- Tu peux rester cette nuit. On votera demain, me dit Michonne en descendant de son cheval.
- Merci, lui répondis-je simplement.
Daryl et Aaron étaient partis sans rien dire, j'ai juste eu droit à un sourire du deuxième et à un regard de travers de l'arbalétrier.
- Viens, je vais te faire visiter avant que la nuit ne tombe. Raphaël me tendit la main et je la pris aussitôt.
On passa dans toutes les petites ruelles de la ville et malgré le fait que je savais qu'il y avait des murs tout autour de nous, je ne pouvais m'empêcher d'être sur la défensive. Mon ami m'expliqua que chaque habitant avait une tâche à accomplir au sein de la communauté, comme dans une fourmilière.
Toutes les personnes que j'eus rencontrées durant cette balade étaient toutes très chaleureuses, comme quoi il existe encore des gens bien dans ce monde !
- Je vais rentrer à la maison préparer le souper. Tu veux venir ?
- Tu as une maison rien qu'à toi. Lui demandais-je surprise.
- Oui, rigola-t-il, avec Émeric. Et ça pourrait aussi devenir la tienne...
- C'est une proposition alléchante, mais malheureusement, ce n'est pas à moi de choisir si je peux rester ou si je dois partir... Et si tu veux bien, je vais encore rester un peu dehors.
- Oui, je sais, mais je suis sûr que tu vas pouvoir rester, les gens ici sont compréhensifs. On se rejoint après chez nous, alors.
- Oui, à tantôt Raphaël.
J'errais seule dans cette petite ville en me demandant comment ce genre d'endroit pouvait encore exister de nos jours. À chaque bruit, je posais ma main sur ma lame, prête à me défendre, mais ce n'était que des habitants qui marchaient. La nuit commençait à tomber et je vis, derrière de grands draps pendus, l'ombre d'un homme. Je m'en approchais, la main toujours posée sur le manche de mon arme, en pensant que c'était un mort. Je poussai le drap et sortis mon couteau pour le planter dans la tête du rodeur, mais je m'arrêtai nette en constatant que ce n'était qu'un homme. Il devait avoir dans la cinquantaine. Une barbe de plusieurs jours poivre et sel et ses cheveux de la même couleur, plaqués en arrière sur son crâne.
- Oooh, du calme, ma belle. Si tu veux ma mort, il va falloir faire la file, car y a foule. Me dit-il un grand sourire au coin des lèvres.
- Je suis désolée, je croyais que vous étiez un rodeur.
- On m'a déjà traité de beaucoup de chose, mais jamais de mort. C'est une première pour moi !
- Ne dit-on pas qu'il y a une première à tout ? Je lui rendis son sourire. Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps. Je faisais demi-tour pour rentrer chez Raphaël quand il ajouta de sa voix rauque :
- T'es nouvelle ici ?
- Oui, je suis arrivée tantôt. Mais c'est pas encore sûr que je vais rester.
- Le conseil tout puissant décide de ton sort. Ta vie est entre les mains d'un tas d'abrutis.
- Ils n'ont pas l'air si bêtes que ça. Au contraire, ils se méfient et ils font bien.
Il se mit à rire et à nouveau à sourire. Cette fois, la lumière de la lune éclaira son visage ; il est vachement beau ainsi !
- Tu ne vas rien faire pour intégrer leur bande de joyeux hommes ? Tu vas juste accepter leur décision ? Son sourire avait disparu pour laisser place à un air plus sérieux.
- Même si je les suppliais, ça ne changerait pas leur choix et puis je ne suis absolument pas le genre de femme qui lèche les bottes pour se faire accepter.
Je ne sais pas ce qu'il y avait de drôle dans ce que j'ai dit, mais il rigola et son sourire revint. Il est bipolaire, ou quoi ?
- Je te comprends, moi non plus j'aime pas me mettre à genoux en chialant, me murmura-t-il.
- Au fait, si demain on ne se revoit pas, je m'appelle Jennifer. Mais mes amis m'appellent Jenny.
- Enchanté Jennifer. Il accompagna ses mots d'une légère révérence. Moi, c'est...
- Negan, qu'est-ce que tu fous, bordel ! Reprends ton travail ou je te renvoie à ta cellule !
Un homme armé d'un fusil l'interrompit en arrivant derrière nous. Dans sa cellule ? Ces mots restèrent gravés dans ma tête...
- Comme tu as pu l'entendre, je dois retourner à ma foutue tâche. Ce fut un plaisir Jennifer.
- Plaisir partagé, lui répondis-je tandis qu'il retournait pendre ses linges.
Je l'entendis rire alors qu'il s'abaissait pour prendre un drap. Je ne fis pas attention à l'homme armé et me dirigeai vers la maison de Raphaël.
En arrivant devant la porte de la maison, je m'arrêtai un instant. Est-ce que je devais entrer ou frapper avant ?
Sans savoir pourquoi le stresse monta. J'étais comme une conne, devant une porte et je stressais. C'était comme le premier jour ou tu rencontres les parents de ton copain, tu ne sais pas comment te comporter... Je suis restée là pendant je ne sais combien de temps à fixer la poignée. À un moment, celle-ci s'ouvrit laissant place à Raphaël.
- Ah bha, ça tombe bien ! J'allais venir te chercher. Le souper est prêt, me dit-il avec un grand sourire.
Je pense qu'il comprit que quelque chose n'allait pas, car il me demanda ce qu'il m'arrivait. Je lui dis simplement que j'avais froid et il me fit entrer, acceptant mon mensonge.
En passant la porte, l'odeur de spaghetti bolognaise engouffrait toute la maison. À ma gauche, il y avait un salon. Lorsque je vis Éméric assis dans le fauteuil, je m'approchai doucement, les larmes piquant mes yeux.
- Salut mon bonhomme. Il sortit la tête du livre qu'il lisait et me regarda quelques instants avant de sauter dans mes bras.
- Jenny... Tu... Tu es vivante, sa voix était coupée par les sanglots.
- Tu ne pensais tout de même pas que tu allais te débarrasser de moi aussi facilement.
Je lui essuyai les larmes qui perlaient sur ses joues pendant que Raphaël préparait la table. Éméric et moi sommes allés nous installer pour souper.
Tout se passa dans la bonne humeur. J'ai retrouvé des personnes que je croyais mortes, peu de gens ont cette chance et je savais que même si demain je devais partir, au moins Éméric et Raphaël étaient en sécurité et ça, c'est tout ce qui compte à mes yeux !
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Voici le troisième chapitre, j'espère que vous l'avez aimé. L'arrivée de Negan dans l'histoire promet de belles choses dans la suite... Je vous le dis ;)
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All I want, is you
FanfictionJe m'appelle Jennifer Morton. Cela fait plus de 10 ans qu'une épidémie a touché notre monde, désormais nous vivons parmi les morts. J'étais dans un groupe. Malheureusement, il a été détruit. J'y ai perdu tous mes amis, ma famille... Cela faisait p...