Chapitre 20 : C'était pour rire

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Pendant l'absence de Negan, j'en ai profité pour faire un tour de la ville. J'ai parlé avec les voisins, m'occuper du chien, et j'ai bien évidemment profité de narguer Negan qui travaillait pendant que je me prélassais.

Après ça, je suis rentrée et j'ai mis de l'ordre dans la maison : ramasser les linges un peu éparpillés, faire la vaisselle qui trainait dans l'évier et passer un coup de balai dans les différentes pièces, une vraie femme au foyer, pensais-je !

En attendant Negan, je préparai le souper : un gratin dauphinois. Ma mère m'avait appris à les préparer pendant que j'étais petite, j'adorais la regarder cuisiner... Je me souviendrais toujours de la bonne odeur qui remplissait la pièce, et du visage de mon petit frère avec de la sauce partout. Jimmy avait 6 ans en moins que moi. Il est décédé d'une leucémie avant ses 10 ans... Il s'était battu jusqu'à la fin, je n'avais jamais vu quelqu'un de plus courageux que lui ! Qu'est-ce qu'il me manque... Après sa mort, mes parents se sont séparés et je n'ai plus jamais eu de nouvelles de ma mère. Mon père est décédé au début de l'épidémie, j'étais donc la dernière survivante de ma famille !

- Chérie, j'suis rentré! La porte de referma dans un grand claquement et me fit sortir de mes songes. C'est normal qu'ça sente le brulé?

- Oh merde! J'ouvris le four, mais c'était trop tard, le gratin était tout noir. Fais chier, putain!

- À part si tu comptes m'tuer, j'mangerai pas ton... caillou. Il était venu se glisser derrière moi pour constater mon échec...

- C'est pas un «cailloux», c'est du charbon! Je pense qu'il va falloir se rabattre sur ce qu'il y a dans le frigo...

Ou alors, il me prit dans ses bras, on peut faire autre chose de notre soirée...

Il n'eut pas besoin d'en dire plus que je compris où il voulait en venir. Ses yeux me regardaient avec un profond désir. Je déposai un simple bisou sur ses lèvres avant de m'échapper de son emprise.

- Désolé, mon cher, mais pas ce soir!

J'ouvris le frigo pour voir ce qu'il y restait : de la salade, des carottes, des tomates... de quoi faire une petite salade ! En sortant tout ça, je sentis sa présence juste derrière moi. Je fermai le frigo et je lui fis face, les mains pleines.

- Tu sais éplucher des carottes? Je les lui posai dans ses bras qu'il tendait vers moi, j'accompagnai mon geste d'un grand sourire.

OK, dit-il déçu. Et j'sais mieux cuisiner qu'toi, alors trancher des carottes, c'est dans mes cordes!

— Tant mieux, comme ça tu serviras enfin à quelque chose!

Je commençai à couper les tomates lorsque ses bras m'encerclèrent. Il dégagea ma nuque de mes cheveux et vint y déposer de tendres baisers. Il savait l'effet qu'il avait sur moi, mais je ne le laisserai pas gagner. Je continuai de couper mes tomates, mais ses mains commencèrent à déboutonner ma chemise du bas vers le haut :

— Tu pourrais te servir de tes mains pour faire les carottes!

- Ou faire d'autres choses... Ses paroles me parvinrent à l'oreille dans un murmure.

À la pensée de ses mains se baladant sur mon corps, j'eus un frisson que j'essayai de cacher, mais vu qu'il se mit à rire, j'imaginai qu'il l'avait senti.

- J'adore coucher avec toi, mais tu ne préférerais pas parler devant un bon verre de vin rouge? Je me retournai pour lui faire face et pris ses mains dans les miennes.

— C'est vachement moins marrant!

- Je ne voudrais pas que tu meures d'épuisement... Et bim mon vieux !

Son regard devint mauvais, je ne pense pas qu'il ait autant apprécié ma blague que moi !

- Oh ça va, c'était pour rire... Je me doute qu'tu dois encore avoir du cardio, sinon il faudrait qu'je trouve quelqu'un de plus jeune...

Il se mit à rire, je fis de même. Il me prit à la taille et me souleva. J'enroulai mes jambes autour de lui et on s'embrassa. D'abord tendrement et puis passionnément, mêlant nos langues l'une à l'autre. Quand il me relâcha, on se regarda un instant dans le blanc des yeux. Negan devait au moins faire 1mètre 90et moi à peine 1mètre 70.

- Je suis heureuse d'avoir retrouvé Raphaël dans cette rue et d'être venue ici, car je t'ai trouvé, toi! Je ne sais pas si nous deux ça va durer ou si demain tu partiras, mais à cet instant, à tes côtés, je suis comblée, Negan!

Je voyais qu'il ne savait pas quoi répondre alors je l'embrassai et je lui susurrai un « je t'aime » à l'oreille avant de retourner préparer le souper.

Pour finir, j'ai gagné. On a parlé toute la nuit et on a appris à mieux se connaître. Il était marié, mais il trompait sa femme. Elle est morte d'un cancer du pancréas au début de l'épidémie et il s'en est toujours voulu de ne pas avoir su la sauver. Je lui ai parlé de mon petit frère, je pense que c'est la première fois que j'en parle à quelqu'un... et ça fait du bien de s'exprimer à propos de ça. J'ai aussi appris qu'il avait dans la cinquantaine, mais il n'a pas voulu être plus précis.

On termina la soirée et nous montâmes nous coucher. Negan m'enlaça de ses bras et nous nous endormîmes blottis l'un contre l'autre...

All I want, is youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant