L'enfance volée

Chapitre 68

Dans le tribunal, les juges se levèrent tous un à un. Les personnes présentes dans la salle les imitèrent. Sakura, qui était assise aux côtés de son avocat, le père de Neji, dû s'appuyer sur la table afin de se mettre sur ses pieds. Etant mineure, seuls Sasori et Tsunade pouvaient assister au jugement, le public étant interdit.

Ça y était, le moment était venu.

Les juges allaient déclarer si oui ou non, Sakura était en pleine possession de ses capacités mentales ou si elle avait subi une altération mentale partielle ou totale.

Est-ce que Sakura était responsable de ses actes ?

Bien sûr, au moment où elle avait tiré sur son oncle, Sakura était parfaitement consciente de ses actes, aucune crise n'était survenue, elle s'était maitrisée dans l'espoir de sauver Sasuke. Mais donner cette version aux juges la condamnerait immédiatement. Cette option, Sakura ne la reniait pas, si elle devait aller en prison pour expier ses crimes, elle le ferait. Mais sachant que tous les autres avaient donner une version différente aux policiers, avouer son état de conscience au moment des faits reviendrait à les condamner eux car la police se rendrait compte qu'ils avaient menti.

La décision des juges allait dépendre de l'analyse des psychologues qui l'avaient interrogé durant ce long mois.

Sakura était restée à l'hôpital depuis son réveil jusqu'à son procès, le 28 janvier. Elle avait donc passé le nouvel an à l'hôpital. Mais heureusement, après l'interrogatoire des policiers et des premiers entretiens avec des psychologues, Sakura avait pu recevoir des visites. Elle allait souvent se balader dans le jardin de l'hôpital avec Sasuke et Sasori. Avant de sortir du bâtiment, ils l'emmitouflaient généralement dans deux ou trois couvertures. L'hiver était bien froid à Konoha, il ne fallait surtout pas qu'elle tombe malade. Elle avait également pu revoir ses amis et l'Akatsuki. Les amis de Sasuke accompagnaient souvent ce dernier mais ils n'osaient pas vraiment se présenter à la rose, sauf un bien sûr, Naruto. Ce garçon blond était véritablement très sociable.

Comme Sasuke l'avait dit, Sakura avait rencontré la mère de Naruto, Kushina. Elle était l'un des psys chargés de son dossier. Sakura avait été étonné de voir à quel point cette femme était douce et avenante contrairement à son fils qui était une boule d'énergie. Une aura de chaleur et de bienveillance se dégageait d'elle. Son regard différait de tous les psys que Sakura avait pu voir. Là où les autres avaient un regard scrutateur, presque intrusif, voulant absolument tirer des mots à leur patient, la maman de Naruto avait un regard paisible. Dans le sens où elle attendait, avec un esprit très ouvert, les confessions de ses patients sans tenter de percer leur coquille, sans attente trop pesante.

Sakura avait alors décidé de tout dire à Kushina, pour sa sœur, son oncle, ses crises. Bien sûr, elle avait dû s'accorder à la version de Sasuke pour les évènements de l'entrepôt, mais tous les faits sur son passé, elle les avait dévoilés à la mère de Naruto. Peut-être qu'ainsi, en constatant l'ampleur des dégâts qu'avait provoqué son oncle, cela pencherait dans la balance pour Sakura.

Enfin, ça, elle allait le savoir tout de suite.

Le juge principal de ce procès, un homme d'un certain âge appelé Hiruzen Sarutobi, faisait face à Sakura. Son regard n'était pas spécialement dur, mais la rose pouvait le sentir d'ici. C'était un homme droit, qui aimait la justice avant tout. Qu'allait être sa décision ?

-Haruno Sakura, est jugée ici pour l'homicide non prémédité de son oncle paternel, Haruno Danzo. Je vais annoncer la décision de justice. Au moment des faits, Sakura Haruno a subi une altération mentale totale dû à un traumatisme établit il y a deux ans. Le jugement de Sakura Haruno étant altéré par son traumatisme, elle n'est pas responsable au moment des faits. Je déclare donc Sakura Haruno non coupable pour l'homicide de Danzo Haruno.