Chapitre 5 : Flatteur en plus d'être charmant

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Il était là, assis sur un vieux lit, un livre en main. Dans sa cellule, il y avait un bassin pour ses besoins, un lit et une petite table en bois. Uniquement le strict minimum ! Même avant toute cette merde, on traitait mieux les chiens...

- Jennifer, que me vaut cette magnifique visite. Il avait levé brièvement les yeux de son roman pour voir qui venait l'ennuyer.

- Flatteur en plus d'être charmant, lui répondis-je un sourire aux lèvres. Je ne comprends pas comment on peut ne pas aimer cet homme.

À ma réflexion, ses lèvres s'étirèrent aussi en un sourire suivi d'un rire charmant. Il déposa son récit et se rapprocha des grilles de sa prison.

- Je peux conclure que si tu es là ce matin, c'est qu'ils ont décidé de te garder. Ils ne sont peut-être pas tous stupides.

- Que voulez-vous, mon charme naturel est infaillible ? Je passai une main dans le bas de mes cheveux pour les faire voler et accentuer ma beauté.

Je ne vois pas en quoi Negan est dangereux. Peut-être, que dans le passé il a commis des actes horribles, mais tout le monde peut changer. Prenons-moi par exemple, j'étais une secrétaire qui faisait tout pour être dans les bonnes grâces de son chef, mais aujourd'hui, je ne mettrais plus un genou à terre pour qui que ce soit ! Une question me turlupinait l'esprit : qu'était la vraie histoire de son enfermement ?

- Est-ce que je pourrais vous poser une question ? lui demandais-je en reprenant mon sérieux.

- Uniquement si tu arrêtes de me vouvoyer ! Je suis grisonnant, mais ne me fais pas plus vieux !

- D'accord, je pense que je peux réussir à faire cela. Pourquoi est-ce que tout le monde v... te déteste ? Je sais que tu as tué des gens importants d'Alexandria, mais qui n'a jamais tué ?

- On t'a déjà tout raconté, mais, si tu veux entendre cette histoire sans gant, pas de problèmes... Il y a huit ans, j'étais un leader, respecté et craint de tous. J'avais une communauté sous mes ordres, les sauveurs. Il retourna s'asseoir tout en me fixant dans les yeux. On survivait en prenant aux autres communautés leurs biens et du coup, pour qu'ils nous donnent leurs vivres sans faire chier, il fallait les mettre au pas. Je tuais une personne de leur groupe et je leur faisais bien comprendre que s'il tentait quoi que ce soit contre nous, d'autres personnes seraient mortes. On appelait ça : "Le Nouvel ordre mondial".

- Et qu'est-ce qui a fait que tu es en prison aujourd'hui. Je faisais attention au moindre détail qu'il disait, il fallait que je sache la raison exacte pour laquelle on peut laisser un homme enfermer pendant huit ans.

- Et bien, Rick Grimes est venu foutre la merde dans mon super ordre mondial. Il est arrivé avec toute sa communauté et il a tué des hommes à moi et quand j'ai envoyé d'autres hommes tuer ses hommes, il les a tué aussi. De là, j'ai décidé qu'il fallait que je vienne me présenter à lui et à sa clique.

- Quand tu dis Rick Grimes, c'est comme Judith ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

- Je n'ai pas eu la chance de le tuer... On les a arrêtés un soir et l'on a tué deux de leurs camarades. Ensuite, il s'est plié à nos règles, mais pas pendant longtemps. Il a pris avec lui toutes les communautés des environs et a monté un putain de plan. On avait réussi à leur tendre une embuscade, mais Eugène a encore une fois retourné sa veste et il nous l'a mise à l'envers. Rick m'a tranché la gorge avant de décider que je devais servir d'exemple et de me sauver. Il est mort plus tard en héros en tentant de descendre toute une horde.

- Et, Carl dans tout cela. Quand est-ce que tu l'as tué ?

- Je n'ai jamais touché à ce môme. Il s'était relevé et son ton s'était durci. Il est mort en sauvant quelqu'un ! Je ne ferais jamais de mal à un gosse !

- Désolé... On m'avait dit que c'était toi qui l'avais tué...

Dans tout ce que Raphaël m'avait dit, il y a beaucoup de vrais, mais pour Carl, je crois que Negan dit la vérité ou alors c'est un très bon menteur.

- Je comprends mieux pourquoi tout le monde te fuit comme la peste, mais c'était il y a huit ans. Les gens sont rancuniers ici, dis-je en riant en essayant d'adoucir la conversation.

- Comme tu là dit ... Tu es venue juste pour que je te conte cette magnifique histoire digne d'un roman ?

- En vrai, je ne sais même pas pourquoi je suis là...

Il retourna sur son lit et se replongea dans son livre tandis que je restais appuyée sur les barreaux à le regarder. Je ne croyais pas que l'homme qui est, là devant moi, avait un jour été un leader... Avec son tee-shirt couvert par une chemise de travail, sa minuscule cellule. La seule chose qui pouvait correspondre à un meneur est peut-être sa stature, son charisme. Ça, il en avait et je dois avouer que c'est très plaisant à regarder...

- Si ce que tu vois te plaît, tu peux revenir pendant les heures d'ouverture.

Et merde ! Je sentais que mes joues rougissaient tandis que lui, il rigolait.

- Je... Je dois y aller, bégayais-je en ouvrant la porte.

- Ce fut un plaisir, Jenny.

Je ne pris pas la peine de lui répondre et je sortis de la cellule. Après cette entrevue, je ne comprenais toujours pas pourquoi les gens lui en voulaient encore.

Alors que je marchais, un enfant me percuta et ne s'arrêta pas pour s'excuser. Je devrais l'enfermer pour ça, c'est impardonnable !

- Hey !

Je me retournai et vis Daryl qui approchait. À sa suite, il y avait un magnifique berger malinois. Celui-ci s'approcha de moi et je ne pus m'empêcher de le caresser. Qu'est-ce que j'adore les chiens !

- Quand tu étais dehors, t'as vu ou entendu des rodeurs, continua Daryl en me regardant gratter son clebs.

- Des morts qui parlent, c'est possible ça ? répondis-je surprise par sa question.

- Non, ce sont des sociopathes qui portent un masque fait avec la peau des morts.

- Hein, quoi ! m'exclamais-je

Mais c'est répugnant ! Comment peut-on porter la peau des personnes décédées. Je veux bien qu'ils ne soient plus humains, mais ça reste des personnes qui étaient comme nous avant ! Le monde est vraiment parti en couilles ...

- Non, je n'ai pas vu ces personnes ignobles. J'espère ne jamais les rencontrer !

J'eus en seule réponse un grognement de sa part. Il partit ensuite en sifflant pour que son chien le suive.

Dégoutée par ce que je venais d'entendre, je repris ma route vers la maison.

- Et puis on dit que Negan est un dangereux psychopathe... me murmurais-je.

All I want, is youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant