture et la dirigea lentement vers le visage de Sasuke. Avant de la poser, elle arrêta son gestes plusieurs fois, trop hésitante, mais elle finit tout de même par déposer sa main sur sa joue. Elle caressa son visage du bout des doigts et un petit sourire se dessina sur ses lèvres sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle passa délicatement sa main dans ses cheveux, sur son front, elle descendit le long de sa tempe pour arriver encore une fois sur sa joue, elle traça également le contour de sa mâchoire.

Sakura se mit à fixer les lèvres de Sasuke. Elle était comme hypnotisée. Toutes les sensations qu'elle avait ressenties lorsqu'elle avait posé les siennes dessus, il y a quelques temps, lui revinrent en mémoire et déclenchèrent une vague de frissons incontrôlable. Sa présence lui faisait quelque chose, c'était indéniable.

Elle prit le menton de Sasuke entre ses doigts et passa son pouce sur ses lèvres. Sakura ne comprenait pas d'où venait tous ces sentiments qu'elle ressentait, mais une chose était sûre, c'était pour lui qu'ils s'éveillaient. Sakura n'avait plus confiance en qui que ce soit, mis à part ses amis et son frère. Mais Sasuke était arrivé, et il avait réussi à briser toutes ses barrières en un temps record. Il s'était immiscé dans sa vie sans qu'elle ne puisse s'y opposer, et maintenant, elle n'était pas sûre d'arriver à le laisser repartir.

Sa respiration s'accéléra légèrement tout comme les battements de son cœur. Elle avait envie de l'embrasser, là, maintenant, tout de suite. Son contact était devenu comme une drogue pour elle, impossible de s'en défaire, et lorsqu'elle n'en avait pas assez, son corps le lui faisait bien savoir.

Sakura était tellement perdue dans ses pensées qu'elle ne remarqua même pas que Sasuke avait ouvert les yeux. Il la fixait sans rien dire et les émotions qu'il pouvait déchiffrer dans son regard l'étonnèrent. Il n'avait pas l'habitude de la voir aussi expressive. Il y décelait une sorte de tension, peut-être de l'hésitation, mais surtout, le plus flagrant était cette étincelle de désir qui brillait dans son regard. Sasuke ne put retenir un sourire en coin. Sakura ne sursauta pas face à ce mouvement inattendu mais arrêta le geste mécanique qu'elle faisait avec son pouce depuis un moment. Elle leva les yeux vers Sasuke qui la serra plus fort contre lui tout en faisant attention à ne pas lui faire mal.

-Tu es enfin réveillée... Murmura Sasuke en approchant son visage de Sakura. Madame sait se faire attendre.

-Toujours. Répondit Sakura d'une petite voix, elle était encore un peu faible.

Mais la présence de Sasuke réveillait peu à peu ses sens et une certaine tension venait habiter son corps des pieds à la tête. Au début, Sakura crut que c'était de la gêne. Mais très vite, alors que Sasuke approchait ses lèvres des siennes, la rose réalisa qu'elle attendait ce moment avec impatience. Sa gêne n'était en fait qu'une certaine excitation à l'idée d'être auprès de lui, d'être si intime.