Chapitre 2 : Je n'en croyais pas mes yeux

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Je fus réveillée par le moteur d'une moto et ensuite, des sabots de chevaux qui résonnaient sur le sol. Il y avait des individus dehors et ils s'étaient arrêtés près de la maison où je séjournais. Avec le temps, j'avais appris que souvent, si tu croisais des survivants, il était préférable que tu fasses demi-tour. Ce Nouveau Monde avait rendu tous les gens fous !

Je montai à l'étage en évitant de faire du bruit puis je regardai par la fenêtre de la chambre. Il y avait deux hommes et une femme. L'un des deux hommes avait des cheveux mi-longs et bruns. Il tenait une arbalète, prêt à tirer à la moindre occasion. L'autre avait un bras en métal avec, comme main gauche, une boule de fer avec des pics. La femme avait des dreads locks et portait un sabre. Elle était noire et avait une chemise trop grande pour elle, à laquelle elle avait fait un nœud.

Ces gens ne semblaient pas méchants, mais je préférais ne pas les approcher. Les apparences sont parfois trompeuses. Alors que j'allai quitter la fenêtre, quelqu'un leur gueula de l'attendre. Je me retournai immédiatement en entendant cette voix, sa voix ! Je n'en croyais pas mes yeux, il était toujours vivant et juste là, devant moi ! Mon meilleur ami avait réussi à survivre !

Je descendis en courant, dégageai la porte d'entrée et sortis en criant son nom :

- Raphaël !

Quand il se retourna vers moi et que ses yeux verts me virent, il hésita un instant puis se mit à courir dans ma direction. Je fis de même. Une fois l'un en face de l'autre, nous nous regardâmes. C'était comme si ce n'était qu'un rêve, qu'il n'était pas vraiment là. Mais lorsqu'il me serra dans ses bras, je réalisai que tout était réel...

- Oh putain, Jenny. Je pensais que tu étais morte !

- Moi aussi, je croyais que tu n'avais pas survécu.

Je sentais les larmes me monter et ma poitrine se serrer. Raphaël se recula de moi en me regardant dans les yeux. Il essuya les quelques pleurs qui perlaient le long de mes joues.

- C'est qui elle, bordel !

Le gars à l'arbalète était descendu de sa moto et s'était rapproché de nous. Je pouvais maintenant distinguer la couleur de ses yeux. Ils étaient d'un bleu très clair.

- Daryl, je te présente Jenny. Elle était avec moi avant. C'est ma meilleure amie.

- Hmmm. Sans un mot de plus, il fit demi-tour.

Raphaël me présenta ensuite les deux autres personnes : Michonne et Aaron. Il m'expliqua tout ce qu'il avait subi durant toutes ces semaines. Qu'après l'attaque, il était parti avec certains survivants de notre groupe, mais que l'une d'entre elles était gravement blessée. Elle est morte d'une infection peu de temps après. Son mari ne voulant pas vivre sans elle avait mis fin à ses jours. Il s'était donc retrouvé seul avec Émeric. À l'entente de son nom, je ne pus m'empêcher de sourire :

- Émeric est vivant, il va bien. On avait sauvé ce jeune garçon tout au début de l'apocalypse et on l'avait élevé comme notre fils.

- Oui, il est en pleine forme !

Cette nouvelle me fit tellement chaud au cœur. J'allais le retrouver, en plus de Raphaël...

Il reprit son histoire. Après de longues journées de marche, ils sont tombés sur une ville fortifiée, Alexandria. Les gens qui vivaient là-bas les ont hébergés et les ont sauvés. Depuis, ils ont intégré leur groupe.

- Hey, Michonne. Jenny peut venir avec nous, demanda Raphaël.

- Ce n'est pas à moi à prendre cette décision. On a un conseil qui votera si elle reste ou pas. Elle parlait d'un ton sec, je sentais que ma présence ne la réjouissait pas.

- On devrait pas tarder ici, les rodeurs sont pas loin. Daryl était remonté sur sa moto et l'avait démarré.

- Elle peut venir avec du coup. Je la connais, elle n'est pas dangereuse, essaya encore Raphaël. Il ne comptait pas m'abandonner et cela me fit chaud au cœur et un sourire se dessina sur mon visage.

- Aaron, qu'est-ce que t'en penses ? lui demanda Michonne.

- Raphaël dit qu'elle est OK et des bras en plus contre les chuchoteurs, ça peut toujours servir.

J'assistais à leur conversation sans rien dire. Je savais que même si je la suppliais, ça ne changerait pas sa décision. Comme moi, elle devait se méfier des inconnus. Daryl nous regardait en attendant la réponse de Michonne :

- D'accord, elle peut venir. Mais c'est pas encore sûr qu'elle pourra rester!

- Merci les gars, s'exclama Raphaël.

Je ne disais rien, mais je souris simplement à Michonne. Juste le fait de rester quelque temps en sécurité me convenait. Et pouvoir revoir Émeric. Je montai derrière mon ami sur son cheval. Avant de rentrer, nous avons été piller quelques maisons, magasins à la recherche de vivres, mais nous n'avons rien trouvé d'intéressant. L'épidémie avait commencé depuis plus de dix ans alors tout devait déjà avoir dû être vidé par les derniers survivants.

Quand on approcha de larges murs en tôles, je compris que nous étions arrivés à Alexandria. Une grande porte s'ouvrit pour nous laisser entrer dans l'enceinte de la ville. Ce que je vis à l'intérieur me fit bizarre... On se serait cru dans un petit village avant que le virus ne se soit déployé : des jardins, des potagers, des moulins, des maisons, et d'autres infrastructures. Cette ville était un rêve éveillé pour tout survivant.

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Voilà le deuxième chapitre. L'arrivée à Alexandria. Est-ce que Jenny va pouvoir rester ? Émeric sera-t-il content de la retrouver ? La suite dans le prochain épisode ;)

All I want, is youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant